CUBA / DOLLAR : La permission d’utiliser le dollar ne signifie pas que les relations bancaires sont normalisées entre Cuba et les États-Unis !
(traduction Michel Taupin)
Parlant à la presse, le ministre des Affaires étrangères de Cuba, Bruno Rodriguez Parrilla, a annoncé que le gouvernement cubain avait décidé de supprimer la taxe de 10% qui s’applique aujourd’hui au dollar américain quand il entre dans le pays.
“Je dois me rappeler que cette taxe a été établie en 2004, sur l’utilisation de l’argent liquide, en dollars américains, comme une mesure justifiée en légitime défense face au renforcement de la persécution financière.”
“Cette taxe de 10% a été utilisée pour compenser les risques et les coûts générés par l’utilisation du dollar, dans les institutions financières cubaines”.
“Ce n’est seulement qu’après avoir vérifié auprès de la banque internationale correspondante de nos banques, la possibilité d’utiliser le dollar américain dans nos opérations, et que ces opérations seront effectuées tout à fait normalement, que prendra effet la décision de la suppression de la taxe. Tant que durera la persécution financière, la taxe sera maintenue, quand elle cessera réellement, dans les faits, la taxe sera éliminée”.
“Cependant, la mesure annoncée dans le cadre de l’utilisation par Cuba du dollar américain ne signifie pas malheureusement que les relations bancaires aient été normalisés entre Cuba et les États-Unis, comme on aurait pu s’y attendre dans les circonstances présentes”.
“Selon les règlements du gouvernement américain, il n’est pas permis aux banques cubaines d’ouvrir des comptes dans les banques américaines ; ce qui veut dire que nos banques ne pouvant pas avoir de comptes correspondants dans les banques américaines (ce qui est une condition indispensable pour soutenir des relations financières normales), devront nécessairement, pour leurs opérations financières, continuer à les faire réaliser par des tiers, avec comme conséquence le maintien de l’augmentation des coûts d’exploitation, des formalités administratives des partenaires et l’accumulation de terribles difficultés, engendrant un effet dissuasif”.
“Je demande au gouvernement des États-Unis, pourquoi ne pas franchir ce pas maintenant ? Pourquoi ça ne peut pas se produire maintenant ? Pourquoi les banques cubaines continuent à être exclues des autorisations d’ouvrir des comptes correspondants dans les banques américaines, en particulier la veille d’un moment important dans les relations bilatérales, comme est la venue à Cuba du président Barack Obama”.
“Rien non plus n’a été annoncé quant à la possibilité que les investissements des États-Unis soient autorisés à Cuba, au-delà de ce qui a déjà été approuvé précédemment, rien dans le dernier “paquet” de mesures concernant le secteur des télécommunications avec une finalité ouvertement politique.”
(Cubavsbloqueo)