Birmanie : escale à Yangon

Une terre d’accueil

Une terre d’accueil
© Eric Milet

Certes, l’aspect de ces immeubles, lavés et relavés par les moussons, confère aujourd’hui à la ville une sensation de fin de règne. Mais leur décrépitude a quelque chose de grandiose : là une enfilade de colonnes corinthiennes, là une véranda, ici une métope laissant entrevoir quelques dieux rongés par le temps, avec, juste en dessous, la ferraille aujourd’hui chancelante d’une balustrade à jabot d’oie…

Alors on imagine ces milliers de migrants débarquant sous l’averse. Hommes en complets sombres, femmes en crinoline, au cœur de l’effervescent balai des portefaix. Devant eux, une ville trépidante, magique.

Aux guichets de l’Irrawaddy Flotilla Company, la compagnie de navigation (une flotte de plus de 600 navires à vapeur à l’époque), les passagers en souffrance allongent les files. The road to Mandalay, nom donné à l’Irrawaddy pendant la période coloniale, était l’unique moyen pour gagner l’intérieur du pays.

C’est ce tableau véridique d’une ville déroutante, à la fois sombre et colorée, hermétique mais ouverte sur le monde, qui plut au jeune Pablo Neruda, alors âgé de 23 ans. Un Neruda qui commençait tout juste sa carrière de diplomate.

À cent lieues du romantisme d’un Loti ou d’un Kipling, Neruda s’attachera plutôt à dépeindre Rangoon comme une terre d’exil. Un territoire à la fois étrange et fascinant, faisant écho au moi errant et tourmenté d’un être en proie à une solitude tenace et à un silence nourri par l’ennui.

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Texte : Eric Milet

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