Un sultanat dans la jungle
Les eaux miraculeuses
De retour sur la terre ferme, je suis le conseil du hadj et je visite
le marché aux poissons frais à côté de l’embarcadère de Yayasan pour me diriger
ensuite vers le marché ouvert qui fait face au temple chinois. Là, la surprise
est totale : les stands sont tenus par des anciens qui proposent de la
nourriture et des objets magiques comme des bâtons nommés limpanas qui
servent non seulement à marcher dans la jungle et à éloigner les serpents, mais
également les mauvais esprits. La croyance veut que l’on attribue des pouvoirs
aux racines, aux pierres et au bois et qu’on les utilise comme médecine traditionnelle.
Les vieilles vendeuses, que l’on trouve assises en position de bouddha fumant
leur cigare, ne se fient pas à la banque et portent leurs richesses sur elles
en forme de bracelets d’or. Pas de poissons ou de fruits de mer frais
ici, rien que des denrées séchées que l’on utilise pour agrémenter le riz ou
les légumes. Un repas pas cher qu’on emporte dans la jungle lors d’une excursion
ou d’un pique-nique.
Puis j’ai pris un bus pour le quartier de Gadong, où se tient un excellent marché
diurne aux poissons au rez-de-chaussée tenu par des hommes, doublé d’un marché
aux légumes et aux épices au premier étage, qui est l’apanage des femmes. Les
vendredis et les dimanches seulement, se tient un joli marché aux plantes avec
de très belles orchidées dont certaines sont endémiques dans le sultanat. Cet
endroit, qui est en fait un grand parking, demeure très fréquenté chaque soir
lors du grand rassemblement des restaurateurs ambulants. Les poissons y sont
à profusion, le saté est excellent et les kiosques de sucreries ne manquent
pas.
Texte : Claudio Tombari
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