Hong Kong-Macao, Est-Ouest

Macao, sur un air de saudade

Macao, sur un air de saudade
Jean-Philippe Damiani

Hong Kong et Macao sont voisines. Tous les quarts d’heure, des ferries relient en une heure environ les deux villes. Dernière enclave européenne à être revenue dans le giron chinois en 1999, Macao, à part l’architecture coloniale de son centre historique, n’a en fait plus grand chose de portugais. N’essayez pas de dire « Bom Dia » à vos interlocuteurs chinois, ils ne vous comprendront pas. Plus personne – ou presque – n’est lusophone, même si le portugais est toujours l’une des langues officielles de la minuscule péninsule de Macao qui est administrativement autonome.

La petite Macao n’a rien des extravagances de sa flamboyante consœur. Peuplée d’à peine 450 000 habitants, elle paraît presque provinciale, voire assoupie. Sans doute est-ce du aux vestiges de son passé colonial, qui lui confèrent un aspect intemporel, une atmosphère mélancolique, renforcée à notre passage par une brume de chaleur blanchâtre. Superbement restauré, le vieux Macao invite à un voyage dans le temps et l’espace. Sans la population et les touristes pratiquement tous asiatiques, on se croirait presque à Porto ou à Funchal. Sur le Largo do Senado, la place principale de la ville, la mosaïque blanche et noire du sol, dessinant des vagues, fait penser aux trottoirs de Copacabana.

On flâne avec délice dans les étroites ruelles du vieux Macao conduisant vers des édifices et des églises baroques du XVIIe siècle aux façades jaunes et blanches, comme São Domingos et São Lourenço. De nombreux restaurants servent des plats macanais, fruits du métissage des cuisines portugaises, chinoises et malaises comme le caril de galinha (poulet au curry) ou le pombo assado (pigeon rôti). Macao a ses trésors cachés, comme les azulejos du XVIIIe siècle de la cour intérieure du Leal Senado, un imposant bâtiment colonial aux murs blancs et aux volets verts.

Mais tout cela n’est rien à côté de la façade de l’église São Paulo, remarquable vestige d’une église du début du XVIIe siècle détruite par un incendie en 1835. Situé en haut d’un vaste escalier, ce symbole de Macao a tout d’un mirage surgi du passé. Sa façade, où des inscriptions chinoises et un dragon se mêlent aux symboles chrétiens, s’élève dans le vide. Derrière elle, il n’y a qu’un champ de fouilles et, plus loin, les immeubles décrépits de la ville chinoise où s’entassent les Macanais les plus modestes. La vision est saisissante, nombreux sont les touristes qui photographient cet ersatz d’un monde évanoui.

Quelle étrange sensation pour un Européen de voir l’un de ses lieux de culte sous la forme d’un vestige archéologique ! On ne peut s’empêcher de rapprocher São Paulo de Monte Alban ou d’Angkor Vat. Sauf qu’à Macao, c’est un édifice chrétien qui tient lieu de ruine évoquant une culture disparue. Ne vous laissez pas tromper par les édifices coloniaux : à Macao, le Portugal n’est plus qu’un vieux souvenir. Vous êtes bel et bien en Asie, dans un univers bien moins métissé que Hong Kong.

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Texte : Jean-Philippe Damiani

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