Cambodge : des berges du Mékong au Ratanakiri, pays des terres rouges

Banlung, capitale d’une province sans bitume

Banlung, capitale d’une province sans bitume
Dominique Roland

Pendant la nuit, de fortes pluies s’abattent sur Stung Treng. Eclairés par la lune, les courants du Mékong revêtent l’aspect inquiétant et visqueux de coulées de lave refroidie. De lourdes gouttes mitraillent le toit métallique de la pension. L’atmosphère hier si sereine devient dramatique. Au petit matin, on se demande inquiet de quelle humeur sera la journée. Négocier la patinoire de fine glaise, formée par la pluie sur une latérite déjà bien damée à cette époque, n’est pas une perspective réjouissante. Autant filer rapidement. Au carrefour tant attendu, seule vraie porte d’accès du Ratanakiri, une escadrille de pick-up entoure la station essence et les épiceries-restos. Les visages sont différents, plus sombres, et les sourires plus timides.

Chanceux, nous éviterons les averses tout au long des 130 km de piste, juste mouillée ce qu’il faut pour éviter des nuées excessives de poussière. Il faut respecter deux règles de base sur cette « auto-piste » : surveiller l’arrivée éventuelle de rapides 4x4 dans son rétro et les poteaux blanc et rouge qui signalent de petits ponts. Souvent cachés jusqu’au dernier moment, leurs planches sont parfois en mauvais état ou manquantes. Selon l’éclairage et la saison, cette percée plein est distille son lot de beaux paysages, pondéré par une déception : des friches assez laides bordent la plus grande partie de la route.

Banlung ! Nous réaliserons plus tard la révolution que vit ce poste avancé. Capitale d’une province irriguée par une poignée de pistes, aux nervures s’amincissant rapidement en sentier, elle lui fut longtemps fidèle, sans une once de bitume. Mais les travaux sont en cours : un Far West de plus passera aux mains des « macadam cow-boys ». Le quadrillage d’avenues surdimensionnées prouve que l’espace ne manque guère. Quelques petits immeubles en dur dominent les maisons et cahutes de bois. Seuls les environs du marché s’animent un peu : on y croise des Khmers des villes ou des champs ainsi que des habitants d’origine chinoise ou vietnamienne se mêlant au fond autochtone, issu de la douzaine d’ethnies régionales.

L’offre d’hébergement et de restauration est assez variée : robinsonnade, charme néocolonialiste, petit hôtel sino-khmer, café « éco-cool », gargote typique ou métissée par l’apport « d’expats ONG » et de voyageurs. Dans la catégorie charme, le déjà mythique lodge « Terres Rouges », fondé par Pierre-Yves en l’an 2000, mérite quelques lignes. Ayant découvert la région avec la FORPRONU (Force de Protection des Nations Unies) au début des années 90, ce quadra y a fondé famille et belle affaire. Adepte du franc-parler, aimant autant la grande histoire que les anecdotes, il se présente d’abord comme un « coureur des bois ». À juste titre, puisqu’il fut l’un des premiers à repérer des itinéraires à travers un paysage qu’il connut bien plus boisé et sauvage. D’où un soupçon de nostalgie bien compréhensible… Combatif, il adapte les excursions à cette nouvelle donne, sachant aussi que l’œil vierge du nouveau venu trouvera suffisamment de matière à s’émerveiller.

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Texte : Dominique Roland

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