Transports et déplacements Guyana
Avion
Le seul aéroport international du pays, Cheddi Jagan (CBJ), est situé à Timehri, à environ 40 km au sud de Georgetown. Il n’est desservi par des vols directs que depuis l’Amérique du Nord (Miami, New York, Toronto) et la région caraïbe et sud-américaine.
Pour ceux qui voudraient rejoindre le Venezuela, le transit à Trinidad ou Curaçao est le plus efficace, dans la mesure où il n’existe aucune liaison directe.
Les déplacements à travers le pays étant compliqués et limités, l’avion joue un rôle important pour gagner l’intérieur. Les petites compagnies locales, dont Trans Guyana Airways, Air Guyana, Air Services Limited et Roraima Airways, desservent une grosse centaine d’aérodromes de brousse ou de bourgades au départ de l’aéroport d’Ogle ou de l’aéroport international Cheddi Jagan.
Peu de vols réguliers sont assurés : il s’agit surtout de vols charters (donc chers), ou de tours organisés avec visite et/ou hébergement – qui peuvent être annulés si les participants sont trop peu nombreux.
Côté vols réguliers, Air Services dessert tous les jours Lethem (frontière brésilienne) et l’Ouest. Trans Guyana va aussi Lethem, de même qu’à Bartica et Paramaribo (aéroport municipal).
Pour faire des économies, renseignez-vous à l’aéroport même auprès des compagnies pour savoir s’ils ont de la place sur leurs vols cargo ; on peut alors, par exemple, espérer voler vers les chutes de Kaieteur pour environ 15 000 G$.
Ferry et bateaux
Le Guyana ne compte pas moins de 1 600 km de voies navigables. Des liaisons régulières permettent notamment de remonter les fleuves Demerara, Berbice et Essequibo (de Parika à Bartica), ainsi que de traverser la Corentyne pour gagner le Suriname (voir plus loin). Même si vous restez dans la zone littorale, il vous faudra avoir recourir aux ferries pour traverser le large delta de l’Essequibo (de Parika à Supernaam). Un service côtier assez basique longe aussi la côte nord-ouest jusqu’à Mabaruma, près de la frontière vénézuélienne, mais le passage de la frontière est impossible.
Attention, pour tous les ferries de l’intérieur, ceux qui sont véhiculés devront acheter leurs billets auparavant à Georgetown ; ils sont notamment vendus par les bureaux Western Union. L’information vaut aussi pour le ferry qui traverse l’Essequibo entre Parika et Supernaam pour rejoindre la côte nord-ouest.
À Georgetown, des petits bateaux font la navette à travers la Demerara River depuis les abords du marché Stabroek jusqu’à Vree en Hoop, sur la rive opposée.
Attention, quai d’embarquement se dit ici stelling , comme en néerlandais.
Sur tous les cours d’eau navigable, on trouve aussi des bateaux rapides qui fonctionnent sur le modèle des taxis collectifs : ils ne partent que quand ils sont pleins. Ils coutent facilement 3-4 fois plus cher que les ferries. Dans les zones isolées, lorsqu’il n’y a plus personne pour partager et moins de bateaux, les tarifs s’envolent – c’est le cas pour ceux qui voudraient essayer de gagner les chutes de Kaieteur en bateau.
Minibus
L’essentiel des trajets se fait en minibus.
À Georgetown, ils partent des abords du Stabroek market et de l’Avenue of the Republic – où les touts des compagnies vous arracheront presque vos bagages des mains pour vous forcer à grimper dans leur véhicule plutôt que dans celui du voisin ! La destination est généralement indiquée sur le pare-brise, ou à défaut le numéro de la ligne : 32 pour Parika, 42 pour Timehri (aéroport), 43 pour Linden, 63 pour Moleson Creek (ferry vers le Surinam), 94 pour Lethem, etc.
Une fois à bord, attendez-vous à être entassé comme une sardine, et préparez-vous à profiter à fond des derniers tubes… Pour les longs trajets, des bouchons d’oreilles ne sont pas inutiles !
Les chauffeurs ne sont pas réputés pour leur caractère précautionneux ; ils auraient même plutôt tendance à appuyer à fond sur le champignon pour éviter de sentir les nids de poule qui constellent par endroits pistes et routes.
Pour aller du Guyana au Surinam
Le ferry entre Molson Creek et South Drain sur la Corentyne River, qui marque la frontière entre le Guyana et le Surinam, circule normalement une seule fois par jour, parfois 2 lorsque la demande augmente (périodes de fêtes). Il part a priori le matin, mais venez bien à l’avance pour les formalités, surtout si vous êtes avec votre propre voiture.
S’il est possible de prendre un bus/minibus avant et un autre après la traversée de la Corentyne, on peut aussi se simplifier la vie en achetant un billet Georgetown-Paramaribo (demandez à votre guesthouse ou hôtel de s’en charger). Dans ce cas, le départ a lieu très tôt (vers 4h) pour pouvoir attraper le ferry ; le chauffeur viendra vous récupérer sur votre lieu d’hébergement. Arrivé au ferry (le billet se paie en plus), environ 3h plus tard, on vous remettra une sorte de « re-boarding pass » à remettre sur l’autre rive au chauffeur qui continue jusqu’à Paramaribo.
