Etosha, paradis du roi lion
Un miracle écologique
Le parc porte bien son nom. Etosha vient de la langue ovambo (l’une des tribus
qui peuplaient la région à l’époque), et signifie « immense espace blanc »
ou « lieu de sécheresse », selon l’autochtone qui vous répond. Le
site est l’une des régions les plus arides et accidentées de la planète. Sur
le papier, les conditions climatiques laissent d’ailleurs penser que la vie
n’y a pas sa place. Mais voilà, la diversité géologique et biologique de la
Namibie provoque des miracles environnementaux. Il n’y a qu’à ouvrir les yeux,
sortir sa calculette et compter : le pan et la savane qui envahit
la plaine abritent plus de cent quatorze espèces de mammifères et quelque trois
cent quarante espèces d’oiseaux ! Des chiffres qui placent Etosha tout
logiquement parmi les cinq réserves naturelles les plus riches du monde.
Ce miracle n’en a pas moins une explication : il existe des sources souterraines
qui forment de modestes plans d’eau en surface, plus ou moins abondants en fonction
de la saison des pluies. Trente-cinq plans d’eau naturels cohabitent ainsi au
sein du parc et de nombreux plans d’eau artificiels ont été aménagés par le
personnel du site. Une sorte d’équation à zéro inconnue proposée aux animaux
d’Etosha qui n’ont donc pas d’autre solution que de se désaltérer d’une flaque
à l’autre pour combattre la sécheresse et la canicule, surtout en été où les
températures dépassent allègrement les 45 °C. Pour voir l’Afrique sauvage
dans toute sa splendeur et sa diversité, c’est donc en avril et en mai qu’il
faut se rendre à Etosha. Il fait certes encore très chaud le jour, mais l’air
est largement respirable la nuit et la saison des pluies (de janvier à mars)
est enfin arrivée à son terme. Les plans d’eau ont rechargé les batteries, et
le lion sort enfin de son trou pour s’hydrater...
Texte : Fabien Rouschop
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