Je reviens d’un séjour de 2 semaines à Madagascar, Tana, Sainte-Marie, Tamatave, Canal des Pangalanes et Andasibe. Il s’agissait d’un voyage en indépendant, sans passer par les agences, voyage avec trajets en taxis-brousse et réservation d’hôtel au mieux la veille de mon arrivée dans un endroit. Madagascar est un très beau pays. Mais aussi, et je suis malheureux de devoir l’écrire, c’est un pays truffé de bandits et de voyous.
Voyageur chevronné, j’ai parcouru à titre d’exemple la Colombie sac à dos avec des compétences en espagnol limitées à une demi-douzaine de phrases. J’ai déambulé dans les rues de Bogota de jour comme de nuit, y ai pris le métro bondé plusieurs fois par jour, j’ai voyagé par bus intervilles, ai longé entre autres la côte caraïbe avec ma tête d’européen, le tout seul et sans problème. En Colombie comme ailleurs (Panama, Argentine, Cambodge, Birmanie…), j’ai toujours senti que la prudence et le bon sens me protégaient de 90% des risques liés à l’insécurité. Je n’ai jamais eu le moindre souci.
RIen de tout cela à Mada. Certes à Sainte Marie ou alors au miileu de nulle part le long du canal des Pangalanes on ne risque pas grand chose. Mais ailleurs…
En voici quelques illustrations:
-
Harcèlement verbal avec regards menaçants dans les rues de Tana, le plus souvent par des groupes d’hommes jeunes. Si j’étais en T-shirt et avais oublié de retirer ma montre, une Swatch à 50 euros, certains Malgaches commençaient à marcher à côté de moi en parlant Malgache et en jetant un regard agressif sur mon poignet gauche.
-
Prix convenu avec le chauffeur de taxi pour un simple trajet. A l’arrivée, le chauffeur me demande 5000 Ariary de plus. Je refuse de payer, il hausse la voix et me menace.
-
Idem avec un guide en cyclo-pousse à Tamatave qui exige 50’000 Ariary (20 euros) après une promenade de 45 minutes. Je tente de négocier, sa réaction m’a fait peur.
4.Tamatave de nuit: gardes armés devant chaque bar ou restaurant, ça donne une idée du niveau de violence.
-
Tamatave de jour: gardes armés devant banques, bureaux de change et hôtels.
-
Un autre type d’insécurité, le taxi-brousse. Un exemple. Le trajet Moramanga - Tana s’est éternisé, la fin s’est donc faite de nuit. Le chauffeur conduisait comme un fou, avec vitesse et dépassements sans visibilité sur des routes sinueuses, routes, il faut le préciser, aussi utilisées par les locaux pour leurs déplacements à pied. Lors d’un tel dépassement, dans la nuit noire, il s’en est fallu de quelques centimètres pour que le taxi-brousse ne renverse un groupe de trois personnes. Le chauffeur a éclaté de rire, il était plié en deux pendant dix minutes.
-
L’attente dans les gares routières du départ du taxi-brousse n’est pas très paisible pour un étranger. Encore des intimidations. Egalement des bagarres avec hurlements et violence physique entre employés et clients malgaches peut-être mauvais payeurs.
-
Militaires corrompus la nuit dans la capitale qui arrêtent les taxis avec passagers étrangers et demandent à voir le passeport avec visa. Vues les conditions de sécurité, je sortais avec le minimum sur moi. Ces militaires voulaient simplement de l’argent.
Voilà, je m’arrête sachant que les posts trop longs sur les forums ne sont pas lus. Je terminerai simplement pas deux reflexions:
-Dans ces circonstances, le meurtre des deux français à Tulear est une évidence, un tel niveau de violence n’est absolument pas surprenant quand on a exploré le pays sans limousine ou hors des hotels 4*. Idem pour l’agression à la machette des deux jeunes touristes à Nosy Be rapportée ailleurs sur ce forum.
-Il est probablement possible de passer des vacances agréables à Mada, mais via une agence qui vous organisera tout de A à Z avec guide et voiture privée. Mais ce n’est pas l’idée que je me fais d’un voyage-découverte.
Cordialement,
Patrick