Cachez cette Capoeira que l'on ne saurait voir


Comme la samba, la capoeira est l’expression de la culture afro-brésilienne. Autre point commun avec la danse reine du Carnaval : elle est, de par ses origines, méprisée par la bonne société brésilienne de l’époque. Un rejet qui perdure bien après l’indépendance du Brésil et la fin de l’esclavage. Dans l’esprit de la bourgeoisie brésilienne, la capoeira ne vaut guère mieux que ceux qu’elle considère comme des sous-hommes.




L’esclavage est aboli en 1888, juste avant la proclamation de la République du Brésil en 1890. Pour autant, la répression des capoeiristes persiste comme pour toutes les autres traditions afro-brésiliennes. Les Noirs ont beau être libres, ils restent pauvres et vivent entassés dans les bidonvilles. Affranchis, ils vont jusqu’à perdre leur travail et la protection de leurs maîtres. Ils subissent le racisme des riches colons qui leur refusent l’accès aux emplois les plus gratifiants. La liberté a, pour eux, un goût amer. Démunis de tout, ils vont être livrés à eux-mêmes et leur unique issue devient alors la survie.

La capoeira reste une discipline pratiquée en marge de la société. Réunis en bande, dans les bidonvilles, les « danseurs-combattants » usent à présent des armes. Il leur arrive d’agir en tant qu’hommes de main, après avoir négocié leur peine avec les autorités. Ils jouent aussi un rôle politique, d’influence, puisqu’ils font leur loi.

Très vite, la situation dégénère. La capoeira devient un combat de rue, pratiqué par les Afro-Brésiliens dans les quartiers pauvres et malfamés. Ces nouveaux gangsters s’entretuent afin d’acquérir un territoire. Le soir venu, aucun voyou ne sort sans une écharpe de soie à laquelle est attaché un rasoir. Chacun vient également avec des chaussures à semelles de bois, qui, portées à la main, font office de bouclier contre les coups de rasoir de l’adversaire. Ces combats de rue sont terriblement sanglants.

La capoeira n’est plus qu’une arme de guerre destructrice et haineuse. Elle est mise au ban de la société. La discipline est interdite en 1890 et le demeure jusqu’en 1937. Elle reçoit alors ses lettres de noblesse du président populiste Getulio Vargas qui la qualifie de « sport national », après avoir assisté à une roda de Mestre Bimba, un maître capoeiriste incontesté, et de ses élèves.


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