Espagne : Malaga, 5 raisons d’y aller

Espagne : Malaga, 5 raisons d’y aller
© elroce - stock.adobe.com

Forte de ses 320 jours de soleil par an et de son port parmi les plus grands d’Espagne, Malaga, au sud de l’Andalousie, s’impose comme l’épicentre de la célèbre Costa del Sol, très fréquentée pour ses plages. Mais Malaga a plusieurs atouts qui invitent à délaisser sa serviette…

Que faire à Malaga ? Le choix est vaste. La cité andalouse, où est né un certain Pablo Picasso, compte pas moins de 37 musées et une vie joliment animée, un beau patrimoine architectural, des restos et bars à tapas où se régaler en dégustant le vin doux de Malaga qui rime avec douceur de vivre. De quoi prendre le large, direction l’Andalousie !

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Alcazaba, théâtre romain, cathédrale… L’architecture de Malaga, à travers les siècles

Alcazaba, théâtre romain, cathédrale… L’architecture de Malaga, à travers les siècles
Théâtre romain © joserpizarro - stock.adobe.com

Sans ostentation, Malaga lit et relie les strates de sa longue histoire au gré d’un grand livre à ciel ouvert.

Fondée par les Phéniciens au VIIIe s avt J.-C., elle est mine de rien l’une des plus anciennes villes d’Europe. Maintes fois convoitée, prise et reprise, Malakka, puis Malaga, fut carthaginoise avant de devenir romaine au 3e s av J.-C.

Cet héritage antique s’apprécie comme un joli nez au milieu de la figure au gré de son théâtre romain bien préservé, que l’on doit à Auguste au 1er s av J.-C. Le lieu sombra dans l’oubli jusqu’en 1951, lorsque des travaux de terrassement redonnèrent vie aux rumeurs des tragédies antiques : seize étages de gradins, l’avant-scène (proscenium, murmurent les bons élèves du premier rang) et les vomitorium par où entraient et sortaient les spectateurs.

Patio de la forteresse de l’Alcazaba © Lux Blue - stock.adobe.com

L’ensemble est charmant, dominé par la trentaine de tours de la fière forteresse de l’Alcazaba. Un autre chapitre de l’histoire de Malaga s’ouvre ici. On vous passe l’épisode des Vandales, des Wisigoths puis des Byzantins pour en venir au VIIIe s, quand la croix céda la place au croissant et que la ville fut rattachée à l’Émirat de Cordoue.

Du XIe s au XIVe s, les Hammudites bâtiront ce magnifique palais-forteresse de briques et de galets, sur l’éminence qui domine la cité. Ils s’appuieront sur les restes d’un fort romain, en réemployant des matériaux du théâtre.

La visite consiste en une longue ascension initiatique, de portes fortifiées en jardins suspendus, en passant en revue, sans amertume, des rangées de bigaradiers au garde-à-vous.

On découvre au passage un merveilleux palais décati aux patios doucement bercés par le clapotis de fontaines arabo-andalouses. Les portes à voûtes outrepassées sculptées de mille arabesques ouvrent de belles perspectives sur des cours et de sombres bassins où se reflètent le ciel et la tête échevelée des palmiers. Depuis les tours, balcons du palais, chemins de ronde crénelés, la vue panoramique couvre le port, la mer, les toits du casco histórico (vieille ville). Espléndido !

Cathédrale de Malaga © Henry Schmitt - stock.adobe.com

Évidemment, le regard n’aura pas manqué de déceler les hautes coupoles de la cathédrale qui scella, au XVe s, le retour de Malaga sous le signe de la croix. De bonne guerre, elle fut érigée à l’emplacement de la mosquée…

Avec ses imposantes colonnes torsadées agrémentées de fioritures en veux-tu, en voilà, le portail d’entrée donne le ton baroque de ce fleuron de la Reconquista. Les volumes immenses des intérieurs consacrent la démonstration de la toute-puissante foi chrétienne : 117 m de long, 72 m de large et près de 40 m de hauteur sous voûtes. Le tout enjolivé de chapelles, d’orgues monumentales, de sculptures et de retables commandés à la crème des artistes et compagnons de l’époque. Si une seule tour darde la façade de l’édifice, c’est bien que la seconde ne fut jamais achevée faute de fonds. Une petite infirmité architecturale qui vaut à la cathédrale le gentil surnom de Manquita, « petite manchote ».

