Découvrir Manchester

Découvrir Manchester
Castlefield © coward_lion - stock.adobe.com

Que voir, que faire à Manchester ?

Visiter Manchester, et pourquoi pas ? Cette métropole, facilement accessible en vol direct depuis la France, risque de vous surprendre, au-delà des clichés ! Manchester ne se résume pas à Eric Cantona, devenu un dieu local, après avoir fait les beaux jours du club de foot Manchester United.

Au nord-ouest de l’Angleterre, Manchester travaille depuis quelques années à se débarrasser de sa réputation de ville industrielle. Au XIXe siècle, Mark Twain n’avait-il pas eu ce bon mot :« j’aimerais vivre à Manchester, la transition entre la vie à la mort y serait imperceptible » ?

On doit à Manchester des écrivains du calibre d’Anthony Burgess (Orange Mécanique), deux des plus grands clubs de football européens, Manchester United et Manchester City (d’ailleurs, la ville est le siège du National Football Museum), des groupes de musique légendaires. Meurtrie par les transformations de l’industrie textile et les réformes de Thatcher, Manchester sort la tête de son canal maritime et n’a plus peur de son passé…

Manchester ? Une ville jeune, dynamique, multiculturelle (200 langues y seraient parlées) et composite qui en séduira plus d’un !

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Manchester, de la révolution industrielle à la renaissance moderne

Manchester, de la révolution industrielle à la renaissance moderne
© Florent Oumehdi

De Manchester, on a en tête quelques films un poil déprimants de Ken Loach ou de Mike Leigh. On se figure une cité grise, terne, pleurant son auguste passé industriel. Bullshit !

À 260 km de Londres (2h10 en train), Manchester réalise, ces dernières années, un véritable hold-up démographique et culturel (sans parler du football avec Manchester City et son rival, United). Tout d’abord, en enjôlant des Londoniens blasés par la dinguerie urbanistique de la capitale. La ville compte aujourd’hui un bon demi-million d’habitants (2,8 millions si on parle du Grand Manchester) alors que la Covid-19 l’a consacrée comme une alternative plus que crédible à The Big Smoke.

Warehouse City © mark - stock.adobe.com

À Manchester, c’est la ouate qu’on préfère depuis l’arrivée, au XIVe siècle, des tisserands flamands. Le textile et le coton n’ont pas donné qu’un sobriquet, « Cottonopolis », à cette cité fondée au Ier siècle… Ils en ont fait la locomotive de la révolution industrielle et un important carrefour commercial.

Au XIXe siècle, ce phare du capitalisme (Marx et Engels y observeront la misère prolétarienne) s’urbanise à toute… vapeur. Son horizon se charge de cheminées et d’usines massives. On ouvre le Bridewater Canal (XVIIe siècle) et le Manchester Ship Canal pour que les bateaux transitent jusqu’aux entrailles de la commune. En 1830, la première ligne de chemin de fer destinée aux voyageurs relie Manchester à Liverpool.

Deux siècles plus tard, c’est une autre folie qui semble s’emparer de la troisième ville d’Angleterre. Car ces dernières années, associations et collectifs se sont jetés sur les anciens entrepôts des XVIIIe et XIXe siècles, qui lui valurent son (autre) surnom de « Warehouse City ».

John Rylands Library © YuanGeng - stock.adobe.com

On rafistole, on bâtit, on assaisonne à la sauce moderne et parfois écolo ces espaces gigantesques ou d’anciens viaducs qui renaissent friches artistiques, food markets, salles de concert ou promenades vertes.

Non loin de ses hits (Cathédrale, John Rylands Library, Victoria Baths, hôtel de ville, Chinatown, The Village, la Manchester Central Library, Barton Arcade, la statue d’Emmeline Pankhurst, l’une des premières suffragettes), la ville se constelle de nouveaux lieux (et pas qu’industriels).

D’autres (Manchester Museum, Manchester Art Gallery) en profitent pour s’offrir de bienvenus rafraichissements. Manchester ne craint plus de se décentrer au nord, à l’est. Elle a raison. Car cette révolution, douce comme du coton cette fois, est en passe de lui faire gagner une nouvelle prospérité.

