Parenthèse libanaise

Plongée dans un Sud écorché…

Et puis, et puis, il y a aussi le sud, ce grand Sud-Liban récemment (mai 2000) libéré de la présence israélienne, ce sud que les populations, exilées à Beyrouth, ou plus au nord, espèrent bientôt retrouver. La montagne est plus aride, mais plus douce en même temps ; ici les collines et les vallons se succèdent par petites vagues harmonieuses. Notre but, c'est Fort Baufort. Joli nom, non ? (d'accord, c'était facile…)

Un peu avant Tyr, nous nous enfonçons donc dans les terres, via une belle route qui coupe tout ça, tranquillement. Ici encore, les traces de la guerre et de l'occupation récente sont bien visibles, en particulier sur les bâtiments. Mais çà et là, apparaissent déjà de nouvelles maisons en construction, presque prêtes. Puis ce sont des petites routes, et enfin des petits chemins. Doucement, nous grimpons de vallon en vallon, jusqu'à apercevoir, au sommet d'une butte, le fort lui-même, bien net sur le ciel. Le problème étant ensuite de trouver la bonne route, que nous devinons au flanc de la colline, parmi le lacis de chemins qui s'offrent à nous. À l'arrivée là haut, l'effet est saisissant : le fort est installé sur un site réellement exceptionnel, car si depuis le flanc que nous avons gravi, la vue s'étend sur les vallons, l'autre versant, lui, se creuse en une profonde gorge, une véritable falaise, et la vue embrasse l'horizon jusqu'à la Palestine, nous semble-t-il. L'endroit est une forteresse naturelle, tout simplement, et les croisés ne s'y étaient pas trompés, puisque le fort principal est en effet une massive fortification médiévale.

Inutile de dire que l'endroit est désert, pas un chat, pas un touriste, pas un Libanais non plus, en dehors d'un militaire qui nous tourne autour et semble se demander ce que nous sommes venus faire ici. En approchant du fort, l'actualité plus récente nous saute aux yeux. Aux pieds des vieilles pierres, se dresse un enchevêtrement de bunkers de béton défoncés, disloqués, barres à mine dressées vers le ciel, remblais de sacs de sable éventrés, panonceaux avertissant de la présence, encore, de mines… Interdiction, donc, d'explorer les vestiges, l'endroit est bien trop dangereux. Des amis libanais nous avaient mis en garde, avant notre départ ; toute la région est encore truffée de mines, donc pas question de quitter les routes ou d'aller se balader dans la campagne. Il faudra pour cela attendre une opération, longue probablement, de déminage.

La guerre est encore très présente, dans ce paysage assez brut, où quelques arbres à peine s'alignent de loin en loin, souvent des cyprès ondulant sous le vent vif ; dans ce mélange de styles, entre monument historique vieux de plusieurs siècles et vestiges de guerre moderne, de combats à peine finis. L'endroit nous laissera un sentiment un peu étrange, solennel, comme si nous venions de violer une blessure trop récente. Dommage que la beauté un peu sauvage des paysages environnants soit si dangereuse… vivement que le coin soit déminé, pour pouvoir pleinement rendre ces vallons à la vie.

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Texte : Anne Poinsot

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