Nous entrons dans le craftshop. Le sol , magnifique, est en pierre volcanique. Nous y trouvons trois dames. Parmi elles, celle qui nous a renseignée, venue aider . Il y a là de jolis tricots ,des objets qui pourraient nous tenter ,mais la raison l’emporte, nos sacs à dos sont lourds et nous ne sommes qu’au début de notre voyage. En revanche, ces dames sont en train de préparer des gâteaux,on annonce du beau temps et elles espèrent des visiteurs pour le week end , suivi du “bank holiday”. Nous sommes fort tentées, d’autant plus que, malgré notre plan d’austérité, nous tenons à honorer un lieu aussi accueillant, et nous succombons devant un gâteau qu’elles viennent juste de sortir du moule.Un délice encore tiède, accompagné d’un grand café au lait ,que nous dégustons à l’extérieur ,avec pour seuls voisins la brebis et son agneau. Mais qui nous garantit la traçabilité des vers de terre et insectes mangés par les pondeuses de l’île ? La vache qui a fourni le lait a-t-elle brouté une herbe offrant toutes les garanties requises par notre principe de précaution constitutionnel ? La vie devait être bien dangereuse dans le jardin d’Eden.
La maîtresse des lieux vient parler avec nous. Nous lui expliquons que nous venons de Paris ,que nous avons randonné en face ,sur le “Mainland”, de Glenfinnan à Inverie, d’Inverie au loch Duich, que nous sommes déjà venues dans l’île après l’abandon du Cap Wrath Trail. Nous pouvons, nous dit-elle ,nous installer n’importe où (il est bien évident cependant que nous n’allons pas nous installer juste à côté d’une maison). Nous repartons donc vers le terrain que nous avons repéré.
A suivre
Notre lieu de bivouac ,derrière le mur ,à l’abri du vent.
Pas très facile, avec un sac d’une bonne quinzaine de kilos.
Sitôt la tente installée, nous décidons de faire le tour de l’île comme le préconise le petit livre que j’ai acheté à Fort William. Mais, alors que nous terminons notre installation, quelques hommes s’arrêtent. L’un d’eux nous adresse la parole à ce sujet ,et se met à évoquer un groupe de quatre Français (deux hommes et deux femmes) qu’il avait rencontrés il y a deux ou trois ans le long du loch Hourn, entre Barrisdale et Kinloch Hourn. Effectivement ,nous avions rencontré alors quatre personnes ,deux hommes et deux enfants. L’un d’eux(c’était lui, il parle bien le français, ayant vécu un certain temps en Belgique) , nous avait dit qu’il voyait là pour la première fois des Français dans le secteur.Quant à eux, ils faisaient assez régulièrement du kayak de mer dans le secteur. Des retrouvailles bien inattendues. Nous leur racontons la suite de nos aventures, comment nous étions passés ensuite de Kinloch Hourn à Ratagan en franchissant le bealach Coire Mhalaghain, puis du glen Carron à Poolewe en passant par Kinlochewe puis Carnmore bothy. Nous leur racontons nos aventures de 2013 ,avec notre abandon peu glorieux sur le cap Wrath Trail après une difficile étape Inchnadamph- Kylesku interrompue près d’Unapool, épisode peu glorieux que j’ai raconté sur ce forum sous le tite “Comment la montagne accoucha de quatre souris trempées”. nous expliquons que les hommes n’ont plus voulu suivre et que nosu sommes seules partantes pour cette expédition écossaise.
Puisque vous en êtes au chapitre écosystème, je vous indique qu’une traduction du gaëlique “eilean nam muc” est " l’île aux cochons"; avez vous rencontré des descendants de ces animaux très sociables au cours de votre exploration de cet eden?
Puisque vous en êtes au chapitre écosystème, je vous indique qu’une traduction du gaëlique “eilean nam muc” est " l’île aux cochons"; avez vous rencontré des descendants de ces animaux très sociables au cours de votre exploration de cet eden?
