Madère, un jardin sur l’Atlantique
Sur la route de la corniche et les « levadas », sur la côte nord
Taillée dans la montagne et à pic au-dessus de
la mer, l’ancienne route de la corniche est aussi spectaculaire que périlleuse.
Longtemps seule voie de passage pour se rendre dans le nord-ouest de l’île,
cette petite route en lacets est devenue secondaire. Peu fréquentée et encore
sauvage, c’est le meilleur itinéraire pour apprécier toute la côte nord, de
Porto da Cruz à Porto Moniz Elle offre des points de vue époustouflants sur
les hautes falaises et les cultures en terrasse (vignes, cannes à sucre) qui
plongent directement dans la mer. C’est aussi un bon moyen pour visiter les
villages du nord de l’île (Porto da Cruz, Santana, Arco de Sao Jorge, São Vicente,
Porto Moniz).
À une petite demi-heure de route de Porto da Cruz, dominé par son rocher emblématique
« Penha de Aguia », le village de Santana possède encore quelques
maisons colorées au toit de chaume que l’on peut voir sur toutes les cartes
postales de Madère. En continuant la route de la corniche, on accède au petit
village de Saint-Georges, isolé par une montagne de basalte en forme d’arc.
C’est probablement là que vous ressentirez le plus l’atmosphère de Madère,
loin des foules et des côtes réaménagées du sud de l’île. À quelques kilomètres
de Saint-Georges, la vallée de Boaventura, avec ses cultures en terrasses
verdoyantes et son relief accidenté, permet d’atteindre de petits villages
perdus dans la vallée.
Si vous avez l’esprit aventurier, rien de mieux que d’emprunter un petit sentier
au départ d’un village pour rejoindre une des nombreuses levadas. La levada
est typique de l’île. C’est un canal d’irrigation qui sert aujourd’hui de
sentier. L’île compte plus de 200 levadas, formant près de 1 500 km
de sentiers enfouis dans la végétation. En suivant ces canaux d’irrigation,
il est possible de pénétrer au cœur de la forêt Laurissilva, une forêt
primitive classée au patrimoine naturel mondial de l’humanité. Retour sur
la route de la corniche qui borde l’océan, en direction de Porto Moniz. Vous
ne pourrez pas manquer São Vicente, un petit village devenu un haut lieu de
pèlerinage pour les vulcanologues en herbe en raison de ses grottes souterraines
accessibles au commun des mortels. Une galerie creusée par la lave permet
de pénétrer dans les entrailles de Madère, au Centre de vulcanologie. À l’intérieur,
c’est un dédale de petits couloirs volcaniques, étroits et sombres, qui s’étalent
sur près de 700 m. Malgré le côté un peu trop touristique, ça vaut le
coup…
Cap maintenant sur Porto Moniz, ultime étape. Cette petite station balnéaire,
connue pour ses piscines naturelles et ses cavités volcaniques que les marées
remplissent, est située le plus au nord de l’île. Sur le front de mer, promenades
aménagées et parkings se succèdent, enlevant un peu du charme d’autrefois.
Cependant, Porto Moniz constitue un bon point de départ pour se rendre dans
le Parc naturel de Madère, sur le plateau Paul da Serra.
Texte : Julien Nessi
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