Embarquement pour le petit train des Andes

Surtout, bien s'accrocher !

Surtout, bien s'accrocher !
Laure de Charette

Il est 14 h à la petite gare déserte d'Alausi, une jolie bourgade nichée au creux des Andes équatoriennes. De l'autre côté de l'unique voie, un modeste café-restaurant qui fait office de guichet, d'horloge et de consigne à bagages. Mais pour l'heure, nous n'entendons que le silence et les rires des gamins cireurs de chaussures, qui se chamaillent une pièce de vingt-cinq centavos. Les rails sont muets, seul un vieil homme errant regarde au loin, le chapeau dans la main. Comme lui, nous attendons sur le quai. Soudain, dans un fracas assourdissant, surgit le héros du jour, rouge, fumant, sifflant et se tortillant. De part et d'autre de ses quatre wagons vieillissants, des hommes d'origine quechua s'accrochent aux échelles rouillées, leur poncho flottant au vent, véritables grappes humaines multicolores. Quel spectacle ! Passagers, vendeurs d'empanadas - ces délicieux beignets frits fourrés aux légumes -, aiguilleurs et poinçonneur sautent prestement, alors que le petit train des Andes est encore en marche. Quant aux touristes, collés serrés sur le toit, ils s'apprêtent à regagner la terre ferme, après une odyssée ferroviaire qui les a conduits cahin-caha de Riobamba à Alausi (120 km, soit quatre heures de train). Encore un peu d'attente effervescente - le temps que José Luis, le conducteur du train, mange son casse-croûte, et que la machinerie refroidisse - et hop, à nous le toit du train ! Visiblement, rares sont les voyageurs qui remontent vers Riobamba, puisque le toit reste désert, rien que pour nous ! Impression jouissive d'avoir l'exclusivité de l'aventure, tel Tintin dans le Temple du soleil… Une poignée d'hommes s'affaire encore à décharger les derniers sacs de marchandise - principalement des bidons d'eau, du courrier et des matériaux de construction pour les maisons - lorsque sans crier gare, tous les rouages se mettent en branle. La cheminée crachote un nuage de vapeur, qui nous arrive bien entendu droit dessus, le vent aidant. Enfin peut commencer la formidable épopée, à l'assaut des petits ponts en bois pas bien solides et des virages inquiétants, dignes des courbes vertigineuses qu'épouse le tren a las nubes (train des nuages) dans le Nord-Ouest argentin. Adieu donc Alausi, actuel point de départ (ou d'arrivée) d'une formidable aventure technologique et humaine, le fruit du rêve un peu fou du président Eloy Alfero, qui décida en 1899 que l'Équateur aussi aurait son chemin de fer, son tortillard des Andes à lui.

Préparez votre voyage avec nos partenaires

Texte : Laure de Charette

Mise en ligne :

Les idées week-ends, les derniers reportages

Voyage Équateur

Bons plans voyage
Équateur

 Dès 2010 € 
DÉCOUVERTE ET NATURE
Equateur - Les trésors des Galapagos d’île en île - 12j
VOLS
Réservez vos billets d'avion sereinement
LOCATION DE VOITURES
Location de voitures - Recherchez, comparez et faites de vraies économies !

Services voyage