Pour feter les 3 ans de cette chronique sur la vraie face de Ryanair cet article reflete bien la realite et le mode de fonctionnement de cette compagnie et de ses dirigeants.MOL the boss est un genial businessman meme si une tres grande majorite des personnes qui le cotoient et qu’il emploie le deteste. En attendant Ryanair est la plus importante compagnie europeenne et personne ne peut le nier. Sur de nombreux points c’est border line et les sujets de desaccords sont multiples.
Commander dernierement des 737max est un vrai pari mais c’est la que l’on reconnait les dirigeants qui ont du cran et de l’ambition. Ne reste plus pour Ryanair qu’a esperer dans les mois et annees a venir qu’il n’y aura aucun probleme et crash demontrant la responsabilite de boeing. Au final ce sera un coup de genie ou le debut de gros soucis en etant dans l’obligation d’accepter les delais et tarifs des autres constructeurs aeronautiques.
https://www.lecho.be/entreprises/aviation/il-ne-faut-pas-laisser-ryanair-imposer-son-modele-dans-l-aerien/10276951.html
Ci dessous l’article integral
“Il ne faut pas laisser Ryanair imposer son modèle dans l’aérien!”
Quelle reconstruction veut-on pour le secteur aérien? Il est parfaitement incompréhensible de voir les États libérer des milliards d’euros d’argent public pour éviter les faillites de leurs compagnies aériennes nationales, qui sont obligées de réduire leur flotte et d’abandonner la plupart de leurs liaisons intra-européennes à RyanairVa-t-on prendre le risque de voir Ryanair imposer son modèle non seulement dans l’aviation et dans le domaine des transports européens en général ? Va-t-on laisser Ryanair continuer à jouer au Monopoly depuis Dublin avec ses 17.000 employés en les déplaçant comme des pions à travers l’Europe en fonction, par exemple, d’une législation qui lui est plus favorable grâce à ses pressions et son lobbying ? Ce jeu malsain qui a des conséquences concrètes sur les travailleurs concernés peut-il continuer ? Il est grand temps d’agir pour reconstruire les bases du secteur aérien avant qu’il ne redécolle.C’est aux pouvoirs politiques nationaux et européens d’agir maintenant pour que ce secteur, déjà fort décrié avant la crise, se reconstruise en tirant les leçons des erreurs et des inactions du passé. Seuls ces pouvoirs politiques ont les moyens de le reconstruire pour qu’il ne devienne pas pire qu’avant la crise, dans le respect des règles, dans le respect des travailleurs, dans le respect des passagers, et dans le respect des engagements pris en matière environnementale.
Dès le début de la crise sanitaire, le modèle économique et social du secteur aérien a révélé ses limites. Très vite nous avons vu que les compagnies aériennes étaient exsangues financièrement et ont dû faire appel aux États afin de ne pas devoir déposer le bilan. Très vite aussi le groupe Ryanair a fait savoir haut et fort qu’il n’avait besoin d’aucune aide, vu qu’il disposait de 4,5 milliards d’euros de cash et que cette crise allait lui donner de “grandes opportunités” pour encore amplifier sa croissance à l’avenir.
Ryanair demande à la Belgique de baisser ses taxes aéroportuairesDans le bras de fer entre la Belgique et Ryanair, les aides à Brussels Airlines ne sont jamais loin. Michael O’Leary disait déjà en septembre dans nos colonnes tout le mal qu’il pensait des 290 millions d’euros d’aide à la filiale de Lufthansa. “S’il doit y avoir du soutien, il faut que ce soit transparent avec des charges d’aéroport réduites, des taxes plus basses sur les voyages en avion à Zaventem ou Charleroi. Cette aide à Lufthansa ne fait rien d’autre que nuire à la compétition”, répondait-il alors.Ce mercredi, Ryanair est allé une étape plus loin. Comme l’écrivent nos confrères de La Libre, Ryanair demande officiellement au gouvernement belge de réduire les taxes aéroportuaires. “Alors que l’aviation traverse la plus grande crise de son histoire, le gouvernement et les aéroports devraient stimuler l’activité en réduisant les taxes d’aéroports et redevances d’atterrissage dans tous les aéroports belges, encourageant ainsi la relance plutôt que d’envoyer de l’argent des contribuables belges à Francfort”, peut-on lire dans un communiqué des Irlandais envoyé en matinée.
