La Rocinha de Rio de Janeiro, l’autre visage des favelas
Trente-cinq jeunes favelados à l’université
Au-delà de la qualité des visites, les retombées sociales constituent un critère
de taille pour juger les différentes agences de tourisme en favela : ainsi,
20 % des revenus de Favela Tour (55 000 reais par an soit 20 000 €)
financent 80 % du budget d’une école communautaire de Vila Canoas, petite
favela de 2 500 habitants et seconde étape du circuit. Chaque année,
90 élèves du quartier sont scolarisés et l’école emploie cinq professeurs
de la favela. Au Brésil, où le décrochage scolaire est massif dès le collège,
Favela Tour a permis à 35 jeunes d’intégrer l’université. Une goutte d’eau
dans l’océan, peut-être, mais qui peut avoir un impact non négligeable dans
une logique de développement durable. « Ce n’est pas l’achat d’un tableau
ou d’un soda qui va changer la situation », rappelle Sidarta.
Exotic Tour fait le choix de travailler avec des guides issus de la favela et
formés par l’agence, à l’instar de Marcos, casquette et polo, qui guide en boitillant
son petit groupe au cœur de la Rocinha. La balade se fait essentiellement à
pied et on se sent en confiance. Le parcours est plus discret qu’en van ou en
Jeep, on s’imprègne plus facilement de l’ambiance de la Rocinha, notamment en
faisant une pause à la buvette de Fatima. Mais l’information fournie n’est pas
aussi dense, claire et convaincante qu’avec des guides confirmés et bilingues.
Les deux types de visites peuvent être complémentaires. À retenir aussi le nom
de Paulo Amendoim, ancien président de l’association des résidents de la Rocinha,
qui organise des visites et participe à un programme de protection des enfants
de la favela.
Texte : Cerise Maréchaud
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