LE GR 20
Nous avons parcouru ce magnifique trajet, dans ces montagnes si belles, si rudes et séduisantes à la fois ! Nous y avons rencontré des paysages enthousiasmants, des montées rudes, des descentes raides, des lacs splendides, des sommets magnifiques. Nous y avons partagé des moments humains de solidarité et d’amitié, d’engagements et de plaisirs, des efforts avec ses douleurs, des joies avec ses exaltations ! LA MONTAGNE, quoi, dans toutes ses dimensions, exigeante et généreuse, stimulante et fatigante, trajectoires de nature et de relations sociales.
Justement, en parlant des relations humaines, nous y avons rencontré des gardiens de refuge et de bergerie ouverts, sympas, amoureux de leur travail et de leur rôle d’accueil et d’empathie en direction des fadas qui usent leurs semelles et genoux dans leurs montagnes ! Fiers et heureux d’accompagner et de participer à ces découvertes et échanges. Merci à eux, nous avons passé de très beaux moments, de véritables rencontres humaines.
Mais quelle déception de trouver des refuges dans un état de délabrement si scandaleux et indigne : des toilettes aux murs lépreux, des douches « tuyau d’arrosage », des tentes fournies déchirées ou remplies d’eau, des tables de restauration exposées aux 4 vents. Et en plus quand les gardiens de ces refuges vous accueillent « du bout des lèvres », tout juste un regard pour indiquer les prix et se débarrasser de vous au plus vite…, c’est bien triste. De plus, ils sont capables de vous servir une soupe plus que clairette et un « plat de résistance » sans la moindre trace de viande, pour un tarif significatif (20€ le repas), en quantité restreinte et sans « rabe »… Où est passé l’esprit de la montagne et de ses refuges ? Ce ne peut pas être une question de ressources car pour le même prix, d’autres font bien mieux !
Alors, ce message s’adresse au Conseil Régional responsable du PNR, aux dirigeants (élus et équipe de direction) du Parc Naturel Régional, au comité du tourisme, aux prestataires privés (en tout cas, à ceux qui oublient certains fondamentaux pour ne compter que les billets). Quel décalage entre ce que sont les montagnes corses et la pauvre qualité des prestations que vous présentez sur le GR 20 ! Pourquoi ne pas améliorer les infrastructures d’un site mythique, réputé dans le monde entier, également porteur de l’image de la Corse. Pourquoi ne pas investir plus significativement dans des toilettes sèches, dans des panneaux solaires, dans des chauffe-eau, dans du matériel (tentes, matelas) renouvelé, dans des équipements qui pourront accompagner les randonneurs et « tirer vers le haut » votre offre, pour qu’elle se rapproche de l’enchantement des espaces naturels dont vous avez la garde !
Aux prochains rêveurs désireux de connaître ces espaces splendides, n’hésitez pas, allez parcourir à votre rythme ces montagnes magnifiques, en pensant toujours qu’elles méritent le respect et qu’il convient de les aborder avec humilité, prenez le temps de ne pas faire la course, de « perdre votre temps ». Le temps là-haut est toujours « montagnard » et les shorts doivent toujours pouvoir laisser la place aux vêtements chauds et de protection : la montagne, ce n’est pas un stade ! Hélas, si la montagne corse est belle, les infrastructures sont bien loin du niveau minimum auquel on est en droit de s’attendre…