Mon pauvre DjaGil, il faut faire avec ce genre de commentaires de bistrot, leur auteure est bien habituée à nous en inonder… Il faut effectivement avoir une vision anthropologique bien étroite pour penser que les questions de la règle et de son contournement seraient une spécialité française contemporaine alors que c’est une constante dans l’histoire humaine. Il suffit d’ailleurs d’avoir vécu dans de nombreux pays pour savoir que les Français se plaignent d’un désordre “bien français”, comme tous les latino-américains (du désordre ou de l’indiscipline colombienne, argentine, mexicaine ou venezuelienne), une bonne partie des Africains et les 3/4 des Européens… Idem pour la “bureaucratie” et de nombreux problèmes assez universels dont on ne se plaint que parce qu’on y est confronté : donc, dans son propre pays.
Pour revenir à votre question c’est assez périlleux. Si vous “'tentez le coup”, vous allez être soumis à l’arbitraire d’un fonctionnaire de l’immigration, qui appellera peut-être son supérierur, et qui décidera s’il doit faire triompher le bon sens ou la règle. Le risque est déjà très très grand, en temps normal, que ça se fasse en faveur de la règle. Et c’est une certitude absolue, à mes yeux, dans cette période Covid.
Autant la règle des 90 jours (visa touriste) dont l’application concerne la sortie du territoire est, en toute logique, d’application assez souple, autant cette question du délai de validité du passeport à l’entrée est nécessaiement rigide. Il faut garder en tête que refuser l’entrée d’un étranger dans un territoire national est un droit discrétionnaire de tout État souverain. Il n’a pas à le justifier et c’est insusceptible de tout recours.
Il va donc sans dire que quand le motif existe, il est rare que le service d’immigration de l’aéroport décide de transiger, alors que l’information apparaîtra en rouge au moment où vous remettrez votre passeport à un agent. Mon éclairage concerne plutôt un principe général qu’une expérience personnelle, mais je doute que quelqu’un puisse vous apporter un témoignage d’une entrée récente, en Colombie ou ailleurs, avec un passeport dont la fin de validité est trop proche.
Bien sûr, j’espère, pour vous, me tromper et que quelqu’un me démentira !