Bonjour à tous,
Vous trouverez ci-dessous le résumé de notre séjour du côté alsacien du massif vosgien. Nous étions basés dix jours début juillet aux Trois-Epis (68), petite station climatique à 600 mètres d’altitude, dans un gîte offrant une vue éblouissante sur toute la plaine d’Alsace, depuis Colmar (juste à nos pieds) jusqu’aux contreforts de la Forêt-Noire et jusqu’aux Alpes suisses par très beau temps.
Fenêtre sur la plaine d’Alsace
Pour info, ce n’est pas notre premier séjour en Alsace (dont je suis originaire), ce qui explique l’impasse faite sur certains incontournables habituellement programmés lors d’une première fois, comme le village de Riquewihr ou le château du Haut-Koenigsbourg, entre autres.
Notre objectif était de randonner quotidiennement, la plupart du temps en montagne et sur la demi-journée, l’après-midi étant consacré à la visite de quelques jolis villages alsaciens (bien que connaissant déjà certains d’entre eux).
Allez, c’est parti directement à pied depuis notre gîte, pour une première randonnée qui passe de la montagne à la plaine, des sapins aux vignes, en traversant deux jolis villages, Katzenthal et Niedermorschwihr, dont nous pourrons apprécier l’authenticité jusque dans les moindres détails : maisons de vignerons aux couleurs pimpantes, porches, oriels et escaliers en colimaçons, fontaines en grès et puits fleuris. Mais auparavant, nous nous attardons autour du monument-phare de la région, le Galtz, une sorte de « Corcovado » alsacien, une grande statue du Christ, bras étendus comme pour bénir la plaine à ses pieds. Vue à couper le souffle dans toutes les directions depuis la terrasse au sommet de l’ouvrage ! Autre édifice remarquable sur le parcours : la ruine du château du Wineck surplombant le premier village traversé.
Le village de Katzenthal surmonté par le château du Wineck
Dans le village de Niedermorschwihr
Les châteaux (plus ou moins en ruines) font partie intégrante du paysage alsacien et constitueront le thème principal de deux randonnées supplémentaires.
Avec comme point de départ la Croix de Wihr, le premier parcours aboutit à la ruine du Petit Hohnack (à ne pas confondre avec Hohneck). Construit au XIe siècle, partiellement démoli au XVIIe siècle, le château conserve malgré tout quelques beaux restes, notamment sa tour Ouest encore appelée tour des sorcières. D’ailleurs tout le massif traversé lors de cette balade est riche en légendes. Le chaos rocheux au sommet du Grand Hohnack (alt.982 m) abriterait la tombe d’un géant. Quant aux rochers alentour, ils sont truffés de cupules, des cavités rocheuses d’origine naturelle auxquelles les habitants de la région ont donné le nom de « cuves aux fées ».
Cupules dans le massif du Grand Hohnack
Encore des châteaux au programme de la randonnée suivante, trois, d’après notre documentation intitulée « Balade aux trois châteaux de Ribeauvillé ». Depuis le nord-est de la petite cité, nous grimpons donc en direction du premier d’entre eux, le château de Saint-Ulrich, tout en apercevant très clairement la ruine du château de Girsberg à notre droite et devinant celle du Haut-Ribeaupierre plus haut dans la forêt. Mais finalement nous avons effectué une grande boucle dans les bois sans jamais passer à proximité des deux derniers châteaux, induits en erreur par notre documentation. Heureusement, au château de Saint-Ulrich, nous avons été doublement récompensés : d’abord par le panorama exceptionnel sur le village de Ribeauvillé et toute la plaine d’Alsace, puis par la présence de « funambules qui marchent là où volent les oiseaux » sur le point de battre le record d’Alsace de highline sur une sangle large comme un ticket de métro, tendue au-dessus de la vallée sur 900 mètres de long et à 250 mètres de haut. Ebouriffant !
Vue sur Ribeauvillé depuis le donjon du château de Saint-Ulrich
De la sangle des funambules à la ligne de crête, prenons de l’altitude pour nous retrouver sur la voie mythique traversant le massif vosgien. Créée à l’occasion de la Première guerre mondiale afin de faciliter les mouvements de troupes et de ravitaillement de l’armée française, la « route des Crêtes » suit, comme l’indique son nom, la ligne des crêtes sur près de 80 kilomètres, du nord au sud, du col des Bagenelles (au sud-ouest de Sainte-Marie-aux-Mines) jusqu’à Cernay, près de Mulhouse. Tout au long de son ruban d’asphalte, des paysages époustouflants de forêts de sapins, de dômes arrondis, de pâturages et de lacs secrets.
Nous avons retenu trois sites à proximité de cet axe, à commencer par celui situé le plus au nord de la fameuse route. Du col des Bagenelles, nous avons exploré le massif du Brézouard, un peu à l’écart des grands sites classiques, offrant un caractère sauvage et quelques belles perspectives autour des points culminants du Petit et du Grand Brezouard. Panorama imprenable vers l’ouest et la ville de Saint-Dié-des-Vosges, vers l’est Colmar et la plaine d’Alsace !