Plaza de la Merced © Fabrice Doumergue

Tout autour, les rues piétonnes de la vieille ville mettent en lumière un intéressant patrimoine architectural. Emblématique des XIXe-XXe s, lorsque Malaga était l’une des locomotives de la révolution industrielle espagnole, la calle Marqués de Larios est l’une des plus commerçantes. L’été, lorsque le mercure s’affole, des voiles sont tirés d’un bâtiment à l’autre pour offrir une ombre bienvenue.

L’artère débouche sur la plaza de la Constitución, déjà importante au temps de l’émirat. La maison du Consulat (XVIIe s) et l’ancienne école des Jésuites (XVIIe s) occupent l’un des angles. Pour ne rien perdre de cet intéressant centre-ville, il faut déambuler le nez en l’air pour trouver son bonheur au gré des façades, en oubliant les quelques rares erreurs de casting.

Au passage, le joli Teatro Cervantès, rebâti en 1870 suite à sa destruction par un incendie.  Pour achever en beauté cette itinérance, la plaza de la Merced est l’une des plus belles de la ville, pointée en son centre par un immense obélisque. Le marché s’y tenait dès le XVe s, mais c’est ici aussi que Picasso débuta le tableau de sa vie...

Le + de routard.com :

Pour visiter la forteresse de l’Alcazaba sans bourse délier, privilégier le dimanche après-midi. L’accès est gratuit dès 14h.

Maison natale et musée Picasso, l’enfant de Malaga

Maison natale et musée Picasso, l’enfant de Malaga
Maison natale de Picasso © joserpizarro - stock.adobe.com

La maison natale de Picasso trône au n° 15 de la plaza de la Merced. L’appartement familial où Pablo, né le le 25 octobre 1881, passa ses trois premières années occupe le premier étage de cet immeuble bourgeois. Le musée présente objets personnels et photos : chaussons de bébé, photo de lui avec sa sœur bien aimée Conchita, canne et haut de forme du papa…

Des meubles de famille ornent également les grandes pièces ouvrant sur la place et les murs arborent quelques toiles de son père, José Ruiz y Blasco, professeur de peinture qui semblait autant s’inspirer des pigeons que son fils s’est entiché des colombes. José fut d’ailleurs le premier maître du jeune génie, dont on ne voit ici qu’une assiette décorée sur le thème de la tauromachie et un bel autoportrait de lui enfant (réalisé alors qu’il avait plus de cinquante ans).

Musée Picasso © joserpizarro - stock.adobe.com

Pour voir une belle et véritable collection, on ira plutôt traîner ses pinceaux au musée Picasso. Le palais Buenavista, justement, accueille l’un des quatre musées majeurs au monde dédiés au maître. Celui de Malaga expose quelque 160 œuvres allant de la peinture au dessin via la sculpture ou les céramiques peintes. On explore également son style tout feu tout flamme, du cubisme aux natures mortes en passant par l’abstraction…

Véritables stars, Les Demoiselles d’Avignon sont l’une des œuvres fondatrices du cubisme. Pour ne rien gâcher, le palais lui-même est un agréable édifice du XVIe s distribué autour d’un patio central à double galerie, ornée de beaux plafonds à caisson de style mudéjar. Entre deux salles, on y prend d’agréables temps de respiration avant de retourner dans le monde déstructuré du prodige malageño. Un rendez-vous avec l’art à ne surtout pas manquer !

Le + de routard.com :

En 1895, Picasso a 13 ans lorsque sa sœur Conchita est frappée par la diphtérie. Il fait serment d’arrêter de dessiner si elle en réchappe. Malheureusement pour sa soeurette de 7 ans, elle décède. Et c’est ainsi que Pablo poursuivra l’œuvre de sa vie. Ce génie prolifique qui signera 150 000 œuvres (il est inscrit au livre Guiness des records !). La première d’entre elles sera Le petit picador jaune, une huile commise à l’âge de 8 ans. Pablo était si doué qu’on le surnommait alors « Le petit Goya »…

Le Centre Pompidou de Malaga : l’art face à la mer

Le Centre Pompidou de Malaga : l’art face à la mer
Centre Georges Pompidou de Malaga © Andrei Nekrassov - stock.adobe.com

Faisons le lien entre architecture, histoire, art et lieu de vie, au port de Malaga. Le plus ancien d’Espagne avec celui de Cadix. Un port qui a su se moderniser pour devenir un véritable lieu de vie au travers, entre autres, du Centre Georges Pompidou de Malaga inauguré en 2015.

