L'île de Porvenir est le point d'entrée et de sortie officiel du Panama. C'est là que l'on doit faire tamponner ses passeports. Une piste permet à des avions de s'y poser. Il y a également un restaurant. Pendant la journée, des Indiens viennent vendre des bracelets et autres produits artisanaux. Les Indiens Kuna peuplent les îles de l'archipel San Blas. On peut en rencontrer à Panama ou dans d'autres villes du pays, mais ici, ils sont chez eux. C'est leur territoire et ils le défendent avec vigueur. On ne fait pas ce qu'on veut. L'État de Panama a dû l'accepter et leur accorder un statut spécial. S'ils ont réussi à préserver leurs traditions, leurs rites ancestraux, c'est parce qu'ils ont fait preuve de beaucoup de ténacité.

Alors que la nuit vient de tomber sur Porvenir - nous avons jeté l'ancre il y a une heure à peine - un Zodiac s'approche du Valhalla. Un douanier est à bord. Lui et le Capitaine Dennis semblent très bien se connaître. On dirait deux vieux copains. Il tamponne nos passeports dans le cockpit en envoyant des clins d'œil aux filles et leur lance : « Vous êtes beaucoup plus jolies que sur les photos ! ». Une fois les formalités remplies, le douanier et Dennis descendent au salon boire du rhum et jouer aux dominos jusqu'à une heure avancée de la nuit. Le douanier s'endort sur une banquette du Valhalla et à son réveil réclame d'une voix forte : « Des bières ! ».

Le lendemain, je nage jusqu'à la plage avec les deux Allemandes. Les Indiens vendent leurs babioles à la centaine de touristes, dont la majorité est française, qui vient de débarquer. J'assiste à une scène dégoûtante. L'une de mes compatriotes, une vielle femme, vient d'acheter des tissus à une femme kuna. Celle-ci est très belle, vêtue de vêtements colorés, le visage soigneusement peint de couleurs vives. La Française demande si elle peut prendre une photo. La femme kuna refuse gentiment. Les Indiens Kuna n'aiment pas être pris en photo. La Française prend malgré tout la photo et d'un geste condescendant caresse le visage de la femme Kuna en disant : « Mais si, elle est gentille… », comme on flatterait un chien. Les Indiens ont résisté au gouvernement du Panama, mais parviendront-ils à se protéger des touristes ?

Dans l'après-midi, je pars avec Dennis chercher de l'essence dans une île voisine. Le village, composé de huttes, est tranquille. L'une d'elles est plus grande que les autres. C'est là que les Indiens se rassemblent pour prendre les décisions concernant la communauté. À côté de cette grande hutte, jouent des enfants. Nous engageons la conversation. Je leur demande leur prénom, leur âge… Ils sourient et je comprends que mon accent les amuse. Il me font répéter « por favor » et éclatent de rire. Au bout de quelques minutes, ils sont toute une ribambelle à rigoler et à chahuter. Alors que j'attends Dennis près du Zodiac, une pirogue transportant un jeune couple passe sous le ponton. Je les observe dériver sur l'eau, la pagaye plongeant dans l'eau transparente en gerbes d'écume… C'est un après-midi radieux et l'on se prend à rêver que l'on pourrait ne pas partir ou en tout cas prolonger le séjour de quelques semaines.

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Texte : Xavier Le Frapper

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