Le + de routard.com :

Avec tous ces projets sur le feu, Manchester n’a jamais fait autant honneur à sa devise, « Concilio et labore » (conseil et travail). Bosseuse comme une abeille, la cité ! Et ça tombe bien puisque l’insecte est son emblème (il y en a même 7 sur ses armoiries). La queen-bee s’affiche d’ailleurs un peu partout. Dans les tags, sur les poubelles, les poteaux, les bancs et… sur les corps des Mancuniens qui se la firent tatouer en signe de résistance après l’attentat terroriste à la Manchester Arena en 2017.

Manchester, ville culturelle

Manchester, ville culturelle
Factory International - Festival © Square Mark Waugh

Le Festival International de Manchester (le MIF) est le grand raout culturel biennal de la ville depuis 2007. En 2023, son organisateur, Factory International, a enfin trouvé un écrin à la hauteur de ses ambitions : les Aviva Studios, 13 350m2 modulables et polyvalents qui bordent la rivière Irwell dans le quartier dynamique de Saint John’s. Mais la fête a aussi lieu à l’extérieur puisque ce festival se décline le long de l’Irwell avec de la musique live, des stands de nourriture et d’autres événements (Festival Square).

À quelques pas de là, le Science and Industry Museum est le gardien d’un joli patrimoine mancunien puisqu’il a investi, en 1983, la gare-terminus du premier chemin de fer qui reliait la ville à Liverpool (fermé en 1975). Machines à tisser, réplique du Baby computer (le premier ordi du monde !), événements (le Manchester Science Festival), le musée célèbre les sciences et le progrès sous toutes ses coutures… Et chapeaute plusieurs projets de rénovation (une partie de la station, le grand entrepôt, le power hall) qui lui permettront de voir plus grand.

Manchester Museum © Florent Oumehdi

Malgré ses 130 ans, le Manchester Museum, abrité dans un bâtiment néo-gothique de l’architecte Alfred Waterhouse (1830-1905), a rouvert avec des transformations structurelles (circulation, extension, nouvelles galeries, entrée principale), mais aussi une nouvelle approche.

Plus d’inclusivité, des co-curations avec les différentes communautés de Manchester (comme pour la South Asia Gallery), des espaces de coworking et une collection (plus de quatre millions de trésors naturels et d’artefacts) présentée de façon plus solidaire et participative qui font du Manchester Museum, un lieu vivant et apprécié des Mancuniens dont 30% seraient nés à l’étranger.

Le + de routard.com :

La Manchester Art Gallery (entrée gratuite), plutôt réputée pour ses peintures préraphaélites, a ouvert en 2022 sa nouvelle galerie dédiée à sa collection mode, riche de 21 000 pièces, du XVIIe siècle à nos jours. Son exposition actuelle (Unpicking Couture, du 21 juillet 2023 au 12 janvier 2025) présente de nombreuses pièces qui ont révolutionné l’histoire de la mode.

Sortir à Manchester : les lieux qui bougent

Sortir à Manchester : les lieux qui bougent
Northern Quarter © Florent Oumehdi

Berceau des Smiths, de Joy Division, de New Order, des Happy Mondays ou d’Oasis. Lieu de tournage des deux premières années de l’émission culte Top of the Pops. Capitale européenne de l’Acid House dans les années 80 et 90. Manchester n’a pas volé son surnom de « Madchester » même si depuis 1997 et la fermeture de l’Haçienda, la ville semble s’être assagie.

Parmi les hot spots de la vie nocturne, citons le Northern Quarter, autour de Tib Street, Oldham Street et Stevenson Square, pour son offre de restos et de bars, Oxford Street, très appréciée des étudiants, ou encore le Gay Village (Canal St. et Bloom St.) pour ses lieux branchés. Mais d’autres lieux réhabilités sont également de plus prometteurs…

Freight Island © Florent Oumehdi

En 113 ans d’existence, Depot Mayfield, à quelques encablures de Piccadilly Station, en a vu de toutes les couleurs. Cette ancienne gare de triage, devenue centre de distribution de la Royal Mail avant d’être laissée à l’abandon à la fin des années 90, est désormais l’un des lieux (un peu moins de 10 hectares) les plus choyés par la faune locale.