Bonjour,
S’agit-il de véritables cochons ? Nous n’avons pas vu de cochons sur l’île.Nous avons seulement aperçu des aigles à queue blanche, sur un piton rocheux dominant la mer, à proximité du sommet de l’île. Nous avons malheureusement manqué les macareux de l’île de Sanday ,apprenant trop tard où ils se trouvaient. En revanche nous avons vu beaucoup de Manx Shearwaters à Canna (je regrette que nous n’ayons pas eu le loisir de nous rendre de Canna au loch Coruisk), les cerfs et les poneys de Rum.
Difficile en voyant la désolation de l’île de Rum et le sort du malheureux chalutier français échoué sur sa côte de ne pas songer au Paradis perdu.
Calamity Jane
Bonjour,
Vous avez eu une chance exceptionnelle d’en voir car ils sont rarissimes en Ecosse. En écoutant BBC Scott ce jour, j’ai appris qu’une tentative de réimplantation d’une centaine de ces oiseaux était en cours aux Orkneys, cependant on n’a pas à ce jour repéré d’aiglons; ils avaient été exterminés par la bêtise humaine et encore aujourd’hui, aux dires de l’organisme qui gère la faune il est encore difficile de faire comprendre aux éleveurs et agriculteurs que ce ne sont pas des prédateurs de leurs élevages ou plantations. Espèrons que les mentalités changeront car il y a eu de nombreuses espèces exterminées par l’homme en Ecosse; sangliers, loups, aigles fluviatiles, de nombreux aigles dorés ou royaux pour préserver les élevages. je dois reconnaître moi-même avoir eu une belle émotion lorsqu’au cours d’une rando à Lower Diabaig, notre groupe a été survolé par huit aigles dorés qui virevoltaient au dessus de nos têtes; nous avons alors réalisé qu’ils étaient fortement interessés par mon petit chien guère plus gros qu’un jeune agneau.
Merci pour ces renseignements. En ce qui me concerne,je les ai seulement vus s’envoler.C’est mon amie, qui a longtemps enseigné les sciences de la vie et de la terre qui les a identifiés.Leur nid était dans un endroit inaccessible, une petite aiguille rocheuse dominant la mer, et nous-mêmes en tout terrain, sur une pente assez raide, pas très loin du bord de la falaise.
Nous avons fait à bien des égards un voyage exceptionnel .C’est la raison pour laquelle je m’étends si longuement sur les différents aspects de ce voyage, ne redoutant guère, au vu de leur climat, de leur isolement, et de la durée de la saison des midges, une invasion touristique de ces îles.
Calamity Jane
La tente installée, nous reprenons la route en direction de Gallanach et nous retrouvons un jeune cycliste que nous avons précédemment rencontré, accompagné de sa mère. Théodorine le félicite pour son exploit: il a réussi à grimper la côte.
J’ai oublié de dire que nous n’avions pas rencontré seulement des moutons, un bouvreuil , des poules lors de nos premiers pas dans l’île. Nous avons marché d’abord derrière les enfants de l’école, très jeunes pour la plupart, qui ,accompagnés de quelques adultes ,dont leur enseignante ,vraisemblablement, devaient être en séance d’éducation physique: ils s’essayaient à monter à vélo la côte qui part du port de l’île. Ils n’étaient pas loin d’une dizaine. Sans doute suffisant pour ouvrir une classe unique de la maternelle au collège si le système scolaire écossais est semblable au nôtre. Mais nous songeons ensuite que les problèmes doivent être beaucoup plus importants dans une île comme Canna, et de toute manière, dans toutes ces îles ,les enfants doivent être contraints de quitter leur île assez vite pour poursuivre leur scolarité. C’est vraisemblablement un handicap de plus pour ces îles.
