Maroc : trois jours à Fès
Doyenne des villes impériales marocaines, Fès, à moins de 3 h de vol de la France, est une excellente destination de city break au Maroc. Malgré ses 12 siècles d’histoire, Fès n’a rien d’une ville-musée. Pour s’en convaincre, il suffit d’arpenter sa médina, classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1981 : c’est la plus grande du Maghreb, avec quelque 9 000 ruelles. Un dédale aussi fascinant que vivant, à explorer absolument !
Préparez votre voyage avec nos partenaires1er jour : la médina et ses métiers
Le premier jour peut débuter par la visite de la médina située à Fès el-Bali. Bâb-Boujloud, l’une des quatorze portes qui entourent la ville sacrée, en est l’accès privilégié. Construite au 12e siècle, elle est remarquable pour ses faïences bleues et vertes, son bois de cèdre et ses stucs sculptés. Par là on accède aux deux artères principales : la rue Talâa-Kbira, au nord, et la rue Tala-Seghira, au sud. Le long de ces deux corridors, des marchands en tout genre ont pignon sur rue.
On peut opter pour la visite d'une médersa, une école coranique. La plus belle se situe dans le quartier Bâb-Boujloud : la médersa Bou-Inania émerveille le visiteur par ses vantaux de porte plaqués de bronze ouvragé, son plafond rehaussé d'une coupole à stalactites en cèdre peint, son escalier orné d'onyx et de faïence qui n'ont d'égale que sa cour intérieure dallée de marbre et d'onyx. Après cette visite, on emprunte l'une des deux artères qui montent en direction de la mosquée Qaraouiyine, l'une des plus grandes d'Afrique du Nord.
De là, des rues barrées de poutres transversales placées à 1,50 m de hauteur conduisent au mausolée de Moulay Idriss II, fondateur de Fès. Ces installations de bois invitent le fidèle à se courber humblement lors de son entrée sur le site et interdit l'accès aux animaux de bât.
Tout près, aux numéros 2 et 9 bis derb El Mitère Blida, on peut visiter deux coopératives. La première, Cactus Silk, tisse sur place, expose et vend un grand nombre de textiles en coton, soie végétale et laine vivante. La coopérative est tenue par une famille de berbères qui transmettent leur savoir d'une génération à l'autre. Coca vous accueille avec un thé du désert et vous explique les techniques de tissage et de couture des châles, djellaba et gandoura – la tenue de fête.
La seconde, La Grande Maison, est une coopérative d'extraction d'huile d'argan. Sur place, Mohamed Slaoui vous révèle les secrets de cette plante que l'on récolte au sud du Maroc. Huile, crème, savon, huile alimentaire... tous les produits sont confectionnés sur place. Après les explications, on peut se relaxer avec un massage au fond du magasin, ou tester un masque facial.
On peut acheter de quoi déjeuner auprès de l'un des marchands ambulants. Sur les étals, on trouve des fruits d'argan, du pois chiche sous toutes ses formes – sandwich, gâteau, etc. – et les inévitables pâtisseries marocaines.
La fin de l'après-midi est le moment idéal pour prendre un « petit taxi » et se rendre au nord de la ville, au bout de la rue du Tour-de-Fès-Nord. On grimpe jusqu'aux tombeaux des Mérinides pour jouir du coucher du soleil sur la médina.
2e jour : quartiers des potiers, tanneries, quartier andalou
La deuxième journée peut débuter par la visite du quartier des potiers au nord-est de Fès, sur la route de Taza. Pour s'y rendre, on peut emprunter un « petit taxi » qui s'arrête devant la coopérative Naji. Sur place, l'un des guides fait découvrir tout le travail des potiers à travers les différentes salles. La poterie fassi se distingue par ses couleurs bleu et polychrome.
En rentrant, passage inévitable aux tanneries Chouara et Guerniz, que l’on repère à leur odeur puissante. Autour de ces cuves, des coopératives très cotées, dont font partie les tanneurs, se sont installées. On se hisse sur la terrasse de l'une d'elle qui accueille le visiteur avec un bouquet de menthe fraîche à placer sous son nez, en guise de masque à oxygène. Dans ces cuves de fiente de pigeon et de chaux, dont on a une superbe vue du haut des terrasses, les peaux de bêtes sont plongées puis teintes dans des colorants naturels (le safran pour le jaune etc.), avant d'être tannées. Les conditions de travail y sont particulièrement éprouvantes.
Non loin, on ne manquera pas de visiter le musée Nejjarine des Arts et Métiers du bois, situé dans un superbe caravansérail du 18e siècle admirablement rénové.
Un petit creux ? Le restaurant Benyama, dans le même quartier, 20 rue Blida, propose une cuisine fraîche et traditionnelle. Nec plus ultra : la vue imprenable sur la médina. Brochettes de poulet, tajines, couscous, on peut se régaler d'un menu complet pour une poignée de dirhams.
