Tallinn, entre tradition et wi-fi
Toompea, la ville haute
Tallinn n’est pas une très grande ville. Son centre historique peut facilement se découvrir à pied, le temps d’un week-end. La géographie de la vieille ville reflète un peu l’histoire de cette cité médiévale, une des plus anciennes forteresses du nord de l’Europe, longtemps restée à l’abri de ses remparts couleur caramel. Tallinn est encore aujourd’hui séparée en une ville haute et une ville basse formant le centre historique, classé depuis une dizaine d’années par l’Unesco. Avec ses maisons de marchands, ses rues pavées, ses façades colorées et ses toits de tuiles rouges, Tallinn a tout pour séduire le voyageur de passage.
« La colline de Toompea est le berceau historique de Tallinn. C’est sur ce plateau calcaire situé à 50 m de hauteur, la ville haute, qu’est née l’Estonie », explique Ülle Kirsimäe. Guide francophone à Tallinn, elle connaît les moindres secrets de sa ville natale. Alors qu’un groupe de touristes russes flashent les cinq bulbes en forme d’oignon de la cathédrale orthodoxe Alexandre-Nevski, plusieurs voitures officielles, dont la plaque d’immatriculation laisse apparaître le sigle CD pour « corps diplomatique », sortent à vive allure d’un palais baroque rose.
« C’est le siège du Parlement estonien », précise Ülle, avant d’ajouter : « Il ne se visite pas à moins d’être invité par un député ! ». Situé juste en face de la cathédrale orthodoxe, ce palais ressemble à un décor de théâtre. En filant par la rue Toom Kooli – où l’on aperçoit sur une des façades la plaque de l’ambassade de France –, nous débouchons sur une petite place pleine de charme.
C’est là que se trouve ce que les Estoniens appellent « le Dôme », la plus vieille église du pays élevée en 1219 par les chrétiens danois. À l’intérieur, ce qui surprend le regard, ce sont surtout les nombreuses armoiries des familles nobles, accrochées sur les murs de l’église. Sculptées sur bois, elles appartenaient à la noblesse balte au Moyen-Âge. Aujourd’hui, elles constituent une belle collection, avec des motifs originaux (palmiers, poissons, tours, éléphants, lions...).
La ville haute forme un dédale mystérieux de ruelles étroites et pavées, où les seules voitures présentes appartiennent aux représentants du pouvoir estonien et au personnel diplomatique. En poursuivant par la rue Kohtu, on débouche sur un belvédère dégagé, où la vue accroche tout de suite le regard. Du haut de cette plate-forme panoramique, on aperçoit toute la beauté de la ville basse. Avec sa ligne de remparts médiévaux, ses toits aux tuiles d’un rouge flamboyant, ses clochers effilés et son architecture moyenâgeuse, on se croirait dans un roman historique, à l’époque des chevaliers teutoniques… Kesklinn, le quartier des affaires, apparaît en arrière-plan avec ses quelques gratte-ciels à l’américaine... C’est par les rues Jambe Longue et Jambe Courte (Pikk Jag et Lühike Jag) que l’on rejoint la ville basse.
Texte : Julien Nessi
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