Chili : en Patagonie, au bout de l’Amérique

Punta Arenas, l’européenne

Punta Arenas, l’européenne
Claude Hervé-Bazin

La voie était pourtant la bonne. Plus au sud, le cap Horn n’avait rien de mieux à offrir – bien au contraire – avec son îlot famélique mangé par les tempêtes et ses rafales dépassant parfois 300 km/h.

C’est ainsi que, malgré sa prise au vent, Punta Arenas se développa au flanc occidental du détroit. D’abord simple colonie pénitentiaire, elle acquit, à la fin du XIXe siècle, une notoriété certaine.

Des émigrants débarquèrent de tous les horizons – des Espagnols, des Portugais, des Italiens, des Français, des Écossais, des Croates surtout. Leurs tombeaux, un rien grandiloquents, se dressent entre les cyprès taillés en suppositoires du cimetière. À deux pas, le Barrio Croata porte les couleurs du drapeau croate.

Certains firent fortune dans le commerce, comme armateurs, ou à la tête d’élevages. Deux noms ont traversé le siècle, bientôt liés par le sang : José Menéndez, le "roi de la Patagonie", simple fils d’agriculteurs espagnols devenu maître de plus de 400 000 ha, et Sarah Braun.

Cette dernière, lettone, débarquée à l’âge de 12 ans, régna sur un empire et sur deux palais (photo) aux influences Art Nouveau, plantés à l’orée de la plaza centrale – et de son grandiloquent monument à Magellan, flanqué de deux Indiens et d’autant de sirènes. L’un est devenu hôtel, l’autre musée. Ses intérieurs, dorés à souhait, croulant sous le mobilier bourgeois, les tableaux et la porcelaine, n’avaient d’autre vocation que de briller en société.

Là, au cœur, Punta Arenas serait presque belle, pétrie de ce caractère européen, un rien parisien, puisé aux racines de ses fondateurs.

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Texte : Claude Hervé-Bazin

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