Parenthèse libanaise

Beyrouth entre fantasme et réalité

Beyrouth entre fantasme et réalité
Anne Poinsot

Beyrouth. L'arrivée se fait au-dessus de la baie, et toute la ville s'offre alors à la vue. Atterrissage, applaudissements d'usage (je n'ai jamais vraiment compris pourquoi…), l'aérogare. L'impatience devant toutes les formalités, ça y est, nous sommes arrivés, je brûle d'arriver vraiment, de découvrir la ville, de sentir son odeur. Le fond de l'air est doux, le ciel est clair, la grisaille parisienne est déjà loin.

Hop, Olivier nous récupère, hop, une voiture, louée pour quelques jours, le temps des vacances scolaires. Et hop, direction le centre-ville. Premières images, premières impressions, le trafic est chaotique, pas de feux rouges ni verts, des bagnoles déboulent dans tous les sens ; le klaxon joue ici un rôle que les constructeurs occidentaux d'automobiles n'imaginent même pas. Tout est klaxon : la seule manière de passer, d'avancer, d'annoncer son arrivée ou son départ, c'est de s'imposer au culot. Et, comme chacun sait, le klaxon est un outil précieux pour affirmer son culot.

L'aéroport n'étant distant de la ville que de cinq kilomètres, Beyrouth nous saute très vite aux yeux. Premiers bâtiments : des constructions de un ou deux étages, des petits magasins, le quartier des garagistes et carrossiers, alignant dans le cambouis et la graisse des pièces détachées rutilantes, propres et brillantes comme un sou neuf. Et le premier embouteillage, avec Olivier au volant qui flippe un peu parce qu'il n'a pas l'habitude de conduire à Beyrouth, et que c'est vrai, la conduite est sportive, ici. Je mange des yeux le paysage urbain que nous traversons, ne sachant trop à quoi m'attendre. J'ai - bien sûr et je ne peux qu'avoir - en tête, ces images ressassées par la télé française, d'une ville éventrée, déchirée, aux immeubles béants, aux façades enfoncées. Mais l'image première de la ville est bien plus complexe que ça, tout simplement parce que la guerre est finie depuis presque dix ans déjà.

Alors, oui, la ville est pleine de stigmates, elle impose encore par endroits ces images de désolation, mais comme une simple œillade, entre deux autres bâtiments, pimpants, tout neufs ou récemment refaits. Çà et là, sous un enduit ou un crépi, sous le rafistolage trop rapide et irrégulier, l'impact d'une rafale de mitraillette ou d'un obus se devine encore, par une légère variation de couleur, ou un rythme qui ne trompe pas. Çà et là, les immeubles s'ouvrent et laissent place à un terrain vague, encore encombré de gravats, bordé de fil de fer barbelé. Mais ce qui ressort de l'ensemble, finalement, c'est le contraste entre cette histoire douloureuse bien présente et cette vie qui se reconstruit.

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Texte : Anne Poinsot

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