Le lendemain, la visite du Grand Palais d’été de Peterhof nous laissera la même impression : des trésors baroques, insolents d’ostentation, qui appelaient la Révolution. Des palais et des églises que les Russes ont eu l’intelligence de restaurer à grands frais.
Une déception, le soir, sera celle des chœurs de l’Armée rouge au théâtre Marinski. Le décor est quand même mieux en France...
Le bateau démarre enfin sur la Neva. Je laisserai mon amie suivre avec enthousiasme les cours de chant, de langue et de cuisine russe avec le capitaine qui joue de son charme. À l’instar des personnages dans les vieux films hollywoodiens, je prends place sur un transat avec mon anorak et mon bonnet, m’enroule dans un plaid, et dresse ma bibliothèque près de mon appareil de photo pendant que le bateau commence à défiler lentement le long des rives granitiques.
J’entends chanter dans la salle de conférence où tout le monde est entassé au chaud : Kalinka, kalinka, c’est parfait. Si Cary Grant et Marilyn ne sont pas là, ni même Buster Keaton, je commence à comprendre le principe de la croisière. Vous vous faites dorloter, vous ne faites rien, c’est le paysage qui bouge et vous parle. Pas désagréable du tout, à condition qu’il ne pleuve pas...
Texte : Anne-Marie Minvielle
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