Nous quittons assez vite la route pour passer plus près de la côte, vraisemblablement près de Port Chreadhain,et nous découvrons une maison couverte d’herbe, dans une zone un peu marécageuse, puis nous reprenons la route pour atteindre Gallanach. Juste avant Gallanach, une jolie plage avec vue sur Rum sert manifestement de grand bac à sable à des enfants de l’île, à en juger par tous les jouets qu’ils ont laissés tout près de la route. Nous entrons dans Gallanach , mais là plus de route. Nous devons franchir une barrière, la première d’une longue série . Le passage est aménagé, ce qui ne sera pas toujours le cas et bientôt nous nous retrouvons dans un de nos exercices familiers, la randonnée en tout terrain.
Personnellement ,j’aurais envie de me diriger directement vers le sommet de l’île , le Beinn Airein, mais Théodorine tient à faire un tour plus complet, sans pour autant aller jusqu’au bout de toutes les presqu’îles. Après avoir gravi une petite crête et descendu une petite barre rocheuse, nous nous retrouvons dans le glen Mhairtein.
A suivre
Nous allons bénéficier d’un répit avant les ravages des premières “piqueuses”, d’autant plus que des chutes de neige sont annoncées (du moins sur les hauteurs) pour la semaine prochaine car le froid retarde l’éclosion des bestioles, la contre partie étant qu’elles seront peut être plus nombreuses l’an prochain car leur nombre n’aura pas été suffisamment décimé par les prédateurs de cet été.
Autre sujet: j’ai lu dans vos rapports que vous trouviez avec difficultés du lait en poudre dans les shops au point de penser en amener de France; nous n’en manquons pourtant pas car mon épouse cuisine beaucoup de pâtisseries avec ce produit. Je vous indique quelques marques à titre d’information: Marvel, lait en poudre Tesco,…et il y en a d’autres; Lemieux est de demandez au tenancier du shop, je suis sûr qu’il se fera toujours un plaisir de vous en procurer.
Photo prise des environs de gallanach
Nous remontons le glen Mhairtein, un peu marécageux et couvert de bruyère pour aborder le Beinn Airein pae sa face Sud Ouest, plutôt raide.
L’accès au sommet le plus aisé suit un itinéraire assez proche du bord de la falaise. A 138 mètre au dessus de la mer, la vue est extraordinaire.
nous avons seulemnt regretté l’absence d’une table d’orientation.
Nous avons vu les fameux aigles à queue blanche soit dans ces parages ,dans la baie de Camas Mor, soit à l’Est du Beinn Airein.
Nous longeons maintenant la côte Sud de l’île.
Ce sont les dernières hauteurs importantes avant le retour au port.
La fin du parcours est une succession de petites pentes et de creux marécageux. Nous arrivons en haut d’une petite falaise prèsdu port dont nous nous détournons pour descendre par le cimetière. Et nous rencontrons à nouveau sur la route les inévitables moutons et le bouvreuil, toujours vigilant.
Revenues au port ,nous avons pour objectif de trouver de l’eau potable. Bien sûr, nous avons de l’hydroclonazone pour traiter l’eau des ruisseaux, mais nous craignons que ce ne soit inefficace contre les parasitoses que peuvent transmettre les nombreux moutons de l’île.
Le craftshop est fermé ,pas d’eau au port, ou nous n’avons pas su la trouver.
Près de la route ,des habitants se préparent visiblement à faire la fête. Nous hésitons, par crainte de les déranger, mais finalement nous prenons la décision de quémander de l’eau. On nous en fournit très aimablement, en remplissant plusieurs de nos gourdes et en y ajoutant une bouteille de verre , à jeter le lendemain au container du port. Cette bouteille sera à l’origine de démêlés assez cocasses.
Comme nous pensons avoir tout le nécessaire ,nous regagnons la tente déjà installée, heureuses à la pensée du festin qui nous attend: soupe minute de nature indéterminée (pour économiser du poids et de laplace, nous avons jeté les emballages, purée en flocons, une portion d’un générique de vache qui rit ,et vieux fruits secs. C’est alors que nous nous réalisons que nous avons totalement oublié d’emporter des allumettes. N’étant pas fumeuses, nous n’avons pas de briquet.
