Parenthèse libanaise

Une errance de bazar

Une errance de bazar
Anne Poinsot

Au gré de nos pérégrinations, nous découvrirons aussi Saïda et son souk ; l'ambiance cette fois-ci est véritablement arabe et musulmane, un dédale de passages étroits se déploie en labyrinthe pour déboucher, çà et là, après une arcade, au détour d'un tunnel médiéval, sur une placette ou un nouveau carrefour. Arches et voûtes se succèdent, échauguettes, escaliers qui se perdent dans des hauteurs mystérieuses ou des profondeurs un peu sombres et humides. Nous verrions débouler un croisé, en arme et en armure, au détour d'un porche que ça ne nous étonnerait pas outre mesure…

Mais ce sont les Libanais musulmans de maintenant que nous croisons : les hommes qui discutent devant les boutiques, les femmes soigneusement couvertes, un panier au bras, des enfants qui se poursuivent par jeu (cela semble caricatural, mais c'est comme ça…). En fait, nous sommes presque gênés, avec l'impression de pénétrer dans une intimité qui ne nous appartient pas et qui ne nous est pas destinée. Je n'ose pas sortir mon appareil photo, dans la crainte de saisir une image que je ne saurais pas voir dans sa vérité.

Certaines ruelles sont si étroites que l'on peut toucher les deux parois sans même écarter pleinement les bras (et tous mes amis vous diront que j'ai pourtant les bras courts). Nous nous perdons ainsi pendant plus d'une heure dans le souk, oubliant presque, tant parfois il y fait sombre, que le soleil est aujourd'hui si chaud et si lumineux. Sur la place de la mosquée, nous nous arrêtons prendre un thé dans un café aménagé dans une bâtisse fort ancienne, magnifique, toute de pierres blondes et de voûtes, où nous craignons un instant de n'être pas servis : les cafés, ici, sont l'apanage des hommes, et notre petit groupe se compose d'un garçon et trois filles…

Mais finalement, après une petite discussion, c'est possible, et nous, les filles, osons même fumer une cigarette, discrètement, dans notre coin. Plus tard Mona, une amie musulmane d'Olivier, se moquera doucement de notre gêne et de notre pudeur mal placée ; elle, nous raconte-t-elle, avait débarqué dans le souk avec une tripotée de ses élèves, pour y tourner un mini reportage vidéo ; alors mon appareil photo, je n'avais, à ses yeux, aucune raison de ne pas le sortir. Peut-être, mais… je ne l'avais pas sorti.

Nous reviendrons un soir à Saïda, pour déguster une bière sur la terrasse du Rest House (un ancien palace ottoman , rien que ça), avec vue sur le fameux " château de la mer ". Le soleil, splendide une fois de plus dans son coucher, baignera la baie, la mer, le béton neuf et les vieilles pierres blondes dans la même lumière éclatante.

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Texte : Anne Poinsot

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