Les clients de Favela Tour sont-ils des voyeurs en mal de sensations fortes ?
C’est la principale critique adressée par certains esprits sceptiques, qui se
sont bien gardé de faire la visite. La qualité de la prestation (informations
fournies, rapports avec la population, impact social, sérieux global) doit être
évidemment prise en compte. En ce qui concerne Favela Tour, les habitants de
la Rocinha et de Vila Canoas, où se déroule la visite, « ont été consultés
avant le démarrage du projet et on est bien accepté », rappelle Marcelo
Armstrong. En 2004, son agence a néanmoins dû interrompre la visite de
la Rocinha durant un mois et demi en raison d’une guerre de gangs. Selon Rejane
Reis, directrice de Exotic Tour, « il n’est pas nécessaire de convaincre
les habitants, car visiter une favela est aussi normal que visiter le Corcovado ».
Mais les noms des agences elles-mêmes – Favela Tour, Exotic Tour, Jeep
Tour… – ne présentent-elles pas un côté racoleur ? « Favela
est l’un des quelques mots de portugais qui se comprend facilement dans les
autres langues. C’est un terme réaliste et typiquement brésilien », justifie
Marcelo Armstrong. Quant aux motivations des touristes, il les définit comme
majoritairement « authentiques » : « Certains cherchent
à confronter ce qu’ils ont entendu à la réalité, d’autres, comme des sociologues,
des architectes, des professeurs, ont une curiosité propre aux questions sociales.
En général, ce sont des personnes ayant une culture du voyage et une réelle
ouverture d’esprit ».
Texte : Cerise Maréchaud
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