Nous laissons donc le réchaud dans son emballage que nous n’avons pas défait depuis son achat à Fort William et nous nous contentons d’un repas froid. Nous affrontons stoïquement la perspective d’un petit déjeuner tout aussi froid, convaincues que le sage doit non seulement accepter mais vouloir ce qu’il ne saurait empêcher.
Lors de nos pérégrinations du jour, nous avons rencontré beaucoup de moutons Nous n’en avions jamais vu autant en Ecosse ; moins d’une dizaine lors de notre premier voyage, aucun lors de notre randonnée de 2013 , un troupeau dans le glen Carron en 2012, mais c’est tout. Cette fois-ci, ils sont bien présents et bêlent. En voyant deux inconnues, toutes les brebis bêlent pour appeler leurs agneaux ( trop d’histoires tragiques d’enfants enlevés, surtout des petits garçons), et s’éloignent rapidement en leur compagnie. Les agneaux quant à eux passent leur temps à bêler pour appeler leur mère qu’ils ont perdue, gambadent à l’autre bout du pré lorsqu’ils croient l’avoir trouvée, et comme bien ils se sont trompés, les bêlements recommencent.
Tous les habitants de l’île ,humains et animaux, nous ont repérées à la fin de la journée. Les premiers nous saluent lorqu’ils nous croisent , à pied ou en voiture, les seconds semblent ne plus nous craindre . Nous sommes en voie de naturalisation.
Nous nous sommes couchées tôt. Et bientôt le concert commence. Des bêlements divers :bêlements de brebis ,petites voix d’agneaux . Or ces voix sont diverses. Les moutons ont des timbres bien différents,avec un tremblement plus ou moins prononcé . L’une des brebis a une voix particulièrement vulgaire ,son agneau aussi . Mais parmi toutes ces voix (nous n’avons rien d’autre à faire que de les écouter) , l’une se distingue tout particulièrement : une voix d’agneau particulièrement claire ,sans tremblement, une voix d’agneau chanteur mozartien .
S’agissait-il d’une répétition chorale , ou d’une séance d’improvisation musicale
pour fêter la si belle journée qui vient de s’achever ? Théodorine pense en fait qu’il s’agissait plutôt de l’expression du désarroi d’une population privée par notre présence de son abri habituel à l’abri du mur.
Toujours est-il que nous nous endormons assez rapidement, et que les moutons n’étaient pas loin de la tente lors de notre réveil le lendemain matin.
A suivre
Le “loch Nibheis”, le ferry des Small Isles part à midi pour Eigg. Nous projetons, après une nouveau passage au craftshop, de visiter la zone de l’île située au Nord du port, près duquel s’élèvent les éoliennes.
Nous reprenons donc la route de l’île en direction du port.C’est alors que, du pplus loin qu’elles nous aperçoivent, les pondeuses de l’île accourent vers nous, imaginant sans doute que nos gros sacs à dos sont chargés de graines à leur intention .
Bonsoir Calamity Jane,
D’abord permettez moi de vous féliciter pour la qualité, l’originalité et la netteté des photos que vous avez publiées.
Votre voyage aux “Small Isles” m’a incité à retrouver dans mes archives un excellent livre qui ne traite que des îles écossaises et qui m’avait été offert comme présent à mon 50 ème anniversaire par un couple d’ Ecossais qui fréquentait le même pub que moi et que j’avais invités car nous tenions maison ouverte pour accueillir tous les locaux et habitués. Ainsi nous avions dressé un buffet de nourriture et chacun des 120 visiteurs qui nous ont fait l’honneur de venir apportait sa boisson selon la tradition et des présents! celui ci que j’ai découvert après était incontestablement le plus beau cadeau. Maintenant nous ne pourrions plus organiser de telles journées que nous avions aussi coutume de répéter à Hogmanay, car nous sommes envahis de hordes de visiteurs venant profiter des loisirs locaux sans avoir aucune idée ni désir de connaissance du passé historique, culturel, démographique, géologique, social richissime de notre communauté et qui est passionnant; donc il serait vain et onéreux de récidiver actuellement (sauf pendant la basse saison) ces manifestations sociales qui nous ont beaucoup apportés et intégrés dans notre communauté.parmi laquelle nous vivons maintenant en permanence.