Après le déjeuner, on continue dans le quartier andalou, moins fréquenté que la médina. Ce dernier possède aussi sa médersa. Plus petite que celle visitée la veille, elle n'en n'est pas moins charmante avec ses touches boisées de part et d'autre de sa cour intérieure.
Pour se relaxer, on peut s’adonner à une séance de hammam. Par exemple, sur la rue Talaa-Seghira, le Spa Laaroussa propose séance de hammam au savon noir et à l’eucalyptus, gommage et massage aux huiles essentielles. Sinon, pour beaucoup moins cher et beaucoup plus authentique, on peut tester l'un des hammams, présents dans chaque quartier, que fréquentent les habitants de Fès. Les hommes y vont le matin et les femmes le soir. Vous pourrez découvrir ce qu’est le véritable hammam marocain : une expérience à vivre !
3e jour : excursion à Chefchaouen, la médina bleue
Les excursions au départ de Fès sont légion. Meknès, Volubilis, les cités impériales et les sites historiques peuvent être de bonnes idées de visite à la journée. On a un petit faible pour Chefchaouen, communément appelé Chaouen. La magnifique médina bleue du nord du Maroc est à 3 heures de route de Fès.
Les chauffeurs s'arrêtent à la Porte de la Source. C'est l'entrée de la médina. À droite, sur la place Uta-el-Hamam, on visite la Casbah. Construite au 15e siècle, elle abrite derrière ses hauts murs rouges crénelés un jardin andalou et un musée dédié aux arts de la région, une terrasse panoramique et l’ancienne cellule du rebelle le plus farouche du Rif.
On peut déjeuner dans l’un des restaurants de la place ou continuer son escapade au nord jusqu’à Bab el-Ansar, en direction de la source Ras el-Ma. Photogéniques à souhait, les ruelles pentues et escarpées qui remontent vers l’une des sources de l’oued forment une agréable promenade. Arrivé à niveau, on peut s’installer pour une pause rafraîchissante à l'une des terrasses surplombant la source ou les pieds dans l'eau. Là-haut, les vendeurs de jus d'orange se disputent l'espace. Autour de la source, quelques familles viennent faire leur lessive.
On peut ensuite opter pour une balade dans les montagnes situées derrière la source. Pour cela, demandez un guide à l'office du tourisme où sous le panneau indiquant le départ de l'itinéraire. Une boucle de 2 heures permet de pénétrer les forêts de cèdres.
Fiche pratique
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Comment y aller ?
Vols directs au départ de Paris et d’autres aéroports français (Marseille, Nantes, Toulouse…) avec Royal Air Maroc (depuis Paris) et Ryanair. Trouvez votre billet d’avion.
Où dormir ?
- Dar Bab Guissa : 33 Zenjfour, Palais Jamaï. Situé au nord de la médina, ce dar – habitation traditionnelle – abrite plusieurs chambres, un patio et une terrasse. Petit-déjeuner inclus.
Env 500 Dh/ nuit pour 2. Tél. : +212 6 61 51 90 14.
- Riad Laaroussa : 3, derb Bechara. Situé sur l’une des artères principales de la médina – rue Talaa-Seghira –, un palais du 17e siècle. Chambres spacieuses aménagées autour d’une cour intérieure. Riad engagé dans de nombreuses actions pour le développement durable (personnel local, aide des enfants orphelins, etc.) De 1 200 à 3 100 Dh/nuit pour 2. contact@riad-laaroussa.com. Tél. : +212 (0) 6 74 18 76 39.
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Où manger ?
- Restaurant La Kasbah : Place Bab Bou Jeloud. Une adresse sympa à côté de la porte Bab Bou Jeloud pour savourer une cuisine marocaine à prix doux. On peut dîner ou déjeuner d’un tajine, un couscous, une soupe, ou de grillades en terrasse pour admirer la vue sur la médina. De 40 à 70Dh. Tél. : 05 35 74 15 33.
- Benyamna : 20, rue Blida. Le restaurant est situé à côté des Tanneries Chourra. On peut y déjeuner et y dîner à l’intérieur ou sur sa terrasse panoramique qui permet de jouir d’une vue sur une partie de la médina. Service chaleureux et plats délicieux. Menu à 80Dh. Tél. : +212 661 960 685 / +212 535 638 689, restaurant.benyamna@yahoo.com
- Casa Aladin : 17, rue Targui à Chefchaouen. Sur la place Uta-el-Hamam, le restaurant bleu lavande arbore un style Mille et Une nuits. On peut déguster une cuisine traditionnelle et généreuse dans le patio. Menu traditionnel à 85Dh ou un plat du jour à 50Dh. Tél. : 05 39 98 90 71.
Où trouver un guide pour Chefchaouen ?
Chaouen Rural : 5, rue Machichi. Accueil en français, service d’un guide pour visiter la médina et pour réaliser une excursion dans le Rif. Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 13 h et de 16 h à 19 h.
Texte : Maëva Zabner
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