La Rocinha de Rio de Janeiro, l’autre visage des favelas
Ni angélisme, ni misérabilisme
Ce développement – tout relatif cependant – n’est pas étranger au
choix de la Rocinha par toutes les agences de ce type, même si plusieurs évoquent
en premier « la proximité des hôtels de la zone sud de Rio de Janeiro »
ou la « possibilité de circuler en véhicule ». Pour autant,
il n’est pas question pour Favela Tour d’enjoliver la réalité.
La Rocinha, en tant que comunidade animée et structurée, n’en est pas
moins une poche de pauvreté dont les habitants ne gagnent guère plus de 150 reais
par mois (60 €). Cinq pour cent des foyers, souvent perchés tout en haut
de la favela, n’ont toujours pas accès aux services publics. Certaines familles
ont mis jusqu’à vingt ans pour construire leur maison en dur.
Autre problème de taille : les narcotrafiquants règnent aussi en maîtres
sur de nombreuses favelas, où les populations sont soumises à l’omerta et à
la violence aléatoire des guerres de gangs. Si les visites de Favela Tour ont
toujours été assurées en parfaite sécurité, le touriste peut sentir, dans certaines
rues où il est interdit par le guide de dégainer son appareil-photo, des effluves
de marijuana, assorties de regards un peu oppressants.
Texte : Cerise Maréchaud
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