Pour revenir au livre et répondre à une de vos interrogations au sujet de la scolarité à Muck, voici ce que j’ai trouvé:
l’enseignement des enfants de l’île se pratiquait dans un cabanon en tôle ondulée avec des sanitaires extérieurs jusqu’en 1992 quand le Highland Regional Council approuva la construction d’une nouvelle école coutant au delà de 1/4 de millons de livres avec des sanitaires intérieurs et un générateur électriqque actionné par le vent. 4 enfants se rendaient à l’école primaire à la fin de 1993; le recensement de 1991 s’élevait à 24 habitants. Au temps présent, après avoir fait leur cursus en école primaire, ces jeunes sont envoyés en internat dans des collèges de villes moyennes du Mainland et si leurs résultats sont satisfaisants ils sont admis dans des lycées des grandes villes voisines. Leur majorité est à seize ans.
Ce livre parle de toutes les îles grandes ou petites (y compris celles inhabitées) avec des chapitres concernant les origines du nom, les références cartographiques la surface, l’altitude maximum, l’appartenance, la population, la géologie, l’histoire, la faune, les accès publics voire nautiques car il a été rédigé par des navigateurs ayant exploré chaque île, bref une compilation de renseignements inédits.
Comme vous me semblez “magnétisée” par les îles, je vous livre les références: THE SCOTTISH ISLANDS a comprehensive guide to every Scottish Island par HAMISH HASWELL-SMITH ISBN;0 86241 579 9;
mon livre date de 1998, mais je suppose qu’il a été réédité. Il peut être très utile à des passionnés comme vous pour préparer une nouvelle expédition.
désolé d’avoir été aussi prolixe. Continuez à nous faire rêver! Merci
Enchantées de l’accueil des poules, nous décidons de les photographier. Mais dans sa hâte, Théodorine laisse choir la bouteille que nous devons déposer dans un container tout près du port .La bouteille se brise au beau milieu de la route ,et nous nous retrouvons toutes les deux à ramasser à quatre pattes tous les éclats de verre. Après cet incident peu glorieux , nous avons la déception de voir que le craftshop est encore fermé, mais c’est logique : le ferry avec ses clients potentiels arrive plus tard. Nous partons donc régler le problème de la poubelle, une urgence avec l’incident de la bouteille.
Il y a là plusieurs gros containers. Le tri est très sélectif. On ne mélange pas le verre blanc, le verre vert ,et le verre brun. Il ya bien entendu u ncontainer pour ce qui est papier et carton, et un pour ce qui est métal.
Reste le résidu indéterminé et innommable d’une poubelle de randonnée. Théodorine croit identifier le container correspondant, mais il n’a pas d’ouverture visible . Elle suppose qu’i l est ouvert sur sa partie supérieure ('pas logique dans un pays où il pleut autant ) et jette donc le sac plastique dont nous devons nous débarrasser en haut du container. Réalisant son erreur, et ne voulant pas contribuer à la pollution marine , déjà bien suffisante comme nous le constaterons dans l’île d’Eigg sur la plage des “Singing Sands”, elle grimpe héroïquement en haut du container pour récupérer la poubelle que nous abandonnerons finalement dans le ferry.
