Irak : l’histoire pour enjeu

Le danger ne venait pas des avions

Depuis la chute de Bagdad, le 9 avril dernier, le patrimoine mondial s'est retrouvé amputé. Si ce devait être d'un membre, ce serait assurément des pieds. Les mises en garde répétées des nombreux spécialistes de l'archéologie antique irakienne (du pays ou d'ailleurs) sont restées lettres mortes auprès des autorités américaines, avant ou pendant la prise de Bagdad. Ce qu'avaient bien anticipé les pillards ; ils en ont profité pour saccager ou faire leur marché, au musée de Bagdad ou directement sur les sites de fouilles. Des 175 000 objets du musée, on ne sait combien ont disparu. Et il est fort probable qu'on ne le saura jamais, du fait de la destruction des catalogues. Deux tendances de pillage sont à distinguer. Il y a tout d'abord celle anarchique et vandale (de Bagdadi peu scrupuleux) qui a vu statues ou objets dérobés, mutilés ou détruits. Et puis celle, plus occulte et organisée de voleurs agissant avec méthode et délaissant certains objets pour d'autres, plus intéressants. On ne peut que supposer que ces derniers pillards font partie de réseaux complexes, mêlant à la fois Irakiens dans le circuit officiel de l'archéologie, mercenaires du pillage et, tout en haut de cette hydre protéiforme, de richissimes collectionneurs. L'opacité de ces structures ne permet pas d'être optimiste quant à l'avenir des chefs-d'œuvre disparus du monde visible. Quant à ceux irrémédiablement détruits, on en viendrait presque à déplorer qu'ils ne soient restés à l'abri du chaud manteau du désert irakien, loin des guerres modernes.

Texte : Thibault Pinsard

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