Pour aller au Sud du Guyana et au Brésil
Grâce au pont sur la rivière Takutu entre Lethem (Guyana) et Bonfim (Brésil), inauguré en 2009, on peut se rendre au Brésil par la route. N’imaginez pas un ruban de goudron impeccable : passé Linden, à 2h au sud de Georgetown, commence une longue piste de 350 km, qui se transforme en bourbier à la saison des pluies… Elle traverse en chemin la réserve forestière d’Iwokrama, que l’on peut donc rejoindre sans (trop de) peine grâce aux différents minibus circulant sur cet axe. C’est à ce niveau, d’ailleurs, au Kurupukari Crossing, que l’on traverse la rivière Essequibo sur un ferry (tlj 6h-18h). En général, le minibus y fait une halte de plusieurs heures en attendant le lever du jour – certains en profitent pour sortir leur hamac… Certains hébergements et lodges de la réserve forestière d’Iwokrama sont accessibles à pied depuis la route, mais ne descendez pas sans en être sûr : vous vous retrouveriez seul(e) en pleine jungle ! Les transferts organisés vers les lodges sont possibles mais très chers.
Plusieurs compagnies assurent la liaison Georgetown – Lethem, notamment Carly’s Bus Service, GuyBRAZ et P&A Bus Service. Le trajet prend entre 10h et 18h selon l’état du minibus, l’inconscience du chauffeur (!), la saison et le fait que l’on passe ou non une courte nuit en hamac en chemin – rendue obligatoire par la fermeture nocturne de la réserve d’Iwokrama, que l’on traverse. Les départs se font en général en début de soirée. Vu la longueur et l’inconfort du voyage, mieux vaut amener vivres et boissons, même si les minibus marquent des haltes.
À Lethem, la douane guyanienne est ouverte de 7h à 18h et, côté brésilien, les douaniers travaillent de 8 à 12h et de 14h à 18h (ou 17h). Environ 2 km séparent les 2 postes (on peut prendre un taxi pour moins de 1 000 G$). Ensuite, restent 10 km (taxi ou bus toutes les 2h) pour rejoindre Bonfim même. Au Brésil, la route est goudronnée et, de Bonfim, partent 2-4 bus par jour et de nombreux taxis collectifs pour Boa Vista (à 1h30-2h), la capitale de l’État du Roraima. Comptez environ 20-25 Reals. Plus simple : le taxi pour Boa Vista directement depuis la frontière (environ 45 R). De Boa Vista, on rejoint ensuite Manaus par des bus confortables (environ 12h de trajet pour 140 R).
Le tronçon Linden-Lethem devrait à terme être goudronné, mais son financement pose problème – d’autant qu’il devait être largement assuré par le Brésil avant le retournement de situation économique…
Pour aller au Venezuela
La zone frontalière entre Guyana et Venezuela étant disputée, il n’existe pour l’heure aucun point de passage possible entre les deux pays. Seule solution : transiter par le Brésil. Le trajet entre Boa Vista et Caracas prend entre 25 et 30h…
En voiture
Aucune des grandes compagnies de location de voiture n’est présente au Guyana, il vous faudra donc vous en remettre à une compagnie locale (peu nombreuses). Mais, auparavant, il est obligatoire d’obtenir un permis local. Celui-ci peut être émis à l’aéroport Cheddi Jagan par le Guyana Revenue Authority sur présentation d’un permis valide (international de préférence), ou au License Revenue Office, situé au coin des rues Smythe et Princess, au sud du centre-ville.
Au Guyana, on conduit à gauche, comme en Grande-Bretagne ! Comme on dit ici : Left is right and right is wrong!
Le réseau routier est ici réduit à l’essentiel : le goudron dessert la plaine littorale et s’étend de Georgetown à Linden, l’intérieur des terres. Au-delà, une piste permet de rejoindre le Brésil via la ville-frontière de Lethem (à 350 km au sud), mais aucune station-service ne dessert ce tronçon : il est impératif de faire le plein avant. Raisonnablement praticable entre août-septembre et janvier-février (des voitures normales et camping-cars s’y attaquent alors), elle s’apparente à un grand bourbier le reste de l’année… Dans tous les cas, mieux vaut avoir un 4x4 et prévoir large côté temps de trajet – une règle qui s’applique en fait à tout le pays.
Attention, ne pas oublier d’acheter à Georgetown avant le départ le billet pour le ferry traversant la rivière Essequibo en chemin ; ils sont notamment vendus par les bureaux Western Union. L’information vaut d’ailleurs pour tous les ferries du pays, y compris celui qui traverse l’Essequibo à Parika pour rejoindre la côte nord-ouest.
Outre le mauvais état de certaines routes et pistes, méfiez-vous de la conduite des divers transports en commun et du bétail errant. Évitez de conduire de nuit.
L’essence n’est pas très chère.
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