La Désirade : l’île naturelle de la Guadeloupe

La Désirade : l’île naturelle de la Guadeloupe
© thomathzac23 - stock.adobe.com

De tout l’archipel guadeloupéen, la Désirade est sûrement l’île la plus discrète… Moins connue que Marie-Galante ou Les Saintes, elle promet une parenthèse de quiétude, en pleine nature et en toute simplicité. Adeptes du slow tourisme et de découvertes pleines d’authenticité, vous allez adorer ! Loin de l’effervescence de la côte, cap sur l’île la plus authentique de l’archipel…

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La Désirade, au rythme de la mer

La Désirade, au rythme de la mer
Côte de la Désirade © Aurélie Michel

Au départ de Saint-François, il faut compter 45 minutes de bateau, pour rallier la Désirade. La traversée n’étant pas toujours de tout repos, on peut dire qu’elle se fait vraiment désirer ! Son nom actuel (auparavant, les Amérindiens, l’avaient baptisée « oualiri »), elle le tient d’une expédition de Christophe Colomb. Le 2 novembre 1493, 21 jours après les Canaries, c’est la première terre ferme atteinte : la voici, la « Desirada », la tant « désirée » !

Longue de 11 km pour 2 km de large, cette île de pêcheurs préservée du tourisme de masse se situe au large de la côte sud de Grande-Terre. La Désirade fait d’ailleurs partie de ce territoire s’étendant du Gosier à Saint-François, en passant par Sainte-Anne, appelé « la Riviera des îles de Guadeloupe ». Mais, à la différence de ces stations balnéaires dont la réputation n’est plus à faire, la Désirade a des airs de bout du monde.

Ici, rien d’extravagant et point de complexes hôteliers. Quelques gîtes et petits restaurants seulement, dans une atmosphère bon enfant. Pour relier le tout, une seule route goudronnée, le long de laquelle les Désiradiens nous font volontiers « coucou » de la main, depuis leur jardin. Certains vous glisseront, au détour d’une conversation, que le footballeur Thierry Henry vient d’ici. Une fierté, parmi tant d’autres, comme le fait d’abriter les deux seules Réserves naturelles nationales de Guadeloupe !  

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À peine a-t-on posé le pied sur le port de Beauséjour qu’un sentiment de liberté nous envahit. Dominés par une impressionnante barrière rocheuse, on se sent ici loin de tout. À ses pieds, l’unique route, la D207, traverse le sud de l’île, sur une dizaine de kilomètres.

Elle relie ainsi les différentes sections de la commune de La Désirade : les Galets sur la pointe ouest, les Sables, Beauséjour (où les bateaux accostent), le Désert, le Souffleur et Baie-Mahault, tout à l’est. Il existe bien une autre route qui traverse l’intérieur, mais seulement praticable en 4x4. Quant au nord de l’île, il n’est accessible que par la mer…

Cette mer, si chère aux Désiradiens ! Les eaux y étant très poissonneuses, la pêche occupe sur l’île une place centrale. C’est l’activité principale, la preuve : aux côtés de Saint-François, la Désirade représente près de la moitié de la pêche locale. On ne se lasse pas des retours de pêche. Chaleureux, à l’image des quelque 1 600 habitants de l’île, les marins échangent volontiers depuis leurs bateaux colorés, fiers de montrer leurs trouvailles du jour.

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Les Désiradiens et la mer, c’est vraiment une histoire à la vie, à la mort… Dans les cimetières, certaines sépultures ne sont démarquées que par de grosses coquilles de lambis, coquillage très apprécié des Guadeloupéens pour sa chair, délicieuse.

Que faire à la Désirade ? Jolies plages, vestiges du passé et cabris en liberté

Que faire à la Désirade ? Jolies plages, vestiges du passé et cabris en liberté
Plage du Souffleur © Timon - stock.adobe.com

Préservée, la Désirade enchante d’emblée les amoureux d’authenticité.

Côté plages, on pose notamment sa serviette sur celles de Fifi, du Souffleur et de Petite Rivière. Elles réunissent l’agréable combo sable fin, cocotiers et eaux turquoise. Protégée par la barrière de corail, Petite Rivière est particulièrement appréciée des baigneurs. On n’oublie pas son kit palmes, masque et tuba, pour observer les fonds marins.

Les amateurs de plongée bouteille trouveront aussi leur compte à la Désirade, sur les spots de la Cathédrale, du Tuyau ou de La Kay à requins. Pour une vue magnifique sur l’île, les îles voisines et la mer à perte de vue, on crapahute jusqu’à la chapelle du Calvaire (1905), où se trouve une table d’orientation.

Très sec, le climat de la Désirade ne se prêtait pas à la culture de la canne à sucre. Davantage à celle du coton : voilà pourquoi on tombe sur les ruines d’une ancienne cotonnerie, à Baie-Mahault, à l’extrémité est de l’île. Elle fut en fonction de 1918 à 1922. Au bout de la route, on aperçoit le phare de la Pointe-Doublé et la station météo abandonnée, dans lequel devrait ouvrir un espace muséal. Non loin, on découvre aussi les vestiges d’une léproserie du XVIIIe s, qui n’a fermé qu’en 1952.

