L’une des raisons pour lesquelles la location de voitures est souvent problématique est la prédation des véhicules par les petits chefs cubains.
A la Havane on ne sait pas si les conducteurs de voiture immatriculées T (comme tourisme) sont de vrais clients ou de petits seigneurs bénéficiant d’avantages en nature. Mais en province tout le monde se connaît et quand on voit passer un responsable du parti ou un “élu” municipal dans une voiture de location, on se doute bien qu’il ne l’a pas payée avec son salaire, si toutefois il a payé quelque chose.
Ce genre de comportement n’est sûrement pas marginal et anecdotique, des bateaux entiers de voitures “pour la location” sont régulièrement montrés aux actualités… Mais la pénurie subsiste et du coup on refile aux clients qui payent le prix fort des semi épaves.
Les mésaventures que j’ai racontées un peu plus haut sont arrivées à une période où il y avait très peu de tourisme.
Je me souviens aussi d’un dialogue surréaliste avec un responsable d’agence de location de voitures cubain. Je voulais réserver une voiture pour le lendemain, c’était au maximum de la pandémie, le tourisme à zéro. Je voulais juste être sûr qu’en venant le matin suivant on n’allait pas m’envoyer sur un autre site… Le parking débordait de toutes parts, il y avait des voitures de location sur tous les trottoirs avoisinants…
“Vous voulez une voiture pour demain ? Ah, je ne suis pas sûr qu’il y en aura une de disponible. Le mieux, c’est de revenir demain.”
En gros, quand on a affaire à des agents de l’état on a souvent l’impression d’entendre “la réponse est non, quelle est votre question ?”