Istanbul : 8 expériences locales à vivre

Istanbul : 8 expériences locales à vivre
Manger un simit à Istanbul © GreenArt - stock.adobe.com

Istanbul, c’est évidemment Sultanahmet, la vieille ville chaperonnée par Sainte Sophie, la mosquée bleue, le palais Topkapı, les bazars qu’ils soient grand, égyptien ou aux épices. Istanbul, c’est aussi ces palais endormis (Çırağan, Dolmabahçe, Beylerbeyi) qui se délassent le long du Bosphore et dont la quiétude détonne face au bouillonnement de la ville moderne, l’avenue Istiklal et la place Taksim. Voici 8 activités à faire à Istanbul pour s’y plonger délicieusement…

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Se mettre dans le bain… en se relaxant dans les bains turcs

Se mettre dans le bain… en se relaxant dans les bains turcs
Ayasofya Hurrem Sultan Hamam © Florent Oumehdi

Fuir la frénésie d’une ville qui ne se vit qu’à 100 à l’heure, c’est possible dans les nombreux bains turcs qui détendent les Stambouliotes, pour certains depuis le… 16e siècle.

Rien à voir avec nos hammams confidentiels, caissons lambrissés aux ambiances poisseuses et claustrophobiques. Ici, après avoir siroté un jus d’abricot (kayısı) ou de pêche (şeftali) et complété un formulaire précisant l’ardeur des frictions souhaitée, vous partez vous changer et revenez dans votre plus simple appareil, une serviette autour des hanches tout de même.

Après une dizaine de minutes allongé sur le marbre chaud à vous relaxer en contemplant le plafond ajouré, les affaires sérieuses peuvent commencer, chouchouté par un masseur (tellak). Gommage au gant de crin ou au loofah, moussage du corps qui fait dégringoler une écume de légèreté sur votre peau puis massage calmant, rinçage et séchage pour finir par comater, bercé par l’écoulement des fontaines du lounge, sur des sortes de lits-banquettes. En récupérant la rue, vous ne verrez plus la ville du même œil.

Battre le pavé turc et se laisser tenter par la street food stambouliote

Battre le pavé turc et se laisser tenter par la street food stambouliote
Balik Ekmek © Yashkin Ilya - stock.adobe.com

À Istanbul, la cuisine se consomme aussi dans la rue. On parle d’abord des immanquables simit, ces pains ronds troués parsemés de graines de sésame, qu’on peut trouver, avec un peu de chance, farcis de fromage ou de viande hachée (poğaça), de chocolat ou sous forme plus briochée (açma).

Il y a ensuite les sandwichs de poisson grillé (balık ekmek, souvent du maquereau agrémenté de tomates, de salade et d’oignons), qui s’achètent aux kiosques des pêcheurs près du pont de Galata à Sultanahmet (mais pas que) et les moules farcies (midye) qui, un peu partout, exhibent leur grosses chairs cuites, truffées de riz épicé et zestées de citron. Et on n’oublie pas les vendeurs ambulants de cacahuètes et de marrons grillés qui parfument les rues à la nuit tombée. 

À Istanbul, il y en a pour tous les goûts, surtout les moins light. Des dürüm, des roulés à ce que vous voulez, mais surtout au saucisson et aux légumes, dans une galette turque. Des borëk, des feuilletés super graphiques lardés de fromage, de viande, de féculents ou de légumes.

Les fameux pide, ces pizze turques à la pâte toute svelte mais à la garniture, sans sauce tomate, fraîche et costaude. Mais aussi des mantı, ces raviolis badigeonnés de sauce à l’ail et au yaourt et les incontournables mezze (hors-d’œuvre), kepab (viande rôtie) ou köfte (boulettes de viande aux herbes).  

Dévorer un Islak Burger après minuit

Dévorer un Islak Burger après minuit
Kizilkayalar © Florent Oumehdi

Pour leurs fringales nocturnes, les Stambouliotes ont l’Islak Burger, un peu comme les Parisiens leur crêpe et les Montréalais la poutine. En vitrine, ils ne paient pas de mine ces petits burgers tout luisants, jaunis et réchauffés à la vapeur (une moiteur qui leur vaut ce nom de burger humide). Mais une fois en bouche, c’est autre chose.

