Une amie m’a à la fois informé et rafraîchi la mémoire. Rafraîchi la mémoire, car je suis allé plusieurs fois déjeuner chez ses parents qui habitent à… las Ferias. Le quartier est, dans mon souvenir tranquille et résidentiel mais plutôt animé et commerçant. Informé, aussi en me disant que le quartier est aux yeux de ses parents plutôt tranquille. Eux évitent autant que possible d’aller dans le centre qu’ils trouvent dangereux ! Eternel problème des perceptions sur la sécurité dans un pays où cela a été (et où cela reste, pour les habitants eux-mêmes) une question si centrale.
Effectivement, dans un quartier comme celui-là, il vaut mieux éviter d’avoir à marcher quinze minutes seul le soir pour rentrer chez soi. Mais ça sera vrai dans la plupart des quartiers de Bogotá, finalement. Et il faut préciser qu’une fois trouvé le “bon” bus, la distance à pied sera sans doute très courte, et le risque, donc, plus limité.
Un point que j’ignorais : c’est le quartier des “motels”. L’adresse que tu m’as indiquée, Olivia, correspond à une forte concentration de ces établissements. Pour ceux qui ne le savent pas, les motels existent dans beaucoup de pays latino-américains avec des variantes (sommet de kitsch au Brésil, par exemple). Ce sont des hôtels où les chambres se louent à l’heure pour des relations extra-conjugales souvent. Ça fait peut-être sourire les gens qui connaissent quand tu parles du quartier, mais ce n’est probablement pas une source d’insécurité. Au contraire, il y a sans doute du mouvement toute la journée jusqu’à tard et des agents de sécurité devant y compris le soir.
Je serais un peu moins radical que SteveRusso sur les bus, tout en le rejoignant en partie. De mon côté, j’ai bien aimé, lorsque j’avais de longs trajets quotidiens, prendre le bus. C’était avant le SITP, donc de petits bus indépendants (dits busetas, ou colectivos). J’ai moins pris le Transmilenio qui est, je trouve, à la fois plus moderne et - théoriquement - plus rapide, et plus désagréable.
Pour moi, prendre le bus à Bogotá fait partie de la “vraie” vie locale. Je rejoins SteveRusso quand il dit que c’est une vraie source d’insécurité, voire la principale : c’est d’ailleurs une des nombreuses raisons qui expliquent la différence de perception entre les locaux et les touristes : ces derniers ne prennent pour ainsi dire jamais le bus. Mais, en étant prudent, je trouve que ce n’est pas une expérience à refuser par principe, surtout lorsque on étudie sociologie et urbanisme et qu’on veut comprendre certains aspects de la ville.
Un élément à prendre en compte : le fait de prendre le taxi comme tu l’évoques, même trois fois par semaine, pour rentrer plus tard le soir ne représenterait, au total, même pas le tiers du prix du loyer d’un studio dans le centre. Compte tenu de la gratuité du logement proposé, je pense donc que ce n’est pas un mauvais plan. Après, il faut quand même tenir compte des conseils judicieux et du point de vue de tonton SteveRusso pour arbitrer en connaissance de cause…