Il y a d’abord Escape to Freight Island, un food market, mi-indoor, mi-outdoor, noir de monde le week-end. Ici, au son lounge de DJs, on dévore burgers, pizzas, barbaque grillée et autre cuisine du monde, en sirotant bières et cocktails. Il y a également des espaces qui peuvent accueillir des soirées, des salons, des concerts (Ticket Hall Concourse, Depot, Archive ou Platform) qui jouent à fond la carte indus’ avec briquettes, piliers, acier et rivets au menu.

Enfin, le Mayfield Park (2,5 hectares), contorsionné autour de la rivière Medlock, forme moins un îlet vert où il faut bon reprendre son souffle après une soirée endiablée.

Diecast © VisitBritain

À l’est, juste au-dessus de l’Ashton Canal, Diecast, qui a pris ses aises dans une ancienne fonderie, propose des plats frais et locaux, une cuisine jeune, branchée, mais pas seulement. Fort de ses dimensions XXL et de sa capacité de 3000 personnes, l’endroit contient un bar et un jardin Daiquiri (House of Daiquiri et Daiquiri Garden) qui consacrent le breuvage, mais aussi un méga-espace de fête (Galleria) et une salle de danse. D’autres salles, pour le moment bien encombrées et profuses en tôle ondulée, sont encore en réhabilitation.

Enfin, la Manchester Arena, la grande salle de la ville, aura, à partir d’avril 2024, une sacrée concurrente. Co-Op Live débarque, près du Philips Park, avec de grandes ambitions et un investisseur de renom, Harry Styles alors qu’elle est déjà adossée à un mastodonte du sport et du divertissement, OVG (Oak View Group). Située au nord-est de la ville, à 15 minutes du centre en voiture, Co-Op Live abritera 32 bars et restaurants pour sustenter les potentiels 23 500 mélomanes et noceurs. Quelque 120 événements (musicaux et sportifs principalement) y sont prévus chaque année. À suivre…

Le + de routard.com :

Depot accueille, entre autres, les soirées électro-house très prisées de The Warehouse Project. Les places ne sont pas données mais l’ambiance est garantie (attention, ça part vite, ne traînez pas). Un petit goût de – feu – Madchester. Pour les couche-tôt, il reste le film 24 Hour Party People (2004) de Michael Winterbottom, une plongée dans la scène musicale mancunienne de 1977 à 1997 et dans la vie du dénicheur de talents, Anthony Wilson et de son label, Factory Records.

Manchester se teint en vert

Manchester se teint en vert
Castlefield et Castlefield Viaduct © coward_lion - stock.adobe.com

Fascinant quartier que celui de Castlefield qui combine tout petits vestiges romains (fort de Mamucium), passé industriel et concerts au Castlefield Bowl. C’est ici que vient de ressusciter le Castlefield Viaduct (visite à réserver entre 11h et 13h, entrée libre de 13h à 15h45) que les amoureux de Coronation Street ou de Peaky Blinders ont déjà aperçu en toile de fond.

Construit en 1892 par Richard Hammersley Heenan et Richard Hurrell Froude, à l’origine de la  tour de Blackpool, le viaduc en acier avait cessé toute activité en 1969. Un premier tronçon (330m), transformé en une (mini) promenade verte et géré par les habitants du coin, a rouvert en 2022. Il offre, outre ce parcours végétal et des activités multiples (yoga, relaxation), une vue plaisante sur la skyline.

RHS Garden Bridgewater © Florent Oumehdi

On peut avoir accueilli la reine Victoria et le roi Édouard VII, survivre à deux guerres mondiales et à un incendie et se trouver racheté au rabais et dépecé par un marchand de ferraille. C’est ce qui est arrivé au Worsley New Hall, un manoir gothique bâti entre 1840 et 1845 et qui était serti d’un étonnant jardin, œuvre du touche-à-tout William Andrews Nesfield. Depuis 2017, la Royal Horticultural Society (RHS) s’est efforcée de redonner vie à cet éden de 62 hectares.

