La Namibie, d'Etosha à Sossusvlei en vidéo

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Les animaux du parc d’Etosha, la côte des Squelettes, les dunes de Sossusvlei… Les paysages de Namibie sont grandioses. C’est bien ce qui ressort du très beau court-métrage Namibia, réalisé par Matthieu Vinel. Sans oublier la beauté du peuple Himba et la joie communicative des enfants. Durant 7 jours et sur 3200 km, accompagné de son ami Ben, Matthieu a multiplié les prises de vues. Résultat : un film plusieurs fois primé dans de nombreux festivals internationaux. En route !

Questions à Matthieu Vinel

Le Routard : Pourquoi avoir choisi la Namibie ?

Matthieu Vinel : Tout est parti d’une vieille promesse qu’on s’était faite avec mon meilleur ami, Ben. On s’était dit qu’un jour, on partirait tous les deux en voyage et qu’on ferait ce qu’on aime par dessus tout : de la photo dans son cas, de la vidéo dans le mien.  

Entre temps, il y a eu des enfants, des évolutions professionnelles, des projets divers, la vie quoi ! … Jusqu’au jour où cette promesse a ressurgi au détour d’une conversation. Dès lors, on s’est mis à creuser la question et à aborder le problème de façon très concrète : destination, date, durée, budget. Seul critère : un pays photogénique. Le choix était large ! Quelques recherches en ligne plus tard, la Namibie est apparue comme le candidat idéal. Le départ fut fixé au 23 octobre 2017, pour une durée de 9 jours vol inclus, et un budget maximal de 2000 € par personne.

Le Routard : 9 jours ? Ca paraît peu pour ce type de voyage…

Matthieu Vinel : C’est à la fois peu et beaucoup ! Peu pour visiter un pays aussi vaste et aussi passionnant que la Namibie. Beaucoup pour nos compagnes qui se retrouvaient à devoir gérer les enfants et leurs boulots respectifs pour permettre à leurs conjoints de prendre du bon temps… Pour l’anecdote, ce voyage en Namibie a marqué pour ma compagne et moi le début d’un arrangement : chaque année, chacun de nous aurait droit à une semaine à soi, sans l’autre et sans les enfants. Comme ça, pas de jaloux ! Pour moi, ça voulait dire une semaine pour mes projets perso ; pour ma compagne, une semaine pour faire un voyage entre filles.

© Matthieu Vinel

Le Routard : Quel itinéraire avez-vous réalisé ? En combien de temps ?

Matthieu Vinel : On avait 7 jours sur place, il ne fallait pas traîner si on voulait profiter du voyage ! Ben voulait en voir un maximum, moi je voulais surtout qu’il y ait un équilibre entre paysages, parcs animaliers et populations ; ce serait mieux pour le film. Au final, on s’est concentré sur la moitié nord du pays, on a loué un SUV et on a fait une boucle : Windhoek (la capitale), le parc naturel d’Etosha, Opuwo et les tribus Himba, les montagnes du Damaraland, la Côte des Squelettes, Swakopmund, les dunes de Sossusvlei, puis retour à la capitale. 3200 km en 7 jours ! Ben prenait des photos, avec un Sony alpha 65 et un zoom Sigma 18-200. De mon côté, je jonglais entre un A7S II, différentes optiques, un drone P4P, un stabilisateur et une GoPro. Un quart d’heure par-ci, une demi-heure par-là… Le programme étant chargé, on n’avait guère le temps de s’attarder. J’avais en permanence le chrono dans le ventre. Un vrai challenge !

Le Routard : Comment as-tu organisé ton voyage, quels types de transports et d'hébergements as-tu utilisés ?

Matthieu Vinel : On n’a pas vraiment eu le temps de s’organiser... On a trouvé des billets à 400 euros trois semaines avant le départ, c’était une occasion à saisir ! Pour ma part, l’organisation a surtout consisté à préparer soigneusement le matériel de prise de vues, sans oublier les batteries et cartes mémoire en nombre suffisant, les filtres ND et tout un tas d’accessoires pour se prémunir du sable et de la poussière. Pour le reste : des fringues, de la crème solaire, un guide de voyage et on verrait bien sur place !

Notre plus grande peur a été d’arriver en Namibie et de ne pouvoir louer un véhicule. On avait fait une demande pour un permis international chacun de notre côté, mais trois semaines avant le départ, c’était un peu juste : il faut compter en moyenne 2 mois pour en obtenir un ! Heureusement, le loueur de voiture n’a pas été très regardant sur l’aspect administratif des choses…

Côté hébergement, on s’en est toujours plus ou moins sortis, non sans un peu de chance. Une fois, en plein désert, on arrive à la nuit tombée dans un campement isolé. On n’a rien réservé, on est fourbus et on ne souhaite qu’une chose : dormir. Le gérant des lieux feuillète son listing, nous regarde d’un air pessimiste, et finalement nous propose une tente, la dernière disponible… Ce soir-là, on a évité de justesse la nuit sous les étoiles, à 6° sans couverture ! 

© Benoit Nagel

Le Routard : As-tu des coups de cœur et expériences qui t'ont particulièrement marqué ?