Avant même de pénétrer ses entrailles, on se mettra en bouche en surface, en observant le cube qui le chapeaute. El Cubo, œuvre de Daniel Buren, éclaire de ses baies vitrées multicolores un grand et haut patio situé en dessous, en plein coeur de l’espace d’exposition de 6 300 m². Le musée est d’ailleurs en grande partie souterrain.

Ses immenses salles aux plafonds hauts sont parfaitement pensées pour servir d’écrin à des œuvres allant du tableau de petit format à des pièces d’art contemporain au volume parfois conséquent. Oeuvres provenant du riche fonds du centre Georges Pompidou de Paris, présentées au gré d’expositions temporaires de qualité internationale. Un incontournable pour les amateurs d’art.

Palmeral de las Sorpresas © Brad Pict - stock.adobe.com

Tout autour, les quais du port ont été aménagés en promenade piétonne. Il fait bon s’y asseoir pour siroter un pichet de sangria en regardant l’animation du port, les spectacles éphémères de flamenco ou de tango, les musiciens ambulants, les badauds qui déambulent.

L’incroyable Pérgola Zigzagueante longue de 450 m abrite des rayons du soleil le paseo del Muelle Uno. On doit à l’architecte Jerónimo Junquera cette structure audacieuse, haute de 11 m et qui supporte 265 lattes de béton. Cette promenade est bordée par la Palmeral de las Sorpresas.

Une « Palmeraie des surprises » forte de 400 palmiers. Ces projets bien ancrés dans le XXIe s relègueraient presqu’aux calendes grecques les premiers Phéniciens qui abordèrent ici, 600 ans avant le Christ.

Le + de routard.com :

Le musée Pompidou est gratuit pour les moins de 18 ans et pour tous le dimanche de 16h à 20h.

Malaga gourmande : manger à l’heure espagnole…

Malaga gourmande : manger à l’heure espagnole…
Marché Atarazanas © Fabrice Doumergue

Malaga est une ville où il fait bon vivre. Ce n’est pas pour rien que ses habitants sont surnommés los boquerones (les anchois), du nom de leur friandise favorite… Point d’orgue, le samedi soir où les bars, restos à tapas, rues du centre historique, glaciers, font le plein à satiété. Mais encore le dimanche, lorsque familles et potes, jeunes et vieux, se promènent en tribus, à l’heure espagnole ! Histoire de ne pas être trop largué quant aux coutumes et spécialités locales, voici un petit bréviaire du Malaga qui mange, qui boit, qui bouge.

Le matin, le desayuno (petit déjeuner) peut prendre un côté sucré, rythmé par des tartines de beurre (tostadas con mantequilla) ou de confiture (marmelada). Mais il n’est pas rare que la charcut’ s’invite déjà à la fête : jambon, sobresada, chorizo... Immanquablement, les Espagnols privilégient le café con leche (café au lait), souvent servi dans un verre. À noter aussi que les churrerias s’activent tôt le matin : d’accord, ces beignets frits et sucrés ne sont pas bons pour la ligne, mais que c’est bon ! Si vous ratez le round matinal, on retrouve la case churros vers 16h et jusqu’en début de soirée…

En attendant le déjeuner, on pourra visiter les 80 stands de la très belle halle du marché Atarazanas : un pavillon à la Baltard, orné d’un immense vitrail et d’une élégante verrière monumentale. Le marché Salamanca n’est pas mal non plus, enjolivé qu’il est d’une riche architecture néo-arabe.

Espeto de sardinhas © Brad Pict - stock.adobe.com

Arrivent l’heure de l’almuerzo (déjeuner), à partir de 14h (minimum) et celle de la cena (le dîner), à partir de 21h (minimum aussi !). Chaque restaurant a ses petites spécialités, autour de grands classiques de la cuisine locale.

Le gaspacho (soupe froide de poivrons, tomates et concombres) est andalou, tout comme l’ajoblanco (soupe à l’ail) ou le rabo de toro (queue de taureau en sauce). Ne pas bouder non plus le pescaito frito (éperlan frit) et l’espeto de sardinhas (sardines grillées sur bâtonnet de bois), le flamenquin originaire de Cordoue, un roulé pané de jambon et d’échine ou la tortilla de Sacromonte, une omelette de cervelle et de testicules de mouton venue de Grenade. Le palais s’ennuie rarement et accepte même d’agréables révolutions sous la patte innovante de certains chefs.