Cultures en espalier, jardin chinois, jardin du paradis, lacs (Moon Bridge Water et Ellesmere Lake, du nom du premier propriétaire du Worsley New Hall), le RHS Garden Bridgewater (15,30£ l’entrée soit environ 18€) inauguré en 2021, agglomère divers espaces paysagers en veillant à conserver les éléments d’époque (superbe pavillon des jardiniers) et en y ajoutant une touche plus sociale puisque cette utopie « verte » doit surtout profiter aux communautés locales (emploi, éducation, santé, jardinage communautaire, etc.).

Oldham © derek oldfield - stock.adobe.com

À Oldham, au nord-est de Manchester, c’est à peu près la même ambition qui anime Northern Roots, le projet de création de la plus grande ferme urbaine et éco-parc du Royaume-Uni sur 65 hectares, lancé en 2017. Les travaux d’aménagement sont en cours pour faire de Northern Roots le poumon vert (et communautaire) du Great Manchester.

Le + de routard.com :

Pendant 10 jours, l’été, a lieu au Castlefield Bowl le festival Sounds of the City. Une série de concerts qui se rappelle aux bons souvenirs du passé musical de la ville. New Order, Foals, Chic ou Arcade Fire y ont déjà fait vibrer leurs basses.

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, infos et adresses dans le guide Angleterre.

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Visit Manchester

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Aller à Manchester

- En train : comptez entre 5h30 et 6h (et minimum 2 changements)

- En avion : Plusieurs vols directs depuis Paris avec Air France, Ryanair, easyJet ou avec escale de Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux avec Air France, easyJet, Ryanair, Lufthansa, British Airways, KLM.

Bonnes adresses

- The Alan Hotel : 18 Princess St. En plein centre de Manchester, niché dans un ancien entrepôt textile dont il a conservé l’esprit, les briques et les gros piliers, cet hôtel compte 137 chambres (5 catégories différentes) au design sobre et élégant. En journée, son rez-de-chaussée se transforme en espace de co-working tandis que le soir, l’hôtel propose ses cocktails signatures (11£) et une cuisine raffinée sans être chichiteuse. A partir de 90€.

- Restaurant Leno : 51 Ducie St. Dans le tout nouveau lieu Diecast, on s’aiguise l’appétit avec des small plates. Les Calabrian Chicken Wings (9,5£) nous ont mis le feu au gosier. Heureusement, les feuilles de laitue assaisonnées (6,5£) ont réinjecté un peu de douceur à cette entrée en matière costaude. Les pizzas (entre 10 et 18£), cuites selon un procédé original, sont croustillantes et richement garnies. Les yeux plus gros que le ventre, on a goûté les frites gaufrées (8,5£), rehaussées de truffes et de pecorino… Et on n’a pas été déçu. On se rattrapera à la salle de sport.

- Great North Pie Co : Aytoun St. Ici, la reine, c’est la tarte (7,5£) et elle est délicieusement immortelle. Qu’elle soit au bœuf braisé 14 heures, au poulet rôti et aux champignons ou au Lancashire et aux oignons, on se régale. Pour ne rien gâter, l’adresse est en plein cœur de Kampus, un mini-quartier jeune bordé par le Rochdale Canal.

- The Refuge : Oxford St. Ne vous fiez pas au nom (ni même aux rumeurs qui le disent hanté), le bar du restaurant du Kimpton Hotel, merveilleux bâtiment en briquettes et terre cuite, construit en 1895 et dominé par sa tour de l’horloge. Vous comprendrez vite qu’on est loin, ici, d’un refuge précaire ou d’un habitat en rondins de bois un chouïa spartiate. Avant de découvrir la carte, on passe de longues minutes à détailler les lieux. Briques vernissées, vitraux, faïence… le cadre est exceptionnel et les cocktails sont à la hauteur (entre 10£ et 13,50£).

- Footage : Grosvenor St. Ambiance plus estudiantine dans ce bar où les bières (avec une offre alléchante de 6 bières pour 22,5£) et les cocktails (environ 12,5£) coulent à flots, surtout lors des matchs de foot et de rugby. Ce qui nous plait ici, outre l’ambiance survoltée, c’est son bâtiment, un ancien cinéma, le Grosvenor Picture Palace, ouvert en 1915. Plus d’écran mais dans la salle principale, le balcon supérieur est toujours là.

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Texte : Florent Oumehdi

Mise en ligne :

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