Les nuances du Grey
Claude Hervé-Bazin

Randonneur ou non, une dernière approche s’impose : celle du glacier Grey (28 km, photo), né du Campo de Hielo Sur. Près du lodge du même nom, un court sentier descend à travers les arbres jusqu’à une grève de sable noir. Face à elle se dressent, bien souvent, les masses colossales d’icebergs détachés du front du glacier.

Deux à trois fois par jour, en été, un bateau se lance sur les eaux, slalomant entre les blocs sculptés par l’érosion – certains si massifs qu’ils semblent de roc, d’autres élimés au point de ne plus trahir leur présence qu’en entrechoquant la coque. Quelques-uns prennent la forme d’une enclume, d’un champignon, forment une arche qui, bientôt, s’effondrera. Certains sont blancs, d’autres, plus compacts, bleutés, verts parfois ou même complètement translucides.

Après 1 h de navigation, le froid devient mordant. Sur le pont, le front des séracs souffle son vent glacé. Whisky et pisco circulent, un glaçon naturel dans chaque verre, histoire de célébrer le moment…

De part et d’autre du nunatak (affleurement rocheux) central, le chaos glacé prend des formes sans cesse différentes : en aiguilles dardées, en lames hérissées, en accordéon, en failles multiples, blessures d’un bleu d’une incroyable intensité. Les Alpes, l’Alaska, le Spitzberg peuvent aller se rhabiller…

Le manteau nuageux s’entrouvre un instant ; les teintes pastel cèdent la place à un blanc aveuglant. Dix minutes plus tard, il pleut. Le glacier a livré ses secrets pour s’en retourner aux nuées.

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Texte : Claude Hervé-Bazin

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