Benjamin Everaert
Les États ont été obligés d’accorder des milliards à leurs compagnies aériennes en assortissant leurs prêts à des business plans prévoyant des licenciements et des efforts drastiques pour leur personnel en termes de conditions de travail (salaires et temps de travail).Ryanair, quant à elle, en a profité pour également faire pression sur son personnel (première opportunité) pour qu’il accepte également des réductions salariales pour l’avenir, mais sans aucune justification économique.
Les compagnies aériennes se sont retrouvées dans cette situation difficile, dès avant la crise, à cause de Ryanair qui a fait apparaître une situation de concurrence déloyale.
Pourquoi une concurrence déloyale?Parce que Ryanair ne respecte pas les prescrits légaux. C’est ce qui lui a permis de connaître une telle croissance. Sa politique de baisse des coûts à tout prix et une gestion hyper centralisée depuis Dublin - alors qu’elle opère dans toute l’Europe - lui permet de jongler avec les législations (principalement sociales). Par ses divers montages parfaitement illégaux, elle organise une forme d’esclavage moderne. Pendant 20 ans, personne n’a rien fait. Il a fallu que les syndicats européens fassent grève pour que les choses évoluent un petit peu. Mais Ryanair continue de jouer avec le manque d’harmonisation en Europe. Face à cette concurrence, nous avons donc vécu une “Ryanairisation” du secteur. Les compagnies aériennes ont dû petit à petit copier leur modèle sur Ryanair. Mais aller aussi loin dans cette politique leur est heureusement impossible. Le segment des vols intra-européens est devenu, pour elles, de plus en plus déficitaire.
Et maintenant qu’est-ce qu’on fait?On peut attaquer Ryanair sur le plan juridique mais cela prend énormément de temps et c’est son terrain préféré puisqu’avec son armée d’avocats, la compagnie ira toujours jusqu’au bout des procédures. On l’a fait et on continuera à le faire.
On peut attaquer Ryanair en organisant des luttes syndicales européennes et des grèves. Des grèves, non pas pour obtenir des avantages, mais au moins l’application de la loi et un minimum de respect. C’est compliqué à organiser et cela demande encore plus de sacrifices financiers aux travailleurs. On l’a fait et on le refera dès que l’activité reprendra normalement.On peut aussi attaquer Ryanair sur le terrain politique et là rien n’a encore été fait, malgré nos nombreux appels.
Cette inaction des autorités politiques européennes et nationales est incompréhensible ! Comment mettre en œuvre les ambitions écologiques de presque tous les partis politiques européens en ne faisant rien ? Comment mettre en œuvre une politique d’interconnectivité en matière de mobilité (réseau ferroviaire entre les principaux aéroports par exemple) en restant aussi inerte ?Il est parfaitement incompréhensible de voir les États libérer des milliards d’euros d’argent public pour éviter les faillites de leurs compagnies aériennes nationales, qui sont obligées de réduire leur flotte et d’abandonner la plupart de leurs liaisons intra-européennes à Ryanair (deuxième opportunité). Argent public qui ne leur permet même pas d’investir, mais seulement de rester à flot.
Et pourtant, les autorités peuvent agir. Elles peuvent se coordonner au niveau européen pour prendre en main la reconstruction du secteur aérien. Elles peuvent agir localement pour empêcher Ryanair de bafouer les législations et l’empêcher d’effectuer son harcèlement quotidien (je n’exagère pas) sur ses travailleurs tout en les maintenant dans une grande précarité.
Si les autorités politiques ne font rien, ce sera Michael O’Leary (CEO de Ryanair) qui reconstruira à sa manière le secteur. Il disposera d’un quasi-monopole sur le trafic intra-européen qui sera abandonné par les autres compagnies. Michael O’Leary devient si puissant qu’il est capable d’orienter des décisions politiques en Europe. Un homme d’affaires peut-il se comporter comme il le fait et avoir une telle influence en Europe ? Un homme d’affaires au comportement aussi irrespectueux et cynique envers ses travailleurs, ses passagers et les autorités démocratiques en place peut-il imposer sa loi ? L’Europe peut-elle accepter cette forme de “trumpisation” du secteur ?