Parenthèse libanaise

La nostalgie de Byblos…

La nostalgie de Byblos…
Anne Poinsot

Le lendemain matin, réveil tardif (nous sommes aussi en vacances, que diable !). Pendant les quelques jours qui vont suivre, nous allons essayer de profiter au maximum de cette voiture pour explorer les alentours de Beyrouth. D'abord Byblos (Jbaïl en libanais), un peu au nord. Les " banlieues " de Beyrouth que nous traversons pour y parvenir, Jounieh en particulier, ont été construites en grande partie pendant la guerre, c'est là en effet que s'était déplacé le centre des affaires de la ville, et c'est toujours ici que se trouve une bonne partie des banques d'affaires. Béton, verre, fer, pourrait être la devise de Jounieh. Embouteillages aussi, aux heures de pointe, entrée et sortie de bureaux. La route que nous empruntons est nichée entre la mer sur la gauche, et tout de suite la montagne sur la droite. Tout cela me rappelle un peu les corniches de la Côte d'Azur française. Même la végétation a des airs de famille : la montagne est pelée, la roche affleure, et buissons et broussailles ne sont pas bien développés. Mais où sont donc passés les fameux grands cèdres du Liban ?

Quant à Byblos, une fois passée une ville nouvelle sans grand charme, la route débouche finalement, après avoir tourné autour de la forteresse, sur un petit port de pierre tout propre, tout léché, qui semble être là uniquement pour attendre le touriste ; palmiers alignés et jetées de pierres blondes. Quelques restos dominent le quai, dont le fameux Pépé et sa belle terrasse, rendez-vous pendant la grande époque libanaise de la jet-set d'alors. Princes, acteurs, stars, hommes politiques de tous poils : les innombrables photos jaunies témoignent de cet engouement passé, chacun pose, Pépé aussi, tout sourire ou grave, selon la compagnie. Aménagées dans d'anciens entrepôts de pêche, les salles, en caveaux voûtés, sont à peine éclairées alors qu'il y a tant de lumière à l'extérieur. Et nous aurons la chance de croiser Pépé, bien âgé désormais, qui vient se poser un moment à côté de la porte. Nous sommes les seuls clients ; normal : ce n'est pas la saison, et le 11 septembre est passé par là…

Mais ce petit port, sous le vent et la clarté du soleil d'automne, si bien restauré, respire la mélancolie et la nostalgie, déserté par ses touristes attitrés. En grimpant la colline de la ville ancienne, c'est toujours cette impression de vide qui plane. Et le fort des croisés, assis sur les vestiges de sites phéniciens et grecs (entre autres), réutilisant pierres et même colonnes dans un édifice massif, face à la mer, impressionnant plus par son volume que par son architecture, somme toute assez sommaire : en gros, un important donjon carré renforcé d'une d'enceinte. Et tout au bout, surplombant la plage, la maison que l'archéologue français qui travailla sur le site s'était fait construire, probablement (le petit malin !) pour profiter des magnifiques couchers de soleil de l'automne libanais. Mais bon, vu son emplacement,pour profiter aussi des bourrasques de vent (comme ce jour-là), de la tempête et des embruns : on ne peut pas tout avoir.

Balade tranquille dans ce Byblos un peu figé, trop propre, avec son faux souk (mais vraie galerie marchande), presque un décor de cinéma. Un arrêt de quelques instants devant une mignonne église un peu grecque pour le look, et déjà le soleil descend, embrasant les couleurs vives des petits bateaux mi-pêche mi-balade à touristes qui patientent dans le port.

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Texte : Anne Poinsot

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