Douceur de la texture, simplicité des ingrédients (de l’ail, du bœuf, des pains ramollis dans du lait) qui ferait passer nos hamburgers surchargés pour des monstres de prétention bien moins goûtus. Vous trouverez plusieurs échoppes en haut de l’avenue Istiklal (İstiklâl Caddesi), près de la place Taksim, la plus connue étant Kizilkayalar. C’est un peu la cohue pour commander aux heures de pointe mais il ne faut pas hésiter à jouer des coudes au comptoir quitte à alpaguer les serveurs.

Arpenter Istiklal, au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit

Arpenter Istiklal, au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Istiklal © stdemiriz - stock.adobe.com

On ne comprend rien à Istanbul, à son dynamisme, à sa folie à toute heure du jour et de la nuit, sans avoir remonté l’avenue Istiklal jusqu’à la place Taksim. Cette artère de 1,5 kilomètre serait parcourue par trois millions de personnes chaque samedi et dimanche (on s’étonne, à chaque passage du tram, qu’il n’y ait pas d’accident). A côté, les Champs-Élysées ressemblent à une route barrée, même le 24 décembre !

Des magasins de marque, des pâtisseries, confiseries, chocolateries et des vendeurs de glace de Maraş ou Maraş dondurması (sa texture élastique ravit les touristes bluffés par les prouesses des marchands) pour les gourmands et les serial shoppers, quelques belles haltes, le majestueux quoiqu’étroit passage des fleurs (Çiçek Pasajı), les églises catholiques de Sainte-Marie-Draperis (et son icône miraculeuse) et Saint-Antoine-de-Padoue (et sa façade néo-vénitienne) pour les flâneurs.

Le soir, il faut se balader, au ralenti bien obligé, dans les rues perpendiculaires qui entassent dans ses tavernes, ses cafés et ses restaurants une jeunesse exaltée comme si toute la population stambouliote s’y était donné rendez-vous.

Istanbul à boire...

Istanbul à boire...
Ayran © Hayati Kayhan - stock.adobe.com

Impossible de quitter la capitale turque sans avoir goûté à un Ayran ! Cette boisson composée d’un tiers de yaourt nature (vache, brebis, chèvre, au choix) et de deux tiers d’eau, et saupoudrée de sel, a été autocratiquement déclarée breuvage officiel par le Président turc Erdogan. Elle est parfois accompagnée de sa mousse et se marie admirablement aux kebabs et aux légumes (si, si).

Le café et le thé (çay) turcs, servis à tout heure et n’importe où (ne soyez pas surpris qu’on vienne vous en proposer sur votre vapur), seront vos plus fidèles alliés pour venir à bout d’Istanbul. Le thé noir, produit dans la province de Rize (nord-est), est le plus prisé mais ce n’est pas forcément celui qui vous sera proposé (certains ont la main leste sur les sachets de thé à la pomme).

Sachez que le café turc, une tradition ottomane, à base de grains finement moulus, d’eau froide et de sucre, décoctés plusieurs fois à feu doux pour qu’affleure en surface de la mousse (encore), a été inscrit en 2013 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Pour ceux qui voudraient dynamiser leur début de soirée, une pinte d’Efes Pilsen (comme Ephèse, la ville, où est brassée cette bière) ou un verre de raki en accompagnement de vos mezze devraient faire l’affaire. Les curieux goûteront au boza (millet fermenté), au jus de rutabaga (şalgam suyu) ou au sahlep (à base de racines d’orchidées).

Faire la fête avec les Turcs

Faire la fête avec les Turcs
Karaköy la nuit © Florent Oumehdi

Il n’y a qu’à trainer dans ses rues après minuit pour comprendre qu’Istanbul n’est pas une mégalopole de couche-tôt. On vous conseille de débuter la soirée à Beyoğlu dans l’un de ses restaurants ou, tiens, dans l’un des bars cossus des hôtels du district (Ravouna 1906, Orient Bar du Pera Palace Hotel, peut-être serez-vous aussi inspirés qu’Agatha Christie qui y aurait pris ses quartiers) ou de prendre de la hauteur juste avant le coucher du soleil dans l’un des nombreux toits-terrasses (Litera Bar, 360 Istanbul).

