Le rythme des saisons

Depuis, les habitants du Rupshu, région du Changthang située au sud-est du Ladakh, ont appris à vivre au cœur de cet environnement aride. Nomades ou semi-nomades, ils arpentent les hauts plateaux, montant et descendant au gré des pâturages et des saisons, accompagnés de leurs troupeaux de yaks, de chèvres et de moutons. « J’habite au pied du col de Polokonka, à environ 5 000 m d’altitude, témoigne une jeune mère de famille, sa fillette de cinq ans sous le bras. L’été, sous une tente en toile blanche. L’hiver, sous une autre en peau de yak, plus chaude et plus imperméable. Les enclos de pierres, c’est pour les bêtes ! » À l’intérieur, rien qui atteste d’une éventuelle sédentarisation : divers ustensiles, des nattes, des caisses, des couvertures, un âtre de pierre... « Pour cuisiner ou nous chauffer, nous utilisons du crottin de yak séché, parfois du kérosène. » Côté lumière, une minuscule lampe alimentée par un petit panneau solaire : « L’État les distribue gratuitement. C’est moins cher que d’installer le courant électrique ! » Le téléphone ? « Il y a bien une ligne le long de la rivière, mais elle est réservée aux militaires .» L’école ? Silence gêné. « Là-bas, dans la région de Karnak... » C’est-à-dire bien loin, pour qui ne dispose pour se déplacer (lorsque la piste n’est pas coupée par la neige) que d’un poney ou d’un poussif truck collectif.

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