Mongolie : une virée en auto-steppe

Il n’y a presque rien

Il n’y a presque rien
David Giason

Un glissement puissant vient d'en haut. C'est le lourd piqué d'un corbeau. Aujourd'hui j'ai assuré une marche jusqu'à l'un des sommets entourant Tsetserleg, capitale de l'aimag d'Arkhangai. Un (ou une) aimag est une province. La République de Mongolie en compte dix-huit, plus trois municipalités. Cette grosse bourgade est disséminée au creux de collines sèches où s'agrippent quelques sapins décharnés. Tsetserleg : bel exemple de capitale d'aimag. Il n'y a presque rien. Une poste, le Parlement provincial sur lequel flotte le drapeau rouge, bleu, rouge, agrémenté du soyumbo, et puis la police, trois hôtels, quelques magasins avec seulement des bonbons, sodas, soupes chinoises déshydratées, deux ou trois boîtes de conserve, du savon et des cigarettes. Il y a de l'eau chaude tous les samedis de 14 h à 16 h. Voilà. Comme toutes les villes mongoles. De la place. Une ville bien aérée. Des alignements de palissades derrière lesquelles attendent patiemment les yourtes, gardées par leur chien. Des squares poussiéreux plantés de trois arbres.
Tout à l'heure, j'ai tracé vers un temple juché sur un téton de montagne. Un petit temple bouddhiste tout délabré, avec ses tuiles éparpillées aux quatre vents. D'un peu plus haut, à flanc de montagne, on a un panorama superbe : au fond, plein Sud, la rivière coule entre des sapins et le regard se perd le long de l'horizon courbe. Tout le reste est cerné de collinettes et de montagnettes, modestes, pas prétentieuses. Au creux de cette espèce de cirque ouvert sur le Sud, elle s'étend là, pépère, cette ville-centre en miniature, la plus vaste à 350 km à la ronde.
À la nonchalance de la ville s'ajoute celle de ses habitants, déchirés par l'alcool et l'ennui. Dans toutes les capitales de province, c'est pareil : pas de travail, pas d'activité. Ils titubent, dans l'attente de rien du tout. Eux, ils attendent la mort moins longtemps que les gens de chez nous, vingt ans de moins en moyenne. Question d'espérance de vie. Mais quelle espérance quand on naît dans l'un des pays les plus démunis du monde, avec un P.I.B. inférieur au chiffre d'affaires de n'importe quelle grosse entreprise française ? Ce pays n'a pas grand-chose à vendre. Un peu de cachemire, quelques litres de pétrole, trois miettes d'or. C'est tout. Il a peu de besoins, c'est vrai, avec ses deux millions et demi d'habitants. Et pas de maladies tropicales. C'est sa chance. Ce qui le maintient à flot. À peu près à flot.

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Texte : David Giason

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