… on ne cesse de le dire!
On n’entre pas (plus) au Brésil comme dans un moulin et pour y aller en bossant, il faut soit consigner une forte somme afin d’obtenir le visa investisseur, soit obtenir un visa de travail pour une profession “déficitaire”, soit un statut d’expat’ pour une boîte étrangère soit… se marier pour le rapprochement familial. Sinon, le visa retraité, mais il faut un peu plus de 2.500 euros par mois garantis sans droit à travail.
Visa de travail comme journaliste? Ne pas y penser puisqu’au contraire, c’est une profession sous statut avec carte de presse comme chez nous. Le Brésil produit beaucoup trop de littéraires ou de connaisseurs du droit, pas assez de techniciens: un ingénieur très pointu dans son domaine a sa chance en jouant des coudes pour se pousse. Un bavard ou un journaliste, aucune!
Sur un plan plus général et sans jouer les donneurs de leçons (chacun fait son apprentissage lui même) je signale que pas mal de gens ont une vision tout à fait erronée du Brésil “professionnel” parce que quand on y va, on est en vacances, il fait beau, c’est cool, et tout et tout.
Parce que les Brésiliens avec qui on fait la fête sont en moment de détente et se lâchent bien (c’est vrai qu’ils ne sont pas culs-coincés comme nous à ces moments). Mais s’ils se détendent autant, c’est justement que leur vie professionnelle est très “speed”: pas les 35h mais plutôt 45 payés 40, très longs temps de trajets dus aux embouteillages, prises de tête à n’en plus finir à cause de la burocratia et son pendant, le jeitinho pour ne pas dire la corruption, etc.
Déjà, les formalités pour avoir sa carte de séjour donnent une (petite) idée de ce qui va suivre - et essayez d’avoir seulement un accrochage avec une autre bagnole pour voir le nombre de cheveux blancs que vous vous ferez pour obtenir les rapports de police et la conclusion du litige! Tout demande une énergie de chaque instant pour cavaler après le papel qui manque ou le carimbo dessus, ou l’assinatura du responsable, jamais là quand on en a besoin
C’est ainsi que sur les forums d’expatriés (ici on est sur un forum de voyages) la plupart du temps, la section Brésil est pleine de gens qui ne font guère que ressasser leur ressentiment vis à vis de ce pays - à tel point qu’on a envie de leur dire: “bazarde tout, mon vieux, et fuis dans les 48h, tu y laisses ta santé”… mais ce n’est pas si simple quand on y a fait sa vie et qu’on a investi. C’est même éminemment déplaisant parce qu’ils en arrivent à ne plus fulminer seulement contre les défauts de ce pays splendide (le notre n’a-t-il que des qualités? J’en doute) mais contre le pays lui même, ses habitants, ses mœurs, etc.