Matthieu Vinel : Les coups de cœur ont été nombreux. Chaque parcelle de ce grand pays est un éblouissement ! Et quasiment tout semble préservé. Pour combien d’années encore ? C’est la question… Comme pour la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, le tourisme est une manne pour le pays et la Road Authority met tout en œuvre pour développer des infrastructures adaptées. Cependant, seuls les grands axes sont concernés. Dès qu’on s’en éloigne, les pistes se fondent dans le décor et le désert reprend ses droits. Le spectacle offert vous touche alors de plein fouet.

Parmi les événements qui m’ont le plus marqué, il y a cet homme entre deux âges, croisé quelque part entre Torra Bay et Henties Bay. Une sorte de gardien du bout du monde, dont le job consistait à surveiller une mine de diamants abandonnée au milieu de nulle part, en bord de mer, sur la Côte des Squelettes. La première agglomération se trouvait à plus de deux heures de route, et cet homme n’avait aucun véhicule. Le climat était à cet endroit particulièrement hostile : un ciel gris, une mer démontée, un vent glacial. Je n’ai rien pu filmer car les bourrasques de vent, chargées de sable et de cailloux, auraient flingué mes optiques ! Quand on est arrivé avec notre 4x4, le type est sorti de sa bicoque en tôle, a couru vers nous en clopinant, et a réclamé de l’eau. Rien d’autre. Juste de l’eau. On lui a laissé une bouteille. Bon sang, quelle vie !

Le Routard : En quoi la vidéo est importante pour toi ? Est-ce que c'est ta motivation principale pour voyager ?

Matthieu Vinel : Dans la vie de tous les jours, j’exerce en tant que directeur de production chez Crea Nostra, une agence de communication parisienne que j’ai fondée il y a 8 ans, avec une amie. Notre cœur de métier, c’est la vidéo et on réalise de nombreux films d’entreprise, autant pour des grands groupes que pour des PME ou des start-ups.  

J’ai toujours aimé réaliser. Quand je suis sorti de l’école de ciné en 2004, je me suis lancé dans la réalisation de courts métrages. Mais c’était compliqué : il fallait une équipe prête à vous suivre, une production, des financements… Aujourd’hui, les outils disponibles permettent de faire des prises de vues incroyables, seul et à peu de frais. Le drone a remplacé l’hélicoptère, le slider a remplacé les rails de travelling, le stabilisateur supplée le steadicamer… Pour peu que vous maîtrisiez ces outils, vous pouvez quasiment réaliser un film à vous seul. C’est passionnant !

En 2017, j’ai passé le théorique ULM, pour devenir télépilote. Depuis, je mène à bien des projets personnels en parallèle de mes activités professionnelles. "Namibia", ça a été une sorte de renaissance. Je suis très content de le voir ainsi primé en festival. 

© Benoit Nagel

Le Routard : Est-ce que tu planifies ton film avant de partir ou tu sélectionnes tes sujets une fois sur place ?

Matthieu Vinel : Pour mes films d’entreprise, je travaille toujours sur storyboard. Je dessine mes plans avant le tournage, je sais exactement où je vais. Pour "Namibia", c’était difficile de procéder ainsi ! J’ai donc pris le parti de me laisser guider par la beauté des décors et l’inspiration des rencontres. Avec Ben, je me sentais en confiance. Il y avait une énergie folle pendant le voyage et une connivence forte entre nous. Ca m’a aidé pour aborder les gens, leur demander de poser pour la caméra ou les filmer en gros plan sans paraître intrusif ou irrespectueux.

Le Routard : Rencontres-tu des difficultés vis-à-vis des personnes que tu filmes ? Comment établis-tu le contact ?

Matthieu Vinel : Quand j’arrive dans un pays étranger, je n’oublie jamais que c’est moi l’étranger. Et que je n’ai absolument aucun droit sur les gens que je filme ! Quand quelqu’un me touche et que j’ai envie de le filmer, j’essaie de créer une complicité, aussi éphémère soit-elle. Je pense qu’il faut rester simple, ne pas avoir peur – car la peur, ça se sent -, être à l’écoute de l’autre, essayer de saisir rapidement son caractère, sa personnalité. Venir, prendre et partir, c’est la pire des approches. Même dans l’urgence qu’on s’impose et le rythme d’un voyage effréné, il faut montrer beaucoup de respect et accepter le temps de la politesse. Demander à quelqu’un si on peut le filmer plutôt que de voler son image ; lui montrer le résultat une fois la prise de vues réalisée ; tout cela sans jamais rentrer dans la monétisation de la prise de vues, qui salit tous les rapports.

Le Routard : Envisages-tu de refaire un film de voyage ? Si oui, pour quelle destination ?  

Matthieu Vinel : Ben est plus que partant pour renouveler l’expérience. Alors oui, je pense qu’on le refera ! Même si ça paraît compliqué, j’aimerais beaucoup réaliser un film documentaire dans lequel Ben et moi partagerions le quotidien des habitants d’un lieu hors du monde, Tristan da Cunha, Undredal ou encore le Monastère d’Ostrog… Il y a tellement de choses à voir, tellement de choses à vivre. C’est vertigineux quand on y pense...

Découvrez les autres réalisations de Matthieu sur son site personnel et le site de Crea Nostra.
Vous pouvez également retrouver des photos du voyage sur la page Facebook de Ben.

© Matthieu Vinel

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