Sommet du Petit Brezouard (alt. 1205 m)
Poursuivons une dizaine de kilomètres plus au sud afin de réaliser l’un des parcours incontournables du massif, à savoir le tour des trois lacs, Blanc, Noir et Forlet. A travers forêts, pâturages, chaumes et tourbières, c’est un itinéraire varié ponctué de trois lacs très différents. Le lac Noir est bordé de sapins et de rochers qui lui donnent cet aspect sombre. Le sable, opalin, qui tapisse le fond du lac Blanc explique son appellation. Quant au lac du Forlet (encore connu sous « lac des truites ») niché au creux d’un magnifique cirque glaciaire, son nom résulte d’une déformation de l’allemand « Forelle » qui signifie truite. Ce dernier est aussi le plus élevé des lacs du massif vosgien. Nous avons adoré cette randonnée aux caractéristiques très alpines bien que nous l’ayons déjà faite (sans réel souvenir) dans les années 90 comme en témoigneront nos archives photographiques.
Lac Blanc
Lac du Forlet
Une autre randonnée emblématique prend son départ à proximité de la route des Crêtes, plus particulièrement au pied du Hohneck, troisième plus haut sommet du massif (alt.1363 m) et descend jusqu’aux lacs du Schiessrothried et du Fischboedle. Craignant que la distance (14 km) et le dénivelé (+750 m) soient trop exigeants pour nous, nous avons préféré aborder ces deux points d’intérêt depuis la vallée de Munster, à partir du lieu-dit Steinabruck. Un parcours alors beaucoup plus raisonnable qui nous a conduits sur les rives de deux très beaux lacs ! Le premier et le plus petit des deux, le Fischboedle, est blotti dans un écrin de verdure très intime. Le second, le Schiessrothried, plus grand et plus ouvert que le précédent, occupe une place de choix à l’aplomb du Petit Hohneck et du col du Schaeferthal. Nous sommes ensuite montés au Hohneck en voiture pour profiter de la vue depuis les crêtes.
Lac du Fischboedle
Lac du Schiessrothried
Quittons à présent la haute montagne pour une promenade mémorielle, le massif des Vosges ayant été le théâtre de combats terribles durant la Première guerre mondiale. Le collet du Linge, un col à 987 mètres d’altitude, fait partie des champs de bataille les plus meurtriers. Depuis le col du Wettstein, la randonnée rend hommage d’une part à la nature, passant de la forêt à des espaces plus ouverts offrant de larges panoramas sur la vallée de Munster jusqu’aux crêtes. Mais, à deux reprises, elle croise des cimetières militaires, l’un allemand, l’autre français, abritant les sépultures des soldats tombés en 14/18, des scènes devant lesquelles nous ne pouvons qu’être bouleversés d’autant plus que leur vue nous évoque immanquablement le retour de la guerre aux portes de l’Europe. Un grand moment d’émotion renouvelée lors de la visite, non loin, du musée-mémorial du Linge consacré à ces événements.
Cimetière militaire français du Linge
Pour plus de légèreté, nous avons aussi croisé sur ce parcours les participants à une épreuve sportive d’exception : le Trail du Pays Welche (52,2 kilomètres et 2290 mètres de dénivelé) dont nous apprendrons par la suite que les deux vainqueurs, arrivés ex-aequo, ont couvert la distance en 5 heures 11 minutes et 20 secondes. Waouh !
Nous n’étions pas là pour relever des défis mais pour profiter de nos vacances. Afin de ne pas seulement crapahuter en montagne, nous avons souhaité compléter nos activités en visitant quelques villages aux alentours. J’en ai déjà mentionné certains que nous avons découverts tout en randonnant : Katzenthal, Niedermorschwihr et Ribeauvillé. Nous nous sommes baladés, en outre, à Turckheim, Kaysersberg et Eguisheim. Parmi cette sélection et bien que chacun d’entre eux ait son charme, notre village préféré est… Eguisheim, pour la forme très particulière de ses ruelles, s’enroulant en cercles concentriques, autour de son château.
Au gré des ruelles d’Eguisheim
Pour finir, une mention toute spéciale pour le centre historique remarquable des deux grandes villes de la région : Strasbourg incomparable, et Colmar, une première et une belle surprise pour nous !
Dans la Petite Venise à Colmar
Place de la Cathédrale à Strasbourg
Bref, nous avons passé un excellent séjour dont nous rentrons avec des souvenirs plein la tête, de forêts et de lacs, de rochers et de châteaux, de sommets arrondis, de villages fleuris, de tapis de myrtilles, sans oublier quelques bonnes bouteilles de riesling qui prolongeront le goût des vacances tout au long de l’année !
Vous trouverez plus de détails, de cartes et de photos dans la version publiée sur notre site. Vous y trouverez aussi les récits de nos autres fabuleux voyages, en France, en Europe et ailleurs.
https://sites.google.com/view/lfvkh-vosges/accueil
Bonne lecture et d’avance, merci de nous avoir lus
Krikri et RV