Il ne nous reste plus qu’à reprendre notre visite de l’île avec nos gros sacs. Le parcours prévu est court, mais très rapidement, il n’a y a plus ni chemin, ni sentier, seulement des prés , entre lesquels ils faut franchir des échelles ,ou des barrières métalliques qui ne s’ouvrent pas toujours. La veille, nous avions déjà rencontré ce problème ,mais dans cette partie de l’île , les parcelles closes sont plus petites ,et c’est une gymnastique incessante, pas toujours évidente avec nos gros sacs. Je dois dire que dans mes Highlands cantaliennes ,en dehors des sentiers balisés, la situation n’est pas meilleure . Mais il s’agit plutôt dans le pays des vaches Salers de reptation sous ldes barbelés posés très près du sol , les éleveurs auvergnats ayant appris à faire des clôtures quasi infranchissables lorsqu’ils combattaient à Verdun.L’exercice est particulièrement intéressant lorsque l’herbe est détrempée Après ces épreuves de franchissement d’obstacles, i lne nous reste guère de temps avant l’arrivée du ferry. Nous retrouvons au port le marcheur kayakiste du loch Hourn et ses amis qui prennent eux aussi le ferry . Sur leur demande,Théodorine les prend en photo avec leurs appareils. Ils nous rendent le même service . le ferry arrive , et nous embarquons pour Eigg.
A suivre
Le ferry manoeuvre avant d’accoster.
Merci Iain Phradaig, pour ces renseignements que je ne vais pas manquer de communiquer à Théodorine, passionnée par les îles écossaises ,et qui rêve des Hébrides extérieures. Quant à mes photos ,elles sont faites avec un tout petit Nikon bas de gamme de supermarché, le petit Canon de l’expédition précédente a fini par mourir récemmment après s’être mal remis de la neige de l’étape Inchnadamph -Kylesku de 2013 .
Ma trop longue chronique va se poursuivre avec Eigg et mes deux préférées ,Canna et surtout la plus fascinante à mes yeux ,Rum.
Calamity Jane
La côte Est de l’île d’Eigg vue de la mer.
Eigg est la plus médiatique des Small Isles. Une émission de Thalassa lui a été assez récemment consacrée. Eigg est connue nos seulement parce que ses habitants ont racheté l’île en 1997 à leur propriétaire (les habitants de la presqu’île de Knoydart ont mené avant eux un combat similaire) mais pour la place qu’elle accorde aux énergies renouvelables . Même si on n’est pas totalement fanatique des forêts d’éoliennes ou des immenses installations de panneaux solaires, o npeut reconnaître l’éolien et le solaire apportent des solutions aux problèmes qui se posent dans des régions très isolées telles que les îles ou les refuges de montagne. Théodorine a plus la fibre écologique que moi . Séduite par Eigg lors de notre voyage de 2013, elle avait envisagé il y a un peu plus d’un an de participer à un camp de volontaires dont l’objectif était de planter des arbres destinés à produire du bois de chauffage ,mais elle avait découvert trop tard cette possiblité.
Eigg est un peu plus éloignée du “Mainland” que Muck l’enchanteresse, mais elle en est encore proche, les bateaux sont encore fréquents, alors qu’à Rum ou Canna, on commence à se sentir perdu dans l’Atlantique. Muck et le port d’Eigg bénéficient encore d’une bonne couverture réseau . Joyce que je remercie ici publiquement, m’a envoyé les dernières informations météo. Je savais avant de partir qu’une perturbation avec pas mal de vent s’annonçait ,et ayant contracté des obligations pour le lendemain de mon retour (notre décision de partir a été prise presqu’à l’improviste) je craignais de me retrouver bloquée à canna ou à Rum par la tempête. Les nouvelles, à ce que m’écrit Joyce, sont rassurantes. Nous devrions avoir du vent et de la pluie sur Eigg, mais rien de très méchant.Le ciel commence à s’encombrer de nuages ,mais nous ne débarquons pas sous la pluie battante qui nous avait accueillis il y a deux ans.
Cette jetée est assez récente. Il paraît qu’avant le débarquement était assez sportif, le ferry ne pouvant approcher suffisamment de la côte. La photo date du voyage précédent, au lendemai nde la pluie diluvienne.
Au port se trouve tout ce que le nouvel arrivant dans l’île peut espérer, un bâtiment accueillant comportant supérette ,magasin de souvenirs, informations sur la vie de l’île , toilettes ,et un peu plus qu’un salon de thé ,un lieu où l’on peut se restaurer ,aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur si le temps s’y prête.Tout à côté on peut louer des bicyclettes . Bref,c’est le bonheur.
