Bonjour,
Je suis moi aussi très surprise de votre récit Denis et lorsque je lis les réponses de Christine et Aricarabace, je me sens plus proche de leur témoignage que du vôtre.
Je connais Madagascar depuis presque 30 ans, j’y ai fait de nombreux voyages et notamment le long de cette magnifique côte sakalava, en pirogue par mes propres moyens (avec des villageois et des marins locaux) à plusieurs reprises et cet été en boutre avec Alefa, donc “encadrée”.
J’y étais avec mes deux garçons (15 et 12 ans donc d’un âge proche des vôtres) et je nous ai offert 6 jours avec Alefa.
C’était un vieux rêve et nous avons été plus qu’enchantés tous les trois de notre séjour (6 jours comme vous). Pour mes enfants c’était leur première aventure de ce type (si j’exclus un noêl dans le désert marocain à dos de chameau :-).
Je connaissais Alefa de réputation et franchement je n’ai pas été déçue, loin de là.
Alors c’est vrai que le “guide-patron” dont vous parlez et qui nous a aussi accompagnés est bavard, je vous l’accorde Il est passionné, c’est vrai !
Il connait cette terre au plus profond de ses cellules et nous transmet sa connaissance avec fougue et enthousiasme.
Contrairement à vous, je l’ai trouvé à l’écoute de nos envies, même si on peut avoir la sensation d’être “dirigés” ce qui semble être votre ressenti. En même temps, nous sommes sur un bateau avec un équipage et les caprices du vent et de la mer. C’est le capitaine à bord. On ne fait pas n’importe quoi en mer et il faut faire confiance et lâcher-prise.
Pour avoir voyagé déjà sur ces côtes il y a bien longtemps, j’ai été très surprise de voir comme elles étaient restées intactes, toujours aussi belles, paisibles et accueillantes. Un trésor qui semble avoir été épargné par les brutalités de notre monde. Je n’en revenais pas.
Je pense que pour continuer à préserver ces précieux endroits d’un tourisme de consommation, des guides, devrais-je dire des passeurs comme le guide d’Alefa sont plus que nécessaires.
A Madagascar, il y a des tabous (fady) et des codes qu’il faut connaitre. On ne bivouaque pas comme ça dans un village ou sur une plage déserte sans connaitre. On ne pose pas sa natte n’importe où…
C’est précisément grace à l’expérience d’Alefa et la connaissance que son guide a de cette côte qu’il est possible encore aujourd’hui de vivre au plus près de cette brousse dans le respect de ses habitants. Il est apprécié et respecté des habitants, précisément parce-qu’il ne laisse pas ses passagers faire n’importe quoi… ce qui permet une relation privilégiée et rare et nous permet de pouvoir y être accueillis encore longtemps, longtemps…
L’organisation d’Alefa est bien huilée et vous l’avez trouvée contraignante mais tout est expliqué avant de partir. J’ai l’impression que vous vous êtes trompé de voyage, Denis et que vous êtes passé à côté de la magie.
Pour ce qui est du bivouac avec beaucoup de bateaux c’est étonnant et vraiment pas de chance pour vous car en général Alefa nous emmène dans des lieux préservés et sauvages. Vous deviez être à la saison touristique ?
Mes enfants et moi avons été enchantés. Nous nous sommes laissés portés par ce qui était proposé, par l’instant présent et avons apprécié le soin pris pour varier notre programme, créer de la surprise, casser le risque de routine, partager et transmettre, tout en s’adapant aux souhaits et désirs de chacun.
Nous avons voyagé un peu au moteur mais dès que la navigation à la voile était possible, l’équipage (remarquable) faisait les manoeuvres. Là encore vous n’avez pas eu de chance. Les vents n’étaient sans doute pas favorables, car ce n’est pas dans l’intérêt d’Alefa de brûler du diesel !!!
Je retournerai très très très volontiers avec Alefa, le plus tôt possible. J’envisage d’ailleurs un séjour plus long car le seul regret que j’ai est que c’était trop court !