Culture et arts Nouvelle-Zélande
Culture maorie
Les mythes communs à tout le monde polynésien, dont sont issus les Maoris, racontent comment le demi-dieu Maui aurait pêché l’île du Nord du fond des océans et comment son canoë pétrifié serait devenu l’île du Sud.
D’autres histoires décrivent l’arrivée de Kupe, le premier Maori, depuis Hawaiki, terre sacrée que certains assimilent à l’île de Raiatea (près de Tahiti). C’est lui qui nomme cette immense terre Aotearoa (« le pays du long nuage blanc »). Bientôt, d’autres hommes et femmes le rejoignent : l’histoire de la Nouvelle-Zélande se confond désormais avec les Maoris.
Les historiens confirment la légende, en situant les migrations vers l’an 1000.
Au fil du temps, les colons développent leurs propres règles sociales, leurs propres formes d’art et de pensée. Ils se regroupent en familles étendues, les whanau (prononcer fanau), et en iwi, des tribus dont les ancêtres communs auraient voyagé à bord d’un seul et même canoë.
Au quotidien, les dieux et leurs intermédiaires, prêtres et castes supérieures, imposent leurs lois à travers un système complexe de tapu (tabous).
Peu à peu, l’augmentation de la population, en particulier sur l’île du Nord, voit les conflits s’étendre et les Maoris devenir des guerriers redoutables. Une victoire est l’occasion pour les chefs d’étendre leur sacro-saint mana, leur puissance spirituelle, et celui de leur tribu. Les premiers explorateurs européens en font l’amère expérience, certains d’entre eux finissant sur le bûcher (des vanités) et goûtant au cannibalisme à leurs dépends…
Art et artisanat
Les arts maoris sont ceux de tous les peuples polynésiens, revisités par une tradition locale millénaire : chant, danse et tatouage. Chant et danse, intimement liés, avaient (et ont encore dans une certaine mesure) vocation à compter l’histoire des ancêtres, les migrations, les exploits des héros disparus, la puissance de leur mana, la beauté des filles de jadis, des paysages, la force des dieux et la peur qu’ils inspirent.
Typiquement néo-zélandais, le haka, rendu célèbre par les rugbymen des All Blacks, était à l’origine une danse de guerre, aussi mis en scène pour tester les réactions de visiteurs inconnus et impressionner d’éventuels ennemis.
On peut aussi assister à l’esthétique poi dance, au cours de laquelle les danseurs « jonglent » avec de petites balles attachées à une ficelle.
Primordial dans le passé, presque abandonné, et aujourd’hui en plein renouveau, le moko, le tatouage traditionnel, est aussi une pratique polynésienne. Réalisé par étapes au cours d’une vie, il en résume en quelque sorte le cours, avec ses hauts-faits, permettant au statut de chacun, et surtout des chefs, de s’afficher aux yeux de tous. On croise à nouveau aujourd’hui des Maoris au moko facial très impressionnant.
Cette mode fleurit aussi sur les peaux blanches des non Maoris. Et les jeunes diplômés de fac sont fiers d’arborer des tenues traditionnelles à la place des chasubles noires portées par les étudiants.
Cinéma
La production cinématographique néo-zélandaise s’est affirmée dans les années 1970. On crédite généralement Geoff Murphy des premiers vrais succès nationaux, parlant de sujets néo-zélandais dans des décors néo-zélandais. À son actif, le road movie Goodbye Pork Pie (1981), Utu (1983) et Le Dernier Survivant (The Quiet Earth, 1985).
En 1987, Ngati est le premier long-métrage à avoir été réalisé par un Maori. Le film néo-zélandais le plus connu sous nos cieux reste cependant La Leçon de piano de Jane Campion (1993), si merveilleusement plongé dans l’atmosphère coloniale. C’est aussi le premier film néo-zélandais à avoir reçu des récompenses internationales.
L’année suivante, 2 autres films connurent une large audience : Créatures célestes (Heavenly Creatures) de Peter Jackson avec Kate Winslet, et L’Âme des guerriers (Once Were Warriors) de Lee Tamahori.
Ces dernières années sont marquées par l’empreinte de Peter Jackson, qui débuta en faisant des films d’horreur à petit budget, avant de tourner la trilogie du Seigneur des anneaux (2001-2003), puis la trilogie du Hobbit (2012-2014), réalisés en Nouvelle-Zélande avec des équipes locales. C’est lui encore qui a tourné le remake de King Kong en 2005.
Parmi les acteurs néo-zélandais les plus connus figurent :
- Sam Neill (La Leçon de piano, Jurassic Park) ;
- la Néo-Zélandaise-Canadienne Anna Paquin, qui a reçu à 12 ans un Oscar pour le meilleur second rôle dans La Leçon de piano ;
- Russell Crowe, lui aussi oscarisé en tant que meilleur acteur.
Littérature
L’histoire de la littérature néo-zélandaise débute vraiment au début du XXe siècle avec deux femmes. Katherine Mansfield (1888-1923), dont la jeunesse libre - dissolue, disait-on alors - s’est fanée dans les sanatoriums européens où elle tentait de soigner sa tuberculose, a véritablement commencé sa carrière en 1920 avec Miss Brill (Félicité), le portrait acidulé d’une femme fragile vivant une vie de plaisirs simples à Paris. Beaucoup la reconnaissent comme l’une des meilleurs écrivains de nouvelles de l’époque.
D’un tout autre genre, Dame Ngaio Marsh (vers 1895-1982) a travaillé pour le théâtre avant de devenir célèbre pour ses romans policiers. Dans les années 1930 et 1940, elle s’imposa comme l’une des quatre « reines du crime » anglo-saxonnes aux côtés d’Agatha Christie. L’œuvre de Dame Ngaio Marsh est la plus marquée par des traits d’humour.
Les années 1950 marquent l’explosion de la littérature néo-zélandaise, fruit du rejet du formalisme qui se dessinait déjà avant-guerre. Modernisme et réalités sociales deviennent des éléments moteurs de la recherche, alors que se définit enfin un sentiment national, détaché de la Grande-Bretagne.
Parmi les premiers à s’imposer, Janet Frame (1924-2004) est un cas à part. Cette jeune femme diagnostiquée comme schizophrène, internée durant 8 ans dans des hôpitaux psychiatriques, publie en 1951 The Lagoon (Le Lagon), un recueil de nouvelles dont le succès lui vaut d’échapper à la lobotomie ! Pressentie pour une candidature au Nobel, elle décéda peu avant d’une leucémie. Jane Campion a adapté son autobiographie, Un ange à ma table.
Médias
La presse quotidienne néo-zélandaise est avant tout régionale, mais les titres des plus grandes villes connaissent une assez large diffusion, en particulier le New Zealand Herald dans la région d’Auckland, le Dominion à Wellington et le Press sur l’île du Sud.
La presse étrangère est surtout anglo-saxonne.
Du côté du petit écran, les chaînes nationales TV1 et TV2 voisinent avec les privées TV3 et C4 (musique), appartenant au même groupe, l’Australienne Prime et la MTS, la télévision maorie (programmes en maori et en anglais).
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