Pour l’heure, c’est d’abord le magasin d’alimentation qui nous intéresse. Je crois bien avoir oublié de dire que notre problème d’allumettes ou de briquet pour le réchaud est réglé. Sur le ferry, entre Muck et Eigg, notre kayakiste randonneur du loch Hourn,est venu discuter avec nous. Sachant que nous avions l’intention de nous rendre à Harris sur l’île de Rum et que Théodorine s’intéresse à la géologie, il nous a recommandé de bien observer les différents niveaux du rivage, l’île s’étant relevée à la suite de la fonte de la calotte claciaire qui la recouvrait . Il nous recommande également de remonter à partir de Kinloch une petite vallée qui doit nous conduire entre l’Hallival et le Barkeval. Il y aurait là des choses intéressantes à observer. Juste avant que nous quittions le ferry pour descendre à Eigg ,le groupe de kayakistes dont il fait partie, instruit par lui de notre malheur, nous fait présent d’un briquet Nous avons été très touchées de cette attention.
Donc, plus besoi n d’allumettes. Mais il nous faut du pain, aisi que d’autres provisions,pas pour l’immédiat, mais nous sommes un samedi, et le lundi où nous partons pour Canna ,est jour férié ,c’est u n"bank holiday", et je sais par Joyce que les possibilités de ravitaillement sont très limitées sur Canna.
Nous sommes rassurées en apprenant que le magasin est ouvert le lundi de la bouche d’une jeune dame que nous avions déjà vue il y a deux ans. Elle nous avait tirés d’affaire tous les quatre alors que nous n’avions guère envie de camper sous une pluie battante ,en nous proposant une très jolie yourte de ses parents au milieu de l’île .Son père était venu nous chercher en voiture. Nous avions été très heureux dans cette yourte ,alors qu’au dehors c’était le déluge, à manger les oeufs des poules de sa mère.
Le ravitaillement fait, nous nous rendons au salon de thé où nous commandons notre café au lait habituel et deux gros cakes du genre pain d’épices , vraiment délicieux.
Comme il ne pleut pas ,nous projetons de camper, et le “campsite”
officiel est situé à Cleadale, tout près des fameux “Singing sands”, à l’autre extrémité de l’île .Le bivouac est autorisé un peu partout , à condition bien sûr de ne pas gêner et de se comporter de manière responsable) . Théodorine est venue pour le Sgurr et les Singing sands. Donc en route pour le camping des Singing sands.Cinq bons kilomètres pour arriver à Cleadale, et pour commencer cent mètres de monter. Nous sommes au cours de la première moitié du trajet, en pays de connaissance, la yourte où nous avions logé (il y en a deux) se trouvant non loin du musée ,et pas très loin de l’école.
Beaucoup d’agneaux cette fois-ci, et toujours le Sgurr
Deux étrangères suscitent la curiosité
Une image de la fragilité de l’innocence
La maison la plus proche est assez loin.
La population de l’île d’Eigg (près de 100 habitants) est à pe uprès équivalente à celle de Muck ,Canna et Rum réunies, Eigg a donc une grande école.
L’ancienne poste épicerie et l’école de navigation (photo 2013)
Nous dépassons les yourtes avec un pincement de coeur (c’était un si bon souvenir, nous avions ét si bien accueillies) . Peu après nous arrivons au sommet de la route ,et nous découvrons, Rum, la sauvage, la mystérieuse, “the forbidden island”
Cleadale est un village situé à l’autre bout de l’île par rapport au port. Certains s’y font transporter en taxi, pas nous , qui sommes là pour marcher, et pour regarder, sur notre route.Après Rum ,nous découvrons dans la descente du bealach Clith le village qui s’étire face à la baie de Laig au pied de la longue falaise qui sert de flanc Ouest au Beinn Buidhe.