A mon avis, l’expression “racisme anti-blanc” n’est pas du tout adaptée à Madagascar, même si la xénophobie y est assez profondément ancrée (entre ethnies, entre castes à Tananarive, à l’égard des indiens, des chinois, des étrangers). En effet, parmi les malgaches et surtout sur les plateaux, les peaux claires sont généralement valorisées (de même que la raideur des cheveux, obsession nationale). De plus, les étrangers qui sont les plus discriminés et qui subissent le plus de vexations sont les comoriens et les africains.
Quant à la xénophobie, elle est tempérée un autre trait culturel malgache (que l’on prétend d’origine asiatique) : ici, les rapports sont presque toujours polis et souriants. La surprise et la déception des étrangers est généralement de ne pas pouvoir approfondir ce premier contact en amitié. Les côtiers ont par ailleurs la réputation d’être plus ouverts que les gens des plateaux.
Assez logiquement, l’occidental est aussi souvent l’objet de convoitises (du fait de sa richesse et de sa naïveté, d’où les chasseuses de vazaha et les profiteurs de toutes sortes), mais qui prennent rarement une forme violente si l’on est suffisamment précautionneux. Quant à la minorité riche et éduquée, elle est généralement peu désireuse de nouer des relations privées avec les étrangers. Il existe heureusement des exceptions.
Autrement dit, à moins de se comporter de façon imprudente ou scandaleuse, les relations avec les malgaches restent généralement agréables bien que limitées. Cependant les étrangers résidents ont le plus souvent pour amis… d’autres étrangers.