Hola !
C’était très bien, expérience unique. Je livre en vrac, les neurones étant encore en bouillie après le décalage horaire.
Sommes partis à 2 couples, après avoir bien préparé le voyage grâce aux animateurs réguliers de ce forum, que je remercie encore.
D’emblée je tiens à dire que je n’ai subi à peu près aucun des enquiquinements, désagréments ou arnaques relatés ici ou là. Les expériences humaines en étaient d’autant plus positives et riches, compte tenu de la pauvreté et du dénuement général (la lutte pour le quotidien) : je suis sensible à ces aspects quand je voyage dans le tiers monde. Des gens magnifiques, simples, un pays dans lequel il est très aisé d’“entrer”. J’avais préparé pendant 6 mois l’aspect linguistique à coup de méthodes d’espagnol et textes bilingues chargés sur internet, utile pour comprendre les menus, les itinéraires et aussi les blagues plus ou moins lestes et plus ou moins ironiques sur le régime. Voyage dans un splendide conservatoire des années 50 : urbanisme, architecture, intérieurs, véhicules, vie à la campagne, musique, objets quotidiens, rapports humains.
L’avion : par Air Europa, rien à signaler. Le transit à Madrid dure une dizaine de minutes à pied, mais avec un gros contrôle de frontière. L’avion du retour avait un énorme retard, mais sans doute dû aux vents dominants, car il a été rattrapé pour la connexion sur Paris.
Autre poste important de dépenses : la voiture louée chez REX de la France, prise et remise près du Parc Central à La Havane. Très bien, ils n’exigent pas de faire le contrôle technique éventuel pendant le parcours. Plein de carburant à payer à la prise en compte du véhicule. Pas d’embêtement à la remise du véhicule, malgré la boue accumulée après les pluies torrentielles à partir de mercredi.
Routes comparables à ce que j’ai vu en Grèce. Sur l’autoroute j’ai pu bloquer le régulateur de vitesses à 100 km (bien ralentir aux points de contrôle : pour eux avoir le contrat, passeport de permis), et à 80 km sur les nationales droites. En revanche passage de la montagne au Nord de Trinidad parfois bien troué ou ondulé. Partout animaux, charrettes, cavaliers, piétons faisant du stop au milieu de la voie : rester vigilant.Pas trop de problème pour les pleins au bon indice d’octane, mais prendre aussi ses précautions. Demander où sont les stations-services : elles ne sont pas toujours là où on les attend, mais elles existent.
Panneaux d’indications relativement bien faits et présents. J’ai bien dit relativement, c’est-à-dire moins bien qu’en France ; en complétant par la boussole d’un smartphone, et surtout surtout en demandant sa route, pas de problème. J’oubliais le détail important : nous avions apporté la carte routière d’origine canadienne et achetée au Vieux Campeur, nettement mieux que la MapaGuia ou l’IGN. Avec ça, le contournement de la Havane d’Est en Ouest a été un jeu d’enfant sur le périphérique, mais je ne sais toujours pas comment nous nous sommes plantés pour la première sortie de la Havane pour l’A1 vers Santa Clara: nous étions bien calés sur l’avenue Bianca, et à un giratoire j’ai pris la mauvaise sortie (en appliquant la boussole et la demande aux passants, je n’aurais pas perdu cette demi-heure à me retrouver sur la route des plages de l’Ouest après le périphérique).
Nous avons toujours logé en casa personales, réservées à partir de la France, 5 expérimentées. Elles n’ont pas toujours proposé de dîner. Les deux dernières, à Vinales: El Cafetal et dans la vielle Havane: Rolando y Marisol, l’ont fait, ainsi qu’une multitude de service, absolument à recommander. Ha ce gâteau d’anniversaire hyper kitsch préparé par une dame du réseau de la casa, dans sa cuisine, puis amené en voiture au restaurant dominant la vallée…
Argent : nous avions fait moitié - moitié liquide et carte VISA. Plus de distributeurs que signalé dans le routard (il y en a à Vinales).
Petits cadeaux : échantillons de cosmétiques, petits formats de cosmétiques achetés en France dans des chaines spécialisées à très bas prix. Revues ou journaux pour les francophones. Balles de tennis pour les enfants, comme conseillé par Jacques. Distribués à l’issue de tout contact humains fortuit et positif, le gardien de cochons qui traverse et accepte la photo, les petites filles qui offrent spontanément des fleurs d’hibiscus, la dame qui me recoud un bouton dans son appartement sur la rue (je lui avais acheté un cigare MN avant).
Moments forts :
Roulant, je repère un corral en activité sur la route du Sud. Je m’arrête dans une véritable migration de crabes de terre. Les cows-boys, à chapeau machette et lasso, séparent d’un enclos à l’autre des vaches à marquer au fer. L’un nous propose un cheval. Et je me retrouve avec une monture, heureusement très obéissante, seul à trotter devant le front d’un troupeau aux belles cornes ! Ollé !
Un thé dansant (je plaisante) un dimanche, âges de 30 à 70 ans. Bière très bon marché à flot, plateaux de couenne de cochon pannée avec chips de banane, boulettes de yo no sé. Musique de type traditionnel enregistrée mais estrade pour les chanteurs volontaires : de vrais pros devant qui une dizaine de femmes hurlent en délire, ondulent de toutes leurs courbes. Danses lascives, ou tendres, ou en formation Madison. Une ambiance du tonnerre. Après m’être jeté dans un twist énergique, je me retrouve invité à table, à danser, à boire, à tenter de parler dans ce chahut. Je précise, pour en avoir vu malheureusement ailleurs, que ce n’était pas des jineteras, juste trois centaines de cubains passant le dimanche après-midi fort gaiement.
Trentième anniversaire d’une association de Rumba, à la maison des écrivains. Grosse fête pour honorer le fondateur de l’association. Le groupe « la rumba prolétarienne » n’était pas le moins bon.
La promenade à cheval à Vinales : voyant notre bon niveau, le guide nous a laissés faire ce que nous voulions, galoper etc.
Manifestation du 1er mai. Un mélange de défilé syndical plus ou moins obligatoire et de carnaval antillais. Les employés organisés par entreprises dansent derrière leurs collègues tenant les instruments. Fermant le cortège, les militaires sont des élèves officiers, se tenant par la main pour les couples, agitant des petits drapeaux, dansant aussi…
Je peux compléter ou répondre à toute question selon cette petite découverte de ce pays.