Roman noir en Galice
Stop aux outrages et aux agressions maritimes
Le nom même de l’association Soap Tanker (Stop aux outrages et aux agressions
pétrolières), résonne comme un cri de guerre, un coup de gueule ! Il rejoindrait
non sans mal les Nunca mas ! (Plus jamais !), complaintes que
l’on entend fréquemment depuis notre arrivée de la bouche des pêcheurs et des
Espagnols sinistrés. Ces derniers, en colère, sont désespérés par leur impuissance
face à l’immensité du désastre. Toutefois leur enthousiasme et leur chaleur
légendaires reprennent le dessus lorsqu’ils aperçoivent les cars de volontaires
se garer sur le port de Fisterra. Car, comme nous le rapportera plus tard Roberto
qui habite cette petite ville depuis toujours, « c’est de soutien et de
bras dont nous avons besoin aujourd’hui, et voir des gens étrangers à notre
malheur se sentir concernés par notre cause fait chaud au cœur ».
Née au lendemain du naufrage du Prestige, l’association Soap Tanker, à défaut
de vouloir prendre les armes, retrousse ses manches. Comme le rapporte son porte-parole,
Grégory Gendre, son action a pour optique de « montrer l’exemple et d’aider
au nettoyage des plages ». Et ce dernier de surenchérir : « Citoyens
du monde, nous voulons profiter de cette occasion pour dire que l’Europe de
la solidarité existe et montrer que si la globalisation culturelle économique
peut-être dangereuse, nous sommes détenteurs des valeurs intrinsèques que nous
exportons avec nous ». C’est donc à Fisterra, à quelques kilomètres de
Muxia, cœur névralgique du désastre que nous les avons suivis la première semaine
de janvier.
Texte : Bénédicte Moral
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