Alaska, la dernière frontière
Au pays des ours
Alaska is bear country ! Le slogan vaut aussi avertissement. Placardé aux portes même de l’aéroport d’Anchorage, il souligne à quel point la plus grande ville d’Alaska est aussi, et avant tout, une ville en pleine nature. Ouverte sur le long bras de mer du Cook Inlet, qui pénètre profondément dans les terres, la cité s’adosse aux monts Chugach, protégés par un vaste State Park. « Une usine à ours » affirment les biologistes, qui estiment à environ 300 ours noirs et 60 grizzlys la population de plantigrades vivant de manière permanente dans les limites de la commune. Au-delà, l’Alaska abriterait près des trois quarts des ours bruns d’Amérique !
Certains n’hésitent pas, lorsque la faim les tenaille, à descendre en ville pour faire les poubelles, pêcher le saumon dans l’estuaire de la Campbell Creek ou avaler les croquettes du chien laissées sur le perron... Les incidents sont relativement fréquents : en 2008, quelque 600 personnes se sont plaintes des méfaits d’un ours auprès des services du bureau local du Fish & Game Department. La plupart du temps, la bestiole s’est contentée de traverser leur jardin, parfois d’explorer leur garage ou leur appenti à la recherche d’un casse-croûte. Effrayant, sans plus. Mais les attaques répétées d’une mère défendant ses deux petits dans un parc urbain, les premières du genre, ont fait couler beaucoup d’encre. Et la question, inévitablement, a été posée : les ours sont-ils devenus trop nombreux ?
Texte : Claude Hervé-Bazin
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