Alep

On tourne autour depuis des jours. Nous y voilà enfin ! La citadelle nous fait signe dès notre arrivée, avec son glacis, ses marches spectaculaires et monumentales, ses serpents qui s’attrapent par la queue et le tombeau de Saint Georges. Les amoureux viennent ici pour se retrouver en tête-à-tête. Et on les comprend ! Avec la ville à ses pieds, il y a de quoi se sentir pousser des ailes. Les constructions vont bon train, un hôtel de classe internationale est en préparation quand un autre vient de s’achever. Le souk d’Alep ne s’offre pas au premier venu. Il faut errer, bifurquer, prendre des chemins de traverse. Beaucoup de rabatteurs.

Coup de cœur pour le Bimaristan Argun, transformé en musée de la science arabe. Saviez-vous que Abu Bakr Al-Khwarzmi (800-847), l’un des grands mathématiciens arabes a laissé en héritage par déformation de son nom le mot « algorythme » ? Le glouglou des fontaines n’avait pas d’autre intention que de calmer les maux de l’âme. En face, une savonnerie. Le fameux pin d’Alep ! J’apprends qu’il est constitué d’autant de laurier que d’huile d’olive. Senteurs délicates et effluves garanties sous une bonne douche chaude. Les mosquées se suivent et aucunes ne se ressemblent.

On partage un foul debout dans une demeure toute retapée avec un vendeur de brocards et autres tissus. Je n’ai jamais vu autant de monticules de pâtisseries et de bonbons au mètre carré. Le problème est qu’il faille tout goûter. Demain, c’est l’aïd, on repart, tout le pays fait la fête, tout sera fermé. Esprit de réjouissance dans les rues. Les moutons sont parqués. Cherchant à manger, je déguste une petite galette de farine, couverte de pistaches marinés dans de la viande hachée, un régal. Pour finir, quelques gâteaux aux amandes. Note finale sucrée.

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