Vous pouvez aussi vous éloigner pour profiter de l’atmosphère alternative et colorée du quartier de Balat avec ses rues escarpées, ses graffitis figuratifs et ses cafés. Une fois que les ténèbres ont englouti la ville, tout (le quartier de Beşiktaş ne s’est pas totalement remis de l’attentat du Reina en 2017) se joue à Karaköy (Nest, Ayı, Finn, Fosil. Attention belle valse de bars qui ne dépassent pas deux saisons) ou plus au nord à Arnavutköy (Alexandra Cocktail Bar, Lucca).

Embarquer sur un vapur

Embarquer sur un vapur
Vapur et tour de Léandre © mystique - stock.adobe.com

On n’a rien fait de mieux pour découvrir le littoral stambouliote, ses palais et ses maisons en bois à pignon et encorbellement toutes décaties qui constellent le détroit du Bosphore embranchant la mer de Marmara (Sud) à la mer Noire (Nord).

Les vapur, sortes de mini-ferries (beaucoup partent d’Eminönü), restent également les moyens de transport privilégiés pour rejoindre la rive asiatique, notamment le quartier d’Üsküdar avec ses nombreuses mosquées ottomanes, gardées, au large, par la tour de Léandre.

Une virée aux îles des Princes

Une virée aux îles des Princes
Îles des Princes © prostooleh - stock.adobe.com

Avec sa forte densité, la mégapole turque peut parfois taper sur le système. Pour couper, surtout des voitures, interdites sur les îles, pourquoi ne pas rejoindre, une journée, l’archipel des Îles des Princes (Adalar ou « les îles » comme les appellent affectueusement les Stambouliotes), ancien lieu de résidence des princes byzantins, à environ 20 kilomètres au sud d’Istanbul ?

Quatre sont accessibles en bateau à partir de Kabataş. Kınalı, la plus petite, coiffée d’antennes, avec ses falaises carnées est la moins fréquentée. Il y a aussi Burgazada, Heybeliada, ses chevaux en liberté, son monastère de la Sainte-Trinité et sa plage d’Almanaköy et surtout Büyukada, à arpenter à vélo, en fiacre ou à dos d’un âne. Quelques plages pas très jolies et vite grouillantes (surtout le week-end), le mieux reste encore de s’aventurer sur les chemins douaniers ou de se balader entre le monastère de Saint-Georges Koudounas et le musée Adalar.

Fiche pratique

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Office de tourisme de Turquie

Comment y aller ?

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Hôtels et restaurants

- Buyuk Londra Oteli :Asmalı Mescit Mh., Meşrutiyet Cd. No:53, 34430 Beyoğlu/İstanbul. Depuis 1892, alors que l’Orient-Express commençait à sérieusement modifier les pourtours de la ville, le Grand Hôtel de Londres, si on veut traduire, érige sa façade néoclassique, surveillée par d’austères cariatides, dans le bouillonnant quartier de Beyoğlu. A l’intérieur, une ambiance « fin de siècle » qui ravira les voyageurs en quête d’orientalisme. En revanche, les chambres font bien leur âge et sont un peu tristounettes. A partir de 45€ la chambre économique (haute saison).

-Witt Istanbul Hotel : Kılınç Ali Paşa Mahallesi, Defterdar Ykş. No:26, 34433 Beyoğlu/İstanbul. Pour les fanas de design, de pieds en laiton, de découpes florales et de suites avec larges baies vitrées et vue panoramique sur Istanbul. Depuis 2008, l’hôtel a partie liée avec les plus grands designers, le studio de création made in Turkey Autoban ou le britannique Ross Lovegrove (qui s’est notamment chargé des salles de bains). L’hôtel propose 18 chambres de 30m² minimum et un rooftop qui toise la ville et accueille un jardin en permaculture. A partir de 110€ la chambre standard « King » (hors saison, sinon 155€, prix de départ).