Pour ne rien gâcher, enfin, le pays propose d’excellents vins blancs ou rouges. Mais aussi des vins d’orange (l’Andalousie est un gros producteur de bigarades), de ce manzanilla cher à Carmen dans l’opéra de Bizet et bien évidemment… El vino de Málaga !

Le + de routard.com :

Plutôt qu’un seul plat complet (porción), pourquoi ne pas multiplier les plaisirs de bouche en prenant des media porciónes, voire des tapas (4 ou 5 par repas rassasient largement).

Le vin de Malaga, un nectar local à déguster

Le vin de Malaga, un nectar local à déguster
Museo del vino de Málaga © Fabrice Doumergue

Le vin de Malaga plonge ses racines dans l’antiquité. Royal, ce nectar ? La tsarine de Russie en était raide-dingue et on le surnomme « Cardinal des vins » depuis un concours organisé par la couronne de France, sous… Philippe le Bel. Les musulmans, quant à eux, l’affublaient du sobriquet accommodant de « Sirop de Malaga » (xarab al-malaqi). Intelligente façon de le consommer sans trop enfreindre les interdits religieux…

Deux appellations couronnent cette tradition vinicole : l’une pour les vins liquoreux, qui titrent de 15 à 22 % et l’autre pour les vins doux naturels. La zone de production s’étend sur une grosse soixantaine de villages, dans cinq zones différentes. Comme s’y rendre est un peu une expédition, on pourra se rabattre sur l’intéressant petit museo del vino de Málaga.

Dans le palais Biedmas (XVIIIe s), deux niveaux d’exposition proposent à la fois une belle collection d’étiquettes, des panneaux explicatifs (en espagnol et en anglais) sur l’histoire, les techniques de culture et de production du vin de Malaga, agrémentés de quelques outils de vignerons… Une petite dégustation ne fera de mal à personne pour clore en beauté cette découverte de Malaga !

Le + de routard.com :

Pour joindre le plaisir du palais à celui des yeux, direction l’Antigua Casa de Guardia. Un bar ancien, fondé en 1840, qui propose sans chichi une douzaine de vins directement tirés du tonneau. Salud !

Fiche pratique

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Office espagnol du tourisme

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Malaga est reliée en train (TGV) à toutes les grandes villes d’Espagne et surtout à ses 3 grandes sœurs andalouses, Grenade, Séville et Cordoue.

Bonnes adresses

- Hotel del Pintor : c/ Álamos, 27. Autour d’un patio agréable et rafraîchissant, des chambres inspirées par l’artiste local du moment, Pepe Bornoy, à deux pas de la maison natale de l’artiste local d’hier, Pablo Picasso. Doubles 50-90 €.

- Hotel-boutique Teatro Romano : c/ Alcazabilla, 7.  En plein cœur historique, une douzaine de chambres à la déco contemporaine et séduisante. Certains appartements donnent directement sur le théâtre romain. Doubles 100-180 €.

- Esquina Sánchez : angle c/ Sánchez Pastor, c/ Santa Maria. Tlj midi et soir. Petit resto à tapas qui tire son épingle du lacis des ruelles du centre. Salle au décor très coloré et carte de grands classiques andalous entre les mains d’un service diligent. Desserts généreusement servis, gare à la ligne de flottaison ! Tapas 2-4 €. Plats 10-16 €.

- El Vegetariano de la Alcazabilla : c/ Pozo del Rey, 5. Tlj sauf dim soir et lun. Cuisine légère et végétarienne à proximité des principales attractions du vieux centre. Accueil simple et familial. Plat 10-15 €.

- Les bars-restos du mercado de Atarazanas : c/ Atarazanas, 10. Tlj sauf dim 11h-16h. Sous l’admirable halle, une brochette de comptoirs directement ravitaillés par les commerçants du marché. Tapas 3-8 €.

- Antigua Casa de Guardia : Alameda principal, 18. Lun-sam 10h-22h (23h ven-sam), dim 11h-15h. Une institution malagueña lorsqu’il s’agit d’écluser un gorgeon local.

- Café con Libros : pl de la Merced, 19. Tlj 9h-1h du mat. Belle ambiance bohème dans ce petit café dont la déco faite de bric et de livres, à portée d’un cri d’enfant de la maison natale de Picasso.

- Heladeria Casa Mira : c/ Marqués de Larios, 5. Tlj 11h-1h du mat. Depuis 1890, le meilleur de la crème glacée à la sauce malaguène : coups de cœur pour les parfums turrón (nougat), crema tostada (crème brûlée) et malaga, bien sûr !

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Texte : Fabrice Doumergue

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