Voici :
“N’ayant pas de belle plage, Chora Sfakion connaît un développement touristique un peu plus lent. C’est ce qui fait sa force.
Quelques pensions, quatre ou cinq restaurants ouverts en été, une petite épicerie tenue par un jeune barbu sympa, et une boulangerie (pains et petits gâteaux comme on n’en fait plus). Pour les routards qui préfèrent le calme aux discothèques. Malheureusement des générations de Dupont Lajoie à cheveux longs ont transformé le “terrain de camping” en un immonde cloaque. Pourtant situé sur une belle colline ombragée, juste au dessus du port. Sans commodités, mais libre et gratuit ! La route qui descend sur Chora Sfakion traverse un paysage majestueux. il n’y a pas de route qui relie Loutro, à l’exception d’un petit chemin à travers la montagne et qui longe la mer. Attention ! Difficile à trouver. On connaît une copine qui a fait 7 km pour rien, en prenant la route d’Anopolis.”
Ce paragraphe est tiré du Guide du Routard, “Europe du Sud”, édition 1980/81.
Ce guide, d’un volume comparable à une édition récente Crète, regroupe 9 pays : Italie + Sicile, Yougoslavie, Grèce, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Espagne + Baléares, Portugal…
Le reste du monde se décline en 8 ouvrages : Europe du Nord, Afrique, Inde + Népal + Ceylan, Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Etats-Unis + Canada, Amérique du Sud, Mexique + Guatemala + Antilles.
C’est dire si en quarante ans on est passé d’une offre succinte à une offre abondante.
Cette évolution de l’offre cache une réalité beaucoup plus préoccupante : la mutation d’un tourisme plutôt joyeux, foutraque, en un tourisme vorace.
J’en veux pour preuve la gentrification récente du quartier espagnol de Naples.
Les habitants de ce quartier (bientôt délogés ?) ne veulent pas que Naples devienne une énième Barcelone, Venise, ou plus près de chez nous Annecy (oui, oui !).
Pour finir sur une note plus gaie, deux sympathiques jeunes hommes au dos du premier guide “Europe du Sud” trinquent à nôtre santé.
A la vôtre Michel et Philippe ! (Sympas vos bretelles !).