Baléares : les trésors de Majorque et Minorque
Quarante siècles d’histoire nous contemplent
Les constructions empiriques sur les côtes des Baléares ne datent pas de l’homo turisticus. Débarqués il y a plus de 4 000 ans, les premiers insulaires ont laissé une véritable empreinte de leur passage. Cette civilisation préhistorique, dite « talayotique » (1600 à 800 av. J.-C.), a légué d’étonnantes ruines à l’image des navetas, édifices composés de blocs de pierre empilés et hauts de près de trois mètres servant probablement de chambres funéraires, ou encore des talayots, tours de garde ou habitats protecteurs s’élevant à près de dix mètres du sol.
Minorque — et dans une moindre mesure Majorque — est parsemée de ces ruines étranges, traits d’union entre les menhirs du néolithique et l’Antiquité grecque ou romaine. Au détour d’une route sinueuse dessinée par des murets érigés au fil des siècles contre les vents, le Talatí de Dalt et son immense talayot se confond ainsi harmonieusement dans le paysage. Plus au nord, planté au milieu d’un champ et faisant face au soleil couchant, le naveta d’es Tudons n’a rien perdu de sa solennité au fil des siècles.
Mais plus intriguant encore, la civilisation talayotique garde son mystère avec la présence de vestiges souvent énigmatiques comme les nombreuses taulas. Structures de pierres levées formant un T situées au centre d’une enceinte en forme de U, elles évoquent pour certains des représentations divines et pour d’autres les prémices d’une architecture élaborée. Une interprétation qu’on laissera au ressenti de chacun…
Texte : Julien Vitry
Mise en ligne :