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Culture et traditions Nord-Pas-de-Calais

Braderies

S’il y a une chose qui « signe » l’identité du Nord, c’est bien la braderie. Le mot « brader » vient du moyen-néerlandais braden, signifiant « rôtir ». Car dans ces gigantesques vide-greniers, il n’y a pas que les saucisses des stands de frites que l’on fait rôtir ! Les prix des objets que l’on y vend passent aussi à la broche, et on trouve souvent de tout et surtout de n’importe quoi pour des prix dérisoires.

La tradition raconte que le phénomène est né au XIIe siècle, quand des domestiques lillois reçurent l’autorisation, le temps d’une nuit dans l’année, de vendre les vieux vêtements et autres objets usagés de leurs maîtres. À l’époque, cette braderie s’appelait la « franche foire », car ni l’État ni la commune n’imposaient la recette ni le droit de place.

Les braderies prirent ensuite de l'ampleur au fil des siècles. Aujourd'hui, celle de Lille connaît un succès qui étonne. Les sociologues parlent du « besoin de se retrouver ensemble », dans un monde où les rapports sociaux passent de plus en plus par les machines et les écrans.
D’autres avancent que les conditions de vie difficiles du passé ont poussé les gens à ne rien jeter et à mettre de côté, juste au cas où.

Résultat, le recyclage fait fureur dans la région et les collectionneurs sont légion. Toutes sortes d’objets, anciens et plus récents, se retrouvent donc régulièrement étalés pour être vendus sur les trottoirs des villes et des bourgs. On discute, on négocie, on boit, on mange, dans une ambiance festive et chaleureuse, le long de kilomètres d’étals, au milieu d’exposants amateurs et professionnels, et on se presse, dans une bousculade bon enfant, dans l’espoir de dénicher les affaires du siècle, même si, malheureusement, elles se font de plus en plus rares...

Voir la plus grande, la braderie de LiIlle.

Estaminets

Les estaminets étaient les lieux des contrats paysans et des embauches ouvrières. Des contrats qui liaient les gens par la parole et par l'argent. Dans ces temps de labeur long et de paternalisme fort, un ouvrier viré n’avait pratiquement aucune chance de retrouver de l’ouvrage. Les patrons posaient un veto total et souvent irréversible. Alors, le licencié ouvrait un estaminet. Et c’était le rendez-vous de tous les syndicalistes, de tous ceux qui pensaient révolution.

Estaminet, lieu de mémoire. Si vous cherchez bien quelque part le long de la frontière ou le long d’un canal, vous découvrirez peut-être l’un des derniers. Et vous comprendrez alors les lieux de la convivialité vraie. Car l’estaminet était (est encore...) au Nord-pas-de-Calais ce que le pub est à l’Irlande.

Un certain renouveau

Les « vrais » estaminets ont presque tous disparu. S'il en demeure quelques-uns en Flandre (10 estaminets flamands ont obtenu un label en 2017), c'est surtout en ville qu'on les a redécouverts. Lille réapprend les tables à touche-touche, les univers confinés et les murs couverts de vieilleries. Si ce n'est que là, les vieilleries proviennent de la brocante ou de chez l'antiquaire et non plus du grenier de grand-mère.
Ainsi voit-on éclore, au cœur du Vieux-Lille et même ailleurs, quelques établissements qui cherchent dans cette direction. Les plats sont servis comme le vin, chauds, et, même si les prix ne sont pas d’avant-guerre, ils ne sont pas encore de la suivante. Alors, filez-y vite !

Géants

Ils sont apparus durant l’occupation dite espagnole, lorsque Charles Quint récupéra une partie de la Picardie, de l’Artois et du Hainaut qu’il considérait appartenir à sa famille (les Habsbourg). Soutenu par l’Angleterre, il envahit la partie nord de la France avec des troupes venues de tout l’empire. Mais on retint surtout la présence des Espagnols. Il est possible que ceux-ci aient importé la tradition de fabrication des géants portés en osier qu’on trouvait déjà en Espagne.

Ce sont des personnages de carton-pâte peints dans des couleurs vives où dominent le plus souvent le rouge feu et les jaunes allumés, et armés d’une structure d’osier. Au Moyen Âge, on les appelait « tours ». C’est vrai qu’ils font jusqu’à 7 m de haut.
Parfois, ils s’appellent anonymement Reuze (« géant » en flamand) comme à Dunkerque ou à Cassel, ou Gayant (« géant » en picard) à Douai, ou Jehan, forme ancienne du prénom Jean. Mais la plupart du temps, ils portent des noms liés par un bout de sentiment à la ville.
Et curieusement, toujours des noms profanes, contrairement à la proche Belgique où les patronymes des géants sont souvent tirés de la Bible. Ce sont des reprises amplifiées des héros légendaires ou historiques de la cité. Ou plus souvent des noms pris dans le no man’s land brumeux de la mémoire orale, où se rencontrent histoire et légende. À la différence de nombre de mannequins, les géants ne sont pas brûlés mais font l’objet d’une profonde vénération populaire.
Si le beffroi symbolise la puissance des communes, le géant représente en effet l’âme du peuple, joyeux, turbulent, impertinent mais aussi puissant dans ses démonstrations de force.

Il en naît de nouveaux chaque année, qui représentent un héros local, un animal fabuleux, un fondateur de la cité ou un métier caractéristique : marin-pêcheur, mineur, dentellière, gouailleur de talent, métallo...

Fêtes traditionnelles

Carnavals

On pense que ces fêtes médiévales sont à l’origine des carnavals du Nord d’aujourd’hui. Quelques indices : on jette toujours quelque chose à la foule déguisée ; on porte toujours quelque chose en procession. Aujourd’hui, dans les villes du Nord, le carnaval est devenu incontournable.

Pour se faire une idée, on dira quand même un mot du carnaval de Dunkerque... Incroyable !
Ce carnaval trouve ses origines dans un texte de 1676. À l’époque, une grande fête était organisée pour célébrer les pêcheurs qui s’apprêtaient à partir en direction de l’Islande pour 6 mois en mer. Ces derniers recevaient pour l’occasion la moitié de leur solde...
Aujourd’hui, les festivités durent 1 semaine. Commencent alors le folklore, la folie, les musiques, les chants et les cris d’allégresse de toute une ville.
Imaginez des kyrielles de masques. Travestis encharbonnés, enfarinés, multicolores. Une armée de clowns, de ramoneurs, de Peaux-Rouges habillés souvent n’importe comment avec n’importe quoi.
Et partout la musique et le répertoire populaire sortant de mille gorges. Et voilà que, depuis le balcon de l’hôtel de ville, le maire lance ses gendarmes sur la foule (rassurez-vous, aucune répression ; le gendarme n’est ici qu’un autre nom du hareng saur). Et quand, le soir, les carnavaleux entonnent l’hymne à Jean Bart, on a la chair de poule. C’est la canonisation vox populi du plus célèbre Dunkerquois.
Il faut rvivre ça au moins une fois dans sa vie !

Et partout dans le Nord, par ces temps de fête, sortent les géants. Ce sont des personnages de carton-pâte, peints dans des couleurs vives où dominent le plus souvent le rouge feu et les jaunes allumés, et armés d’une structure d’osier.

Ducasses

La ducasse, contraction du mot dédicace (on dédicace ce jour au saint de la paroisse), c'est la fête patronale du bourg ou du quartier. La ducasse du Nord, c'est la kermesse flamande, c'est le pardon breton. C’est un air d’accordéon entre les baraques foraines. C’est le bal populaire et la cuite des célibataires.

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