Et puis, gambadant au milieu de tout cela, des chèvres à la belle vie, élevées en semi-liberté. Les cabris, comme on les appelle ici ! Leur chair est très appréciée des Désiradiens et plus généralement des Guadeloupéens. Il faut goûter au colombo de cabri, une spécialité culinaire délicieuse. Durant le week-end de Pâques, la Désirade lui fait sa fête, durant la « Fèt a kabrit ».

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Aux côtés du poisson et du cabri, l’autre délice de l’île, ce sont les noix de cajou ! Elles sont issues des anacardiers, arbres qui s’épanouissent sur le plateau de la Désirade. Confites, elles donnent naissance à de succulentes confiseries, parfois glissées dans un far, où elles remplacent les pruneaux… A propos, l’île a des liens forts avec la Bretagne, de nombreux descendants de Bretons (mais aussi de Normands) étant arrivés ici. Enfin, tant qu’on y est, on goûte aussi au « punch zolives » !

Les deux uniques réserves naturelles de Guadeloupe

Les deux uniques réserves naturelles de Guadeloupe
Iguane des petites Antilles © Aurélie Michel

La Désirade est non seulement d’un grand intérêt d’un point de vue géologique - vieille de 150 millions d’années, elle est la première terre formée dans les Petites Antilles et son sol regorge de pierres semi-précieuses - mais elle abrite aussi une faune et une flore d’exception. Les randonneurs se feront un plaisir d’observer cette nature préservée, au gré des sentiers. Il vaut aussi la peine de faire un saut au jardin botanique du Désert, parmi 3 500 cactus de 800 espèces différentes, entre autres plantes grasses. Que les agaves sont belles !

La commune abrite par ailleurs les deux réserves naturelles nationales de la Guadeloupe : la réserve naturelle nationale à caractère géologique de la Désirade et la réserve naturelle nationale des Îlets de Petite-Terre. La première, située à Baie-Mahault, est accessible via l’unique route de l’île. La réserve naturelle nationale des Îlets de Petite-Terre, elle, est accessible par voie maritime. « Titè », comme on dit en créole, rassemble deux îlets : Terre de Haut et Terre de Bas. Seul ce dernier est accessible au public.

Il faut compter une heure de bateau (penser à réserver, le nombre de visites étant limité) pour rejoindre ce petit paradis tropical. Pendant la traversée, on peut avoir la chance d’apercevoir tortues, baleines à bosses (de décembre à avril), grands dauphins et autres poissons-volants. Et une fois sur place, bien d’autres merveilles : salines bordées de mangroves, lagon turquoise protégé par une barrière de corail… les paysages sont à couper le souffle. Un sentier pédagogique menant jusqu’au phare nous replonge dans l’histoire de l’île, habitée jusqu’en 1972.

Désormais, sur Petite-Terre, plus d’habitants. Enfin, pas exactement : elle abrite quelque 460 espèces d’animaux, dont une centaine d’espèces endémiques, rares ou menacées. Parmi eux, pas moins de 160 espèces d’oiseaux, sur les 278 que compte l’archipel guadeloupéen !

La vedette de Petite-Terre (et de la Désirade en général) reste l’iguane des petites Antilles. « Iguana delicatissima » en langage scientifique, ou « iguane péyi » en créole. Cette espèce protégée - on croise même des panneaux « ralentir iguanes » - est endémique des Petites Antilles. Et rien qu’à Petite-Terre, on recense quelque 8 500 individus ! La Désirade fait également partie des derniers endroits où les observer. On peut être sûrs de les voir à la Pointe Colibri.

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Ailleurs en Guadeloupe, il est fréquent de croiser un autre iguane : l’iguane commun à queue rayée, une espèce exotique originaire d’Amérique du Sud et centrale. Celui-ci est loin d’être le bienvenu à la Désirade, car il représente un véritable danger pour l’iguane péyi, son petit protégé. Si on en croise un, on est même tenu de le signaler !

Fiche pratique

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Office de tourisme de la Riviera des îles de Guadeloupe

Comment y aller ?

Les bateaux partent de la gare maritime de Saint-François : billets en vente à la gare maritime de Saint-François directement, ou sur le site de la compagnie. Compter env 50 mn de traversée, 2 départs par jour en moyenne avec Comadile

Bonnes adresses

- Oüaliri Beach Hôtel : rue Schœlcher à Beauséjour. Un petit hôtel face à la mer et sous les palmiers avec des chambres basiques le long d’une coursive abritée. Doubles 55 €.

- Restaurant Lagralag : du débarcadère, à droite direction Baie-Mahault. A gauche avant la plage à Fifi.. Plats 12-23 €, repas 20-25 €. Île de pêcheurs, la Désirade réveille nos envies de poissons et de fruits de mer bien frais, qui plus est préparés à la créole… Eh bien, on est ici à la bonne adresse !

Texte : Aurélie Michel

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