- Sirkeci Mansion Hotel : Hoca Paşa, Taya Hatun Sk no:5, 34110 Fatih/İstanbul. Très bien situé à Sultanahmet, cet hôtel avec vue sur le parc de Gülhane étrenne, depuis un demi-siècle, ses 32 chambres spacieuses et modernes, son restaurant Neyzade, son sauna, ses bains turcs, sa salle de sport et sa piscine intérieure. Sa façade lambrissée, qui lui donne de faux airs de chalet suisse XXL, surprend dans la vieille ville. Chambre standard à partir de 120€.

- Karaköy Lokantasi : Kemankeş Karamustafa Paşa, Kemankeş Cd. No:37 A, 34425 Beyoğlu/İstanbul. Avec son escalier hélicoïdal en fer forgé, ses carreaux graphiques aux murs et au sol et ses tables en bois drapées de nappes blanches, simplicité qui n’a rien du concept marketing, Karaköy Lokantasi joue la même tradition modernisée dans les assiettes. Des mezze, des mantı, des viandes, du poisson, la carte n’est jamais prise de court. Réservation fortement conseillée surtout si vous souhaitez manger en terrasse.

- Mürver : Kemankeş Karamustafa Paşa, İETT Karaköy Durağı 57-59, 34425 Beyoğlu/İstanbul. Cheminée émaillée de céramique bleue, poulets ruisselant et pendouillant à des crochets de boucher, odeur de brasier carnivore, on comprend vite qu’ici, tout ce qui peut l’être est cuit au feu de bois. L’octopus, l’agneau de Thrace accompagné de son riz pilaf firik et de sa compotée d’abricots, le confit de canard à la cannelle, le kokoreç, plat de boyaux et d'abats d'agneau avec son pain au levain et aux graines, le menu impose des choix « carnéliens » !

- Peymane : Tomtom Boğazkesen Cd. No:65 D:H, 34433 Beyoğlu/İstanbul. Au premier abord, on se demande où ce restaurant peut bien planquer ses clients. Et puis, on nous fait descendre dans une cour champêtre, surplombée par les immeubles, les murs de briques fatigués et quelques hauts végétaux. La cuisine, principalement au feu de bois, est égayée par les chats errants qui viennent gentiment miauler leur reste.

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Hamam Ritual du Kılıç Ali Pasha (depuis 1580, conçu par l’incontournable architecte du style ottoman, Sinan) Réservation obligatoire, jours réservés aux femmes ou aux hommes Kemankeş Karamustafa Paşa, Hamam Sk. No:1, 34425 Beyoğlu/İstanbul

Keyf-i Hamam package de l’Ayasofya Hurrem Sultan Hamam (depuis 1556, encore un coup de Sinan) Réservation obligatoire, bains séparés pour les femmes et les hommes. Cankurtaran, Ayasofya Meydanı No:2, 34122 Fatih/İstanbul

Manger un Islak Burger : Kizilkayalar Katip Mustafa Çelebi, Sıraselviler Cd. 2/2, 34433 Beyoğlu/İstanbul

Où prendre un verre ?

- Ravouna 1906 : Tomtom Mah, İstiklal Cd. No:201, 34433 Beyoğlu/İstanbul

- Orient Bar (Pera Palace Hotel) : Evliya Çelebi, Meşrutiyet Cd., 34430 Beyoğlu/İstanbul

- Litera Bar Tomtom, K : 6 Litera, Yeni Çarşı Cd. No:32, 34433 Beyoğlu

- 360 Istanbul : Tomtom, İstiklal Cd. No:8 D:163, 34433 Beyoğlu/İstanbul

- Nest Karaköy : Teras, Arap Cami Mahallesi, 34421 Beyoğlu/İstanbul

- Ayı : Caferağa, 60, Moda Cd., 34710 Kadıköy/İstanbul

- Finn : Süleymaniye, Necatibey Cd. No:8, 34425 Beyoğlu/İstanbul

- Alexandra Cocktail Bar : Arnavutköy, Bebek Arnavutköy Cd No:50, 34345 Beşiktaş/İstanbul

- Lucca : Bebek, Cevdet Paşa Cd. 51/A, 

